Je donnerais ce titre à mon dessin, parce que c’est une réalité dramatique et actuelle, tout comme tout le monde a du entendre parler de l’Aquarius qui doit reprendre sa mission qui est de sauver les personnes dans la mer.
Voilà une autre façon d’aborder une des diverses situations que vivent les personnes migrantes lors de leur « voyage » je dirais plutôt l’enfer qu’elles doivent subir et supporter, pour essayer de retrouver une liberté dans notre pays la France.
Pour faire naître ce nouveau dessin, cette fois-ci je voulais « taper » fort, je souhaitais que le visuel de cette œuvre soit engagé et réel qu’il soit sans détour ou autre, sans mensonge sans déni.
Les personnes qui viennent à mon atelier en parlent : les mots et réactions fortes sont bien présentes et nous inondent de frissons, on est là, le souffle coupé, ne voulant pas entendre encore ces « morts noyés » car on sait que là tout s’arrête.
Je souhaitais faire une représentation, car c’est un sujet dramatique qui touche beaucoup de monde, et je trouvais qu’une trace devait rester à jamais, cela fait partie de l’histoire de France, de tous les pays.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Mon idée était là, mais je ne savais pas trop comment je devais faire parler de cette souffrance qui s’exprime dans ces traversées. Je ne voulais pas faire qu’un sur-volage je souhaite vraiment rentrer dans le vif du sujet.
Mon idée était donc, de faire apparaître, faire vivre une « scène » : un bateau qui se retourne, avec des personnes qui se noient, ou qui essaient de se rattraper après de cette bouée de secours, du moins quand il y en avait une sur le bateau, ce qui n’était pas toujours le cas.
Je devais aussi faire apparaître ce mouvement de la mer très violent, cette mer « tueuse » qui emporte de nombreuses vies mais qui est un passage obligatoire pour leur liberté rêvée.
Il y a toutes ces personnes qui vont s’accrocher à cette bouée avec ce dernier espoir de pouvoir vivre et de vouloir s’en sortir. Ce geste de vouloir s’accrocher, montre leur force et leur envie de combattre face à ce qui se trouve ou s’impose à elles.
Et pour terminer mon esquisse je devais aussi faire apparaître toutes les personnes qui n’y arriveront pas, qui vont mourir noyées.
J’ai commencé par dessiner la bouée ensuite le bateau retourné. J’ai continué en faisant apparaître toutes les personnes sur la bouée. Enfin j’ai terminé ce dessin avec celles qui ont perdu la vie durant ce périple, celles qui sont mortes d’espoir.
Pour le manteau de mon esquisse, j’ai employé divers bleus mélangés avec du blanc, pour retranscrire les diverses nuances de la mer qui se déchaîne.
La couleur rouge pour la bouée, une goutte de marron pour le bateau, du noir pour faire parler la mort et du vert pour l’espoir de celles accrochées à cette bouée.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm.
Crayons graphic 7B, 3B, 6B, 4B.
Gouache bleue, blanche marron noire et rouge.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
En regardent mon dessin, j’en ai lourd sur le cœur, car cette situation dramatique est bien une réalité dans le temps présent.
Par moment je me dis que les dessins expriment plus que les mots. Les émotions sont présentes.
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