3/ La dissociation structurelle de la personnalité

Préface à l’édition originale
Page 10
Nous utilisons ce concept pour rétablir le sens originel du mot dissociation, tel que Pierre Janet (1859-1947) l’a défini. Janet, philosophe, psychiatre et psychologue français, est considéré comme «l’un des plus importants cliniciens et penseurs en psychiatrie depuis deux siècles» (Nemiah, 1989, p. 1527). Son œuvre est essentielle à la compréhension et au traitement des troubles d’origine traumatique. La dissociation structurelle est une organisation psychique particulière, dans laquelle existent différents sous-systèmes psychobiologiques de la personnalité qui sont excessivement rigides et relativement fermés les uns aux autres. Ces caractéristiques mènent à un manque de cohérence et de coordination dans la personnalité globale du survivant.
À l’origine de notre proposition d’utiliser le terme de dissociation structurelle (de la personnalité), il y a une nécessité pressante : on trouve aujourd’hui un tel nombre de définitions peu claires et souvent contradictoires de la dissociation, que le concept est devenu très problématique. Par exemple, la dissociation peut représenter des symptômes, un «processus» ou une activité mentale consciente ou inconsciente, un « mécanisme de défense », et d’autres choses encore. Et l’étendue des symptômes décrits comme dissociatifs s’est tellement élargie que la catégorie a perdu sa spécificité. On fait aussi entrer dans les symptômes dissociatifs, en plus des manifestations de la dissociation structurelle de la personnalité, une foule d’altérations, courantes ou pathologiques, de la personnalité. Comme nous le dirons dans cet ouvrage, nous considérons ces ajouts comme une grave erreur de catégorisation.


Autres billets sur Le soi hanté

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4/ Diagnostics et dissociation structurelle
5/ Notion de niveau mental

6/ Les actions substitutives
7/ Les actions intégratrices
8/ Le maintien de la dissociation structurelle de la personnalité

9/ Les phobies qui maintiennent la dissociation structurelle

10/ Caractéristiques du souvenir narratif autobiographique

Une réflexion au sujet de « 3/ La dissociation structurelle de la personnalité »

  1. La traduction précise du titre original du livre de Onno van der Art est « assiégé » et pas hanté.
    Le traducteur du néerlandais au français François Mousnier-Lompré, psychologue et psychothérapeute comme nous l’annonce l’éditeur, a-t-il voulu renvoyer d’autorité française à l’oeuvre de TOROK et ABRAHAM, avec force cryptes et fantômes ?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A1ria_T%C3%B6r%C3%B6k
    Des précurseurs francophones, psychanalystes encore dans les années 60 à 90, hongrois comme FERENCZI qui ont traité à sa suite différemment la question du traumatisme, commençant enfin à oser penser le transgénérationnel, comme le fit NAGY-BOZORMENYI dans la thérapie contextuelle.
    http://www.systemique.be/spip/article.php3?id_article=273
    Mais je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans n’ont pas besoin de connaitre.
    Zappez lire van der Hart directement, ça sera l’utile attitude aujourd’hui 🙂
    Et comme on n’est pas à la fête foraine, utile d’en rajouter dans une terreur sur fond de vampires (ne pas voir non plus Gérard LOPEZ http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vampirisme_au_quotidien), qui ne peut que détourner de ce travail d’orfèvre de rassemblement des parties (partie = deel, delen au pluriel qui connote beaucoup mieux en néerlandais parce que les parties génitales se dit autrement).
    Une oeuvre d’apaisement généralisé donc pour lequel le terme de ‘guérison’ dans le même ordre d’idée critique est inadapté.
    Le terme de premier choix étant systématiquement celui qui est le plus « neutre » de façon à convenir en plus petit dénominateur commun au plus grand nombre dont une majorité grandissante se fiche du tiers comme du quart de la spiritualité et ne s’en porte pas plus mal !
    Moins de structure, plus de dangers de confusion, mais moins de voies sans issue… avec la porte ouverte sur l’innovation (participative, c’est très tendance).
    Mon avis et je le partage.
    Pour la petite histoire j’ai dès les années 90 été fondateure et seule membre d’une association de fait :
    « Les psychotiques homéorhétiques réunis »
    une trouvaille précurseuse en forme de blague qui a le don de me mettre encore et toujours en joie !
    That’s all folks.
    Le premier qui me demandera ce qu’est l’HOMEORHESIE aura gagné un bon point virtuel (circuit de la récompense oblige).
    Une de mes fiertés d’avoir créé ce néologisme issu de la dynamique des fluides qui a mis 20 ans à atteindre Wikipedia par la bande des nouvel âge sans que j’y fasse rien que de ne pas réussir à vendre ce concept très riche, ni aux professionnels de la santé, ni aux thérapeutes, ni aux sociologues et autres économistes, est qu’il me porte pourtant de jour en jour.

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