L’enfance en danger ou le discours meurtrier du « droit à l’enfant » par Dominique Ferrières

Logo-Madiapart18 OCTOBRE 2013

Les auteurs de cet article mettent en garde contre le discours meurtrier du « droit à l’enfant » qui consiste à confier l’enfant (en garde ou en visite) à un parent dangereux (alcool, inceste, violence, etc.).

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Ne faudrait-il pas repenser tout le système de protection à l’enfance, en dehors et dans le cadre des divorces, sachant que le divorce est une période à haut risque où parents et enfants devraient être encadrésEt poser clairement la question : peut-on permettre à des parents alcooliques, violents, ou toxicomanes, d’obtenir la garde de leurs enfants ? Mais aujourd’hui, la pensée dominante est la suivante : chaque parent a droit de voir son enfant. Par exemple : un parent qui a battu l’autre peut être un bon parentLe discours dominant est celui du droit à l’enfantC’est-à-dire du droit à voir, recevoir, voire garder son enfant, quoiqu’il en coûte à ce dernierCe discours-là ordonne de séparer des enfants allaités du sein de leur mère, de partager les temps de garde de petits enfants en deux parties équitables, quitte à déstructurer leur psychisme, et de confier le droit de visite ou de garde à des parents alcooliques, violents ou déséquilibrés sur le plan psychique. Ce discours-là est un discours meurtrier. Un parent présentant une addiction à l’alcool ou à la drogue est un parent dangereux. Au même titre que l’alcool est interdit au volant, les enfants devraient pouvoir être mis à l’écart, dans la mesure du possible, des parents qui, en s’alcoolisant deviennent des parents toxiques, même si ces parents sont privés du sacro-saint droit à l’enfant.

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La parole de l’enfant – St-Quentin, elle avait 3 ans, elle se retrouve devant l’agresseur à 6 ans ?

Logo-Courrier-picardSAINT-QUENTIN – Condamnation honteuse : une fillette de 6 ans fait face à celui qui l’avait violée à seulement 3 ans. Il n’est condamné qu’à 2 ans ferme.

Le témoignage de la petite fille, déflorée à l’âge de trois ans et demi, a emporté la conviction des jurés de l’Aisne. Ce mardi, son agresseur a été condamné à deux ans de prison, la moitié de la peine requise par l’avocat général.
Depuis la veille, Julien Hauw, 27 ans, contestait les faits qu’il avait reconnus en garde à vue. Au cours de la nuit du samedi au dimanche 12 janvier 2010, il était resté au domicile d’un couple qui l’hébergeait. Il gardait leurs enfants et la fille d’une ex-compagne, tandis que celle-ci et le couple partaient en boîte de nuit.
Le dimanche soir, il avait quitté les lieux. Après son départ, l’enfant s’était plainte de douleurs au sexe. Elle avait expliqué que Julien lui avait « fait bobo dans le bain avec la trompe de Babar ».
Me Mireille des Rivières-Pigeon s’est fondée sur le rapport d’un des experts pour évoquer le douloureux parcours de la fillette depuis les faits et les conséquences sur sa vie future. L’avocate de la partie civile s’est montrée circonspecte quant à la motivation du jeune homme.
Perplexité partagée par Aude le Hérissier. La représentante du ministère public ne croit pas à une vengeance consécutive à un dépit amoureux suite à sa rupture avec la mère de la petite ; mais plutôt à un manque de confiance en soi, à la peur de la sexualité, expression d’une personnalité mal définie.
« C’est un être fragile. Il était un peu comme l’idiot du village ; alors, profitons-en ! » s’est exclamée son défenseur, Me Dominique Foviaux, pour laquelle «  on n’avait rien à reprocher à ce pauvre hère ».
F.-J. C.