« La fin de vie, c’est d’abord la vie. En unité de soins palliatifs, il ne s’agit pas d’attendre la mort, mais d’être toujours dans la vie, malgré la souffrance, malgré la colère et le chagrin. Encore quelques jours ou quelques semaines de vie, mais il peut y avoir tellement de choses à vivre et à partager avec les autres. Choisir une feuille, un crayon, un pinceau, trouver une couleur, puis une autre et donner du sens à ce que l’on représente. Travailler un bloc de terre pour le transformer en la forme unique, symbole de ce que l’on vit. En exprimant par la création l’intensité de ce qu’il ressent, le malade s’ouvre au monde qui l’entoure, à ses proches mais aussi aux soignants, aux médecins. Il peut crier sa colère, livrer son angoisse, évoquer ses symptômes. Il peut exprimer simplement ce qu’il ne parvient pas à dire.
Le travail de l’art thérapeute est d’accompagner le malade dans la création mais ce n’est pas que cela. Dans un univers où la pluridisciplinarité est essentielle, toutes les informations qui nous sont données par l’expression artistique sont essentielles à la prise en charge globale de la souffrance du malade. En côtoyant Carol Duflot, j’ai appris à comprendre cela. » E. de L.