Exposition : Carnets voyageurs – Du 20 au 31 mars 2018

 

CPBB – pôle 14 Ville Evrard de Bondy

C’est une unité d’hospitalisation à temps partiel, alternative ou consécutive à une hospitalisation temps plein. Tout patient admis à l’hôpital de jour est également suivi au centre médico-psychologique. Le travail thérapeutique y est centré sur le développement des potentialités de chaque personne, de son autonomie et de ses capacités sociales. Une grande partie des activités proposées ont lieu « hors les murs » de l’hôpital de jour afin de faciliter la réinsertion des patients en les familiarisant avec leur environnement urbain.

Les carnets voyageurs
Ils sont les voyageurs
Les voyageurs du souffle,
Les voyageurs de l’en vie
Les voyageurs du corps
Oui… ils voyagent…
Ils voyagent
Dans leurs têtes
Ils voyagent
Dans leurs émotions
Ils voyagent
Sur leurs traits
Ils voyagent
Dans leurs phrases
Ils voyagent
Dans leurs rues,
Ils voyagent
Sur les trottoirs
Ils voyagent
Dans leurs bus
Ils voyagent
Dans leur banlieue
Ils voyagent
Dans leurs oeuvres
Ils voyagent
Dans les images
Ils voyagent
Dans leurs dessins
Ils voyagent
Dans Leurs CARNETS
Avec leurs crayons
de couleur
De la couleur qui embellie

Catherine Stoessel
Peintre plasticienne
Dr en art-­thérapie
Université Paris V Descartes

Les dessins ne sont pas fait pour rester enfermés
C’est comme les gens
Ils ne sont pas fait pour rester enfermés
Les dessins et les gens ont besoin d’air,
d’air libre,
Ils ont besoin de regard et d’être regardés
Ils ont besoin de plantes, de ciel, de maisons, de rues,
De foules ou d’oiseaux, de forêt ou de routes,
Ils ont besoin de murs tout petits
Pas trop grand, pas de ceux qui empêchent la vue

Les dessins sont des personnes,
Plutôt des bribes de personnalité
Atteintes parfois par des humeurs
Des humeurs changeantes

Les dessins agissent comme une pommade
Ils agissent comme un baume sur la personne
Ils agissent comme un placebo, ils sont beaux

Les dessins sont parlants
Les dessins peuvent être violents
Les dessins sont apaisants
Les dessins sont rieurs

Les dessins ne sont pas des leurres
Car ce sont les leurs, ils sont réels
Et il leurs appartiennent

Merci à leurs auteurs de s’exposer
Et de nous les montrer
Aujourd’hui, là, maintenant.
Venez et voyez !

Quand l’art répare le cerveau

Quand l’art répare le cerveau
HERVÉ PLATEL ET FABRICE CHARDON
20/03/2018
Dépression, AVC, Alzheimer, fin de vie… Les effets thérapeutiques de l’art sont de mieux en mieux établis. Les dernières études montrent même qu’il a le pouvoir de stimuler la neuroplasticité.
Camille, 13 ans, souffre de troubles cognitifs. Adrien, 17 ans, est violent et manque de confiance en lui. Handicapé par les séquelles d’un accident de la route, Dominique, 44 ans, a développé une dépression. Bernard, 75 ans, souffre de la maladie d’Alzheimer. Jean, 41 ans, est entré en unité palliative, en raison de son cancer en phase terminale.
Leur point commun ? Tous ont été inclus dans un protocole d’art-thérapie. Et tous ont vu leur état physique, cognitif ou émotionnel s’améliorer. Nul besoin toutefois d’être victime d’une pathologie lourde pour bénéficier des bienfaits de la pratique artistique.

Pour le psychologue israélien Son Preminger, l’art est une expérience totale, à la fois perceptuelle, émotionnelle et personnelle. Il agit alors à plusieurs niveaux. D’une part, il stimule les sensations et les émotions, ainsi que la motricité (quand on danse, que l’on dessine, que l’on modèle de l’argile…). Ensuite, il encourage à aller vers les autres, pour élaborer une œuvre avec eux, ou tout simplement pour leur montrer les œuvres que l’on a soi-même exécutées. Il aide aussi à restaurer la confiance en soi, grâce à la satisfaction de réaliser une belle chose, ainsi que la « saveur existentielle » (le plaisir de vivre l’instant présent).
De ce fait, l’art-thérapie, définie comme la valorisation du potentiel et des capacités préservées d’une personne en souffrance grâce à une pratique artistique, permet d’assister des patients victimes de pathologies très variées. Une enquête réalisée en 2015 par l’école d’art-thérapie de Tours (Afratapem) montre à quel point elle a pénétré le milieu du soin en France : plus de 92 % des structures d’accueil (hôpitaux, centres médico-sociaux…) déclarent en proposer. Si de façon générale, elle n’est pas remboursée par la Sécurité sociale, certaines de ces structures l’intègrent tout de même gratuitement au parcours de soin. Autre atout : on peut y recourir à tout âge.

Quelque 30 % des interventions concernent ainsi des enfants et des adolescents. Chez ces derniers, les expérimentations se multiplient dans toutes les directions, même si les études sur de grandes cohortes manquent encore. Les art-thérapeutes proposent par exemple des séances de peinture à des enfants qui ont perdu toute motivation suite à des troubles cognitifs ou moteurs. Camille, victime d’une infection par un pneumocoque après la naissance et suivie dans un institut d’éducation motrice à Savigné-l’Evêque, près du Mans, a ainsi retrouvé une certaine forme de plaisir et d’envie grâce à ces séances ; ses difficultés motrices et mémorielles semblent aussi s’être améliorées. Dans une autre expérience, menée à Nantes, des enfants de 8 à 13 ans souffrant de mucoviscidose effectuent des séances d’arts plastiques, de jeux théâtraux et de marionnettes. L’objectif est de diminuer leur anxiété, notamment quand ils viennent à l’hôpital pour des analyses ou des traitements. Les mesures sont en cours, mais les premiers témoignages sont très positifs : « Quand j’ai les prises de sang, j’ai peur », déclare par exemple Martin. « Ça [la séance d’art-thérapie] me fait oublier, ça me change les idées… ça détend. » Autre bénéfice collatéral : les enfants sont plus motivés pour venir à l’hôpital.

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