Loiret : le dispositif art-thérapeutique pour aider les élèves en difficulté

France 3 Centre-Val de Loire

Une expérimentation, unique en France, est menée dans un collège du Loiret, à Trainou, par une enseignante en cours de formation au métier d’art thérapeute. Des élèves en grande difficultés scolaires ou personnelles retrouvent l’envie d’apprendre grâce à ce dispositif qui va se poursuivre pendant les deux prochaines années scolaires.

A DESCRIPTIVE DEFINITION

Art therapy is a mental health profession that also has application in social, educational and medical fields. Art therapists enlist the creative process of art making to enhance the mind/body connection, foster personal development and improve psychological, and/or affective, cognitive and relational well-being of individuals, groups and families of all ages and backgrounds. Art therapy is based on the premise that the creative process generated in artistic self-expression, when practiced by a professionally trained art therapist, fosters the growth and development of the agentic sense of self. This art-making process involves personal exploration with visual/tactile art materials (drawing, painting, sculpture, and other expressive art forms, etc.) where imagery may or may not result.

Art therapy involves a tripartite relational structure: patient/client with art image; patient/client with art therapist; art therapist with art image. We use the term art image to refer to what we call the art product resulting from the individual’s interaction with the art materials, whether or not a discreet image results from an exploratory, often playful, process.

The discipline of Art Therapy encompasses a spectrum of clinical and non-clinical practice of art therapy and art psychotherapy. It comprises a variety of modalities adaptable to specific client/patient needs and populations. Practiced in the safe, non-judgmental therapeutic setting, the aims of Art Therapy include the following: help individuals reduce anxiety and depression, improve relationships, work through conflicts, emerge from traumatic life experiences, develop a sense of personal agency, regulate affect, and increase self-reflection and awareness. Making affective connections with imagery within the therapeutic setting of the art therapy relationship helps individuals to accept themselves for whom they are.

Art Therapy integrates the fields of human development, visual art, and the creative process. The language of Art Therapy or specific approach evolves from a combination of theoretical and experiential bases. Based upon an understanding of early and later psychological and psychosocial developmental processes that include the cognitive, affective, and relational, Art Therapy enables individuals to discover their internal worlds as expressed via imagery and to strengthen their sense of self. The Art Therapy process fosters mind/body integration by working also with the kinesthetic and sensory-perceptual apparatus, thus building up the neural connections.

European art therapists recognize and accept that training approaches and clinical practice may differ among European countries.

UNE DÉFINITION DESCRIPTIVE

L’art-thérapie est une profession de santé mentale qui a également des applications dans les domaines social, éducatif et médical. Les art-thérapeutes font appel au processus créatif de l’art pour améliorer le lien entre le corps et l’esprit, favoriser le développement personnel et améliorer le bien-être psychologique et/ou affectif, cognitif et relationnel des individus, des groupes et des familles de tous âges et de tous milieux. L’art-thérapie est basée sur le principe que le processus créatif généré par l’expression artistique, lorsqu’il est pratiqué par un art-thérapeute professionnel, favorise la croissance et le développement du sens de l’authenticité de soi. Ce processus de création artistique implique une exploration personnelle avec des matériaux d’art visuel/tactile (dessin, peinture, sculpture et autres formes d’art expressif, etc.) où l’imagerie peut ou non résulter.

L’art-thérapie implique une structure relationnelle tripartite : patient/client avec une image artistique ; patient/client avec un art-thérapeute ; art-thérapeute avec une image artistique. Nous utilisons le terme d’image artistique pour désigner ce que nous appelons le produit artistique résultant de l’interaction de l’individu avec les matériaux artistiques, qu’une image discrète résulte ou non d’un processus exploratoire, souvent ludique.

La discipline de l’art-thérapie englobe un spectre de pratiques cliniques et non cliniques de l’art-thérapie et de l’art-psychothérapie. Elle comprend une variété de modalités adaptables aux besoins et aux populations spécifiques des clients/patients. Pratiquée dans un cadre thérapeutique sûr et sans jugement, l’art-thérapie vise notamment à aider les individus à réduire leur anxiété et leur dépression, à améliorer leurs relations, à surmonter les conflits, à sortir d’expériences de vie traumatisantes, à développer un sens de l’action personnelle, à réguler l’affect et à accroître la réflexion et la conscience de soi. L’établissement de liens affectifs avec l’imagerie dans le cadre thérapeutique de la relation d’art-thérapie aide les individus à s’accepter tels qu’ils sont.

L’art-thérapie intègre les domaines du développement humain, des arts visuels et du processus créatif. Le langage de l’art-thérapie ou de l’approche spécifique évolue à partir d’une combinaison de bases théoriques et expérientielles. Basée sur la compréhension des processus de développement psychologiques et psychosociaux précoces et tardifs, qui incluent les aspects cognitifs, affectifs et relationnels, l’art-thérapie permet aux individus de découvrir leur monde intérieur tel qu’il est exprimé par l’image et de renforcer leur sentiment d’identité. Le processus de l’art-thérapie favorise l’intégration corps/esprit en travaillant également avec l’appareil kinesthésique et sensoriel-perceptif, ce qui permet de construire les connexions neurales.

Les art-thérapeutes européens reconnaissent et acceptent que les approches de formation et la pratique clinique peuvent varier d’un pays européen à l’autre.

Quand l’art répare le cerveau

Quand l’art répare le cerveau
HERVÉ PLATEL ET FABRICE CHARDON
20/03/2018
Dépression, AVC, Alzheimer, fin de vie… Les effets thérapeutiques de l’art sont de mieux en mieux établis. Les dernières études montrent même qu’il a le pouvoir de stimuler la neuroplasticité.
Camille, 13 ans, souffre de troubles cognitifs. Adrien, 17 ans, est violent et manque de confiance en lui. Handicapé par les séquelles d’un accident de la route, Dominique, 44 ans, a développé une dépression. Bernard, 75 ans, souffre de la maladie d’Alzheimer. Jean, 41 ans, est entré en unité palliative, en raison de son cancer en phase terminale.
Leur point commun ? Tous ont été inclus dans un protocole d’art-thérapie. Et tous ont vu leur état physique, cognitif ou émotionnel s’améliorer. Nul besoin toutefois d’être victime d’une pathologie lourde pour bénéficier des bienfaits de la pratique artistique.

Pour le psychologue israélien Son Preminger, l’art est une expérience totale, à la fois perceptuelle, émotionnelle et personnelle. Il agit alors à plusieurs niveaux. D’une part, il stimule les sensations et les émotions, ainsi que la motricité (quand on danse, que l’on dessine, que l’on modèle de l’argile…). Ensuite, il encourage à aller vers les autres, pour élaborer une œuvre avec eux, ou tout simplement pour leur montrer les œuvres que l’on a soi-même exécutées. Il aide aussi à restaurer la confiance en soi, grâce à la satisfaction de réaliser une belle chose, ainsi que la « saveur existentielle » (le plaisir de vivre l’instant présent).
De ce fait, l’art-thérapie, définie comme la valorisation du potentiel et des capacités préservées d’une personne en souffrance grâce à une pratique artistique, permet d’assister des patients victimes de pathologies très variées. Une enquête réalisée en 2015 par l’école d’art-thérapie de Tours (Afratapem) montre à quel point elle a pénétré le milieu du soin en France : plus de 92 % des structures d’accueil (hôpitaux, centres médico-sociaux…) déclarent en proposer. Si de façon générale, elle n’est pas remboursée par la Sécurité sociale, certaines de ces structures l’intègrent tout de même gratuitement au parcours de soin. Autre atout : on peut y recourir à tout âge.

Quelque 30 % des interventions concernent ainsi des enfants et des adolescents. Chez ces derniers, les expérimentations se multiplient dans toutes les directions, même si les études sur de grandes cohortes manquent encore. Les art-thérapeutes proposent par exemple des séances de peinture à des enfants qui ont perdu toute motivation suite à des troubles cognitifs ou moteurs. Camille, victime d’une infection par un pneumocoque après la naissance et suivie dans un institut d’éducation motrice à Savigné-l’Evêque, près du Mans, a ainsi retrouvé une certaine forme de plaisir et d’envie grâce à ces séances ; ses difficultés motrices et mémorielles semblent aussi s’être améliorées. Dans une autre expérience, menée à Nantes, des enfants de 8 à 13 ans souffrant de mucoviscidose effectuent des séances d’arts plastiques, de jeux théâtraux et de marionnettes. L’objectif est de diminuer leur anxiété, notamment quand ils viennent à l’hôpital pour des analyses ou des traitements. Les mesures sont en cours, mais les premiers témoignages sont très positifs : « Quand j’ai les prises de sang, j’ai peur », déclare par exemple Martin. « Ça [la séance d’art-thérapie] me fait oublier, ça me change les idées… ça détend. » Autre bénéfice collatéral : les enfants sont plus motivés pour venir à l’hôpital.

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de Cerveau & Psycho