Film – MAN DOWN de Dito Montiel avec Shia LaBeouf

MAN DOWN de Dito Montiel avec Shia LaBeouf


Nous travaillons sur les conséquences du stress post-traumatique et il est incroyable que l’on ne puisse trouver quoique ce soit sur le synopsis qui émane du réalisateur.
L’SSPT, ancien ESPT dure quelques mois. S’il est soigné, on en reste là. Or dans ce film, le psychiatre laisse son patient partir alors qu’il a répété qu’il n’y avait pas d’issue.
C’est pourtant clair, quand il revient chez lui il parle seul devant sa porte avant d’entrer retrouver sa femme et son fils. Puis il n’est plus seul : son ami tué en Afghanistan est là et ils conversent ensemble.
Le psychisme de notre soldat a donc créé une personnalité de substitution qui est certainement due à la culpabilité sur la mort de son ami, qu’il a entretenue et dont le psy ne l’a pas débarrassé.
Nous le voyons ensuite déambuler dans une ville fantôme avec un deuxième acolyte. C’est encore une personnalité que le psychisme de notre soldat a créée.
Il n’y a pas d’Amérique apocalyptique, c’est la vision de notre soldat et on le voit lorsqu’il décompense en bas de chez lui, dans le petit passage entre les deux maisons, alors que sa femme le regarde par la fenêtre et qu’elle ne comprend pas, personne ne lui ayant rien expliqué.
Ce soldat est atteint de dissociation tertiaire après un SSPT non soigné. Et la fin du film est semblable à celle de Rambo I : il revit l’Afghanistan. Aurait-on régressé durant toutes ces années d’études pour ne pas, comme dans Rambo, aller chercher son chef d’unité pour l’arrêter et ensuite le soigner au lieu de le tuer parce qu’il fait peur et qu’on a rien compris ?

Rwanda : Le traumatisme réactivé…


lundi 30 novembre 2015
Dans cet article le nom d’un militaire se trouve au cœur des investigations en cours sur ces journées tragiques, à Bisesero. Il s’agit de Marin Gillier, à l’époque capitaine de frégate, qui commandait l’un des trois détachements du COS envoyé au Rwanda.
Cet homme d’exception avait évoqué en 2009, les traumatismes engendrés par cette douloureuse opération.
Dans cette interview d’ Elsa GUIOL, Marin Gillier parlait de cette tragédie avec une « émotion palpable », extrait :
« Il y a, chez tous ceux qui ont approché l’horreur rwandaise, un avant et un après. « On n’en dort plus la nuit », souffle-t-il, les bras hérissés par la chair de poule. Il évoque ces enfants tués à la machette, cette petite fille venue lui parler « alors qu’elle avait le haut du crâne coupé, on apercevait ses méninges ». Ou encore cet enfant croisé au bord d’une route, accroché au sein de sa mère pourtant décapitée. Puis il parle de l' »Opération turquoise », de ces accusations portées contre lui. De ces 36 heures, entre le 27 et le 30 juin 1994, où des milliers de Tutsis ont été massacrés sur la colline de Bisesero.

Les militaires français n’auraient pas tout fait pour les sauver. Il raconte le chaos, les incompréhensions. « En arrivant, on ne savait pas qui étaient les gentils et les méchants. Tout le monde nous demandait de sauver des gens par-ci, par-là. Peut-être ce jour-là avons-nous pris la mauvaise route. » Le marin pourrait être encore poursuivi par la justice internationale, tout comme les ministres français de l’époque. « Mais je ne suis pas inquiet. Je n’ai rien à me reprocher. » Seuls les souvenirs continuent de le hanter. Des images qu’il ne partage pas lorsqu’il rentre chez lui et retrouve ses neuf enfants, dont deux garçons, réfugiés politiques, qu’il a recueillis. « On ne peut pas raconter ce qu’on voit. On ne peut que le vivre ensemble. » Après chaque opération, il met du temps à se réhabituer à la vie normale. Un constat qu’il sait dur pour son entourage. »

En conclusion, ce lourd dossier va participer à la réactivation de cette mémoire traumatique, non seulement chez cet homme, mais également chez tous ceux qui ont participé à l’opération Turquoise, avec en plus un nouveau sentiment de culpabilité…

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de France Inter