Rwanda : Le traumatisme réactivé…


lundi 30 novembre 2015
Dans cet article le nom d’un militaire se trouve au cœur des investigations en cours sur ces journées tragiques, à Bisesero. Il s’agit de Marin Gillier, à l’époque capitaine de frégate, qui commandait l’un des trois détachements du COS envoyé au Rwanda.
Cet homme d’exception avait évoqué en 2009, les traumatismes engendrés par cette douloureuse opération.
Dans cette interview d’ Elsa GUIOL, Marin Gillier parlait de cette tragédie avec une « émotion palpable », extrait :
« Il y a, chez tous ceux qui ont approché l’horreur rwandaise, un avant et un après. « On n’en dort plus la nuit », souffle-t-il, les bras hérissés par la chair de poule. Il évoque ces enfants tués à la machette, cette petite fille venue lui parler « alors qu’elle avait le haut du crâne coupé, on apercevait ses méninges ». Ou encore cet enfant croisé au bord d’une route, accroché au sein de sa mère pourtant décapitée. Puis il parle de l' »Opération turquoise », de ces accusations portées contre lui. De ces 36 heures, entre le 27 et le 30 juin 1994, où des milliers de Tutsis ont été massacrés sur la colline de Bisesero.

Les militaires français n’auraient pas tout fait pour les sauver. Il raconte le chaos, les incompréhensions. « En arrivant, on ne savait pas qui étaient les gentils et les méchants. Tout le monde nous demandait de sauver des gens par-ci, par-là. Peut-être ce jour-là avons-nous pris la mauvaise route. » Le marin pourrait être encore poursuivi par la justice internationale, tout comme les ministres français de l’époque. « Mais je ne suis pas inquiet. Je n’ai rien à me reprocher. » Seuls les souvenirs continuent de le hanter. Des images qu’il ne partage pas lorsqu’il rentre chez lui et retrouve ses neuf enfants, dont deux garçons, réfugiés politiques, qu’il a recueillis. « On ne peut pas raconter ce qu’on voit. On ne peut que le vivre ensemble. » Après chaque opération, il met du temps à se réhabituer à la vie normale. Un constat qu’il sait dur pour son entourage. »

En conclusion, ce lourd dossier va participer à la réactivation de cette mémoire traumatique, non seulement chez cet homme, mais également chez tous ceux qui ont participé à l’opération Turquoise, avec en plus un nouveau sentiment de culpabilité…

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