Répétition ou résilience chez les victimes de violence par Joanna Smith & Joanna Gourlan

Trauma-et-résiliencePage 32

La théorie de la dissociation structurelle (Van der Hart, Nijenhuis 
et Steele, 2006) peut nous aider à appréhender la répétition sous un autre angle. 
Dans cette théorie, l’effet du trauma est conçu comme une dissociation du 
fonctionnement psychique sous forme, d’une part, d’une partie émotionnelle 
(PE) au sein de laquelle sont conservés le trauma et les émotions associées 
et, d’autre part, une Partie Apparemment Normale (PAN) de la personnalité, 
qui tente de faire face aux exigences de la vie quotidienne en maintenant la 
PE à l’écart afin de ne pas être débordée. L’intensité émotionnelle associée 
au trauma et donc à la PE est telle qu’il se met parfois en place une véritable 
phobie de cette PE par la PAN. De son côté, la PE tente parfois de « prendre 
les commandes » (reviviscences…), générant potentiellement des mécanismes 
de répétition.
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Agirs pédophiliques par Roland Coutanceau et Emmanuelle Weyergans
La culpabilité du point de vue des auteurs par Magali Bodon-Bruzel

La culpabilité du point de vue des auteurs par Magali Bodon-Bruzel

Trauma-et-résilience

Magali Bodon-Bruzel (dans, Coutanceau, Smith et Lemitre, 2012, p. 404) explique la culpabilité du point de vue des auteurs :

Les aspects de stress post-traumatique sont évidents cliniquement si l’on se réfère à l’ensemble du cortège symptomatique. Leur expression symptomatique est classique mais une marque spécifique est retrouvée. Le psychotraumatisé est à l’origine de ce qui s’est passé : il a lui-même réalisé cet acte qu’il repère maintenant dans sa conscience comme étant une métaphore de l’horreur. Contrairement à l’impact traumatique des faits sur la victime, ici l’impact du trauma psychique est doublé d’un ressenti de culpabilité extrêmement 
important. Il est vrai qu’on peut retrouver des problématiques de culpabilité quelquefois pour les victimes (« comment ai-je pu me retrouver dans cette 
situation ? c’est ma faute… »), mais dans le cas où il s’agit bien de l’auteur, la culpabilité ne s’est pas supposée ou imaginaire : il ne s’agit plus de reproches mais de remords, ce qui donne une coloration sombre et très particulière à la clinique.
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