Livre – Le normal et pathologique de Gangilhem

Logo Cairn.InfoLa rigueur intellectuelle et la forte personnalité de Georges Canguilhem ont marqué tous ceux qui ont été ses élèves et ses disciples. Agrégé de philosophie, docteur en médecine, il a assumé pendant l’occupation des responsabilités importantes, avant de détenir, après Gaston Bachelard, la chaire d’histoire des sciences à la Sorbonne. Michel Foucault, François Dagognet, Gilles Deleuze, ont tous reconnu l’influence qu’il avait eue sur leur pensée et il reste plus que jamais une référence incontournable en philosophie des sciences.

2 En 1943, alors qu’il est engagé dans la Résistance, le philosophe Georges Canguilhem soutient une thèse de médecine intitulée « Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique ». Une thèse de médecine peu banale pour un philosophe. Elle deviendra par la suite la première partie de l’œuvre majeure de G. Canguilhem, Le Normal et le Pathologique, parue en 1966, accompagnée de nouvelles réflexions sur le même sujet rédigées vingt ans après.

3 Mais comment un philosophe au parcours très classique en vient à s’intéresser à la médecine ? Derrière cet intérêt se niche déjà une certaine conception de la philosophie puisque, comme il le note dès l’introduction, « la philosophie est une réflexion pour qui toute matière étrangère est bonne, et nous dirions volontiers pour qui toute bonne matière est étrangère ». Mais pourquoi la médecine en particulier ? G. Canguilhem l’explique d’emblée : « Nous attendions précisément de la médecine une introduction à des problèmes humains concrets. La médecine nous apparaissait, et nous apparaît encore, comme une technique ou un art au carrefour de plusieurs sciences plutôt que comme une science proprement dite. » Loin de chercher à tenir un discours conceptuel et abstrait sur le normal et le pathologique, le philosophe entend se confronter à des réalités humaines concrètes de manière informée. D’autre part, il apparaît déjà que derrière la problématique du normal et du pathologique s’esquisse aussi la question des rapports entre la science et la technique.

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Maurizio Gribaudi, Itinéraires ouvriers. Espaces et groupes sociaux à Turin au début du XXe siècle

Logo-PerséeMaurizio Gribaudi, Itinéraires ouvriers. Espaces et groupes sociaux à Turin au début du XXe siècle

Présentation
La réflexion sur les structures sociales semble se tourner de plus en plus vers l’étude et des réseaux de relations qu’entretiennent les individus entre eux. Mais la nature, la spécificité, voire les limites de ces outils n’ont jamais été directement examinées.

Cet ouvrage propose d’aborder ces questions de manière empirique. À Paris, Naples, Turin, Cagliari, Athènes, Helsinki, Saint-Pétersbourg et Madrid, des témoins ont accepté de consigner, dans des cahiers spécialement préparés,  et suivant un même protocole d’enquête, une multitude de renseignements sur leurs rencontres. Ils ont de plus été  interrogés, en détail, sur leur espace de relations. Des portraits, fins et souvent plaisants, émergent de cette enquête et éclairent les formes selon lesquelles les personnes agencent quotidiennement leur vie.

Par leur dimension méthodologique, ces exercices révèlent les ambiguités inscrites dans la plupart des mesures et des hypothèses de travail bâties autour des réseaux. Ils montrent aussi que leur analyse permet de décrypter avec précision les mécanismes d’agrégation  et de reproduction des maillages d’une société. Mieux, ils suggèrent enfin que l’optique individuelle, loin de réduire la portée de l’observation, est particulièrement bien  adaptée à la compréhension des dynamiques sociales globales.

Avant-propos, par MAURIZIO GRIBAUDI

Réseaux et inscriptions sociales

MICHAEL EVE : Qui se ressemble s’assemble ? Les sources d’homogénéité à Turin MAURIZIO GRIBAUDI : Réseaux egocentrés et inscriptions sociales. Continuités et discontinuités dans les formes de structuration de l’espace parisien

RISTO ALAPURO : Continuités et discontinuités des réseaux d’enseignants à Helsinki et à Paris

Réseaux et inscriptions spatiales

BABRIELLA GRIBAUDI : Identité sociale et territoire. Naples entre centre et périphérie FLORENCE MAILLOCHON : Réseaux utopiques. Formes de relations et pratiques spatiales à Paris

Réseaux et représentations sociales

GIULIANA MANDICH : Pratiques de sociabilité et tissage du réseau. L’exemple de Cagliari NELLY ASKOUNI : Réseaux et modes d’intégration du milieu enseignant. Une lecture des données athéniennes

ZACARIAS MONTOUKIAS : Réseaux et parcours. La construction ordinaire d’un tissu de liens personnels à Madrid

ANNA MARIA GATTI : Cagliari les hommes ont des amis, les femmes des parents
Annexe 1. L’enquête: méthode et déroulement pratique
Annexe 2. Le cahier d’enregistrement
Bibliographie
Table des tableaux
Table des figures

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