Infanticides : leur nombre sous-estimé, selon la pédiatre Anne Tursz…

Infanticides: leur nombre sous-estimé, selon la pédiatre Anne Tursz
Le point – 2 décembre 2013
Le nombre d’infanticides dans les statistiques officielles est « sous-estimé », affirme à l’AFP la pédiatre Anne Tursz, directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste de la maltraitance des enfants, après la mise en examen d’une mère pour assassinat à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Question: Quelles sont les statistiques en matière d’infanticide ?
Réponse: « J’ai fait un travail de recherche sur les morts suspectes de nourrissons. J’ai enregistré sur une période de cinq ans (1996-2000), dans tous les départements de trois régions françaises, tous les décès qui avaient fait l’objet d’une saisine du procureur de la République ou les bébés de moins de un an qui avaient été transférés pour investigation dans des hôpitaux.
J’ai comparé les chiffres que j’obtenais aux statistiques officielles de mortalité, et ça donne des choses assez surprenantes. Dans la période considérée, si on extrapole à la France entière, il y avait dans les statistiques officielles de mortalité en moyenne 17 homicides d’enfants de moins de un an, par an. Moi, avec les chiffres que j’ai trouvés, j’arrive à 255.
La différence est considérable, et je n’ai pas compté les +néonaticides+, c’est-à-dire les homicides des premiers jours de la vie, car ils ne figurent quasiment pas dans les statistiques officielles. Moi j’en avais plein dans mon enquête mais dans les statistiques officielles, ce sont des enfants qui le plus souvent, bien que ce soit légalement obligatoire, ne sont ni déclarés vivants, ni déclarés morts, donc ils n’existent pas.
Le nombre d’infanticides est sous-estimé ».

Stéphane Milet – La gendarmerie scientifique, pour de vrai

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Centre CA de Saclay – Le Journal n° 49 – 4ème trimestre 2010

Un gendarme à Saclay page 9

Stéphane Milet est venu travailler à Saclay mais le reste du temps, il est à Rosny-sous-bois, chimiste à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Grand laboratoire central de la gendarmerie scientifique, l’IRCGN s’occupe de l’analyse des échantillons prélevés sur le terrain par les techniciens des gendarmeries réparties sur le territoire national pour fournir à la justice les éléments de preuve dans les enquêtes judiciaires. L’Institut prend aussi en charge la formation de ces techniciens. Et pour quelques affaires, complexes, il envoie des équipes spécialement préparées. Stéphane Milet, lui, prend en charge les analyses chimiques pour des expertises judiciaires au département « véhicules ». Il est donc particulièrement à même d’évaluer l’intérêt de la LIBS pour les applications de la gendarmerie scientifique. Il pourra en particulier la comparer à la microfluorescence X, la technique actuellement utilisée pour les analyses chimiques