De la souillure. Essai sur les notions de pollution et de tabou (1966) – Mary Douglas
Mary Douglas était une des figures les plus notoires de l’anthropologie sociale britannique. Son parcours intellectuel ressemble à un sans-faute : dans les années 1950, son travail d’ethnographe sur les Lele du Congo lui vaut l’estime de la profession et un poste à Oxford. Dans les années 1960, son livre sur les interdits du Lévitique, De la souillure, la fait entrer dans le cercle des auteurs dont on ne cite pas seulement les matériaux mais les idées : avant elle, nul n’avait fait connaître à un texte biblique les rigueurs de l’analyse structurale. Son livre est devenu très vite un classique, mais elle a su s’investir aussi dans des domaines différents de l’anthropologie, et notamment dans ceux de l’économie et des institutions.
2 Qu’il s’agisse des sociétés occidentales ou de celles dites primitives, l’ouvrage De la souillure montre que les rapports à la saleté et au désordre sont fondamentalement symboliques. Les notions de pollution et de pureté permettent de faire face au désordre et au malheur. Au début des années 1950, une jeune anthropologue britannique, Mary Douglas, entame un travail de terrain dans l’ex-Congo belge et étudie les Leles du Kasai. D’emblée, elle est frappée par les lourdes règles diététiques qui régissent leur alimentation et ne peut manquer de faire le rapprochement avec le Lévitique qui, dans l’Ancien Testament, interdit la consommation de certaines espèces dites abominables.
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