Outreau : le troisième procès se déroulera du 18 mai au 5 juin 2015

logo Le ParisienLe Parisien | 06 Mai 2014, 15h30

Le troisième procès d’Outreau se déroulera du 18 mai au 5 juin 2015 à Rennes (Ille-et-Vilaine). Cette douloureuse affaire de pédophilie, avec son fiasco judiciaire, ses douze enfants victimes et ses treize accusés acquittés, va donc être à nouveau examinée. Tout du moins l’un de ses volets.

La cour d’assises des mineurs jugera Daniel Legrand fils, un des acquittés, pour des faits présumés commis alors qu’il était mineur. Daniel Legrand est accusé de viols sur les 4 enfants du couple Badaoui-Delay, entre 1997 et 1999 à Outreau (Pas-de-Calais).

Comment en est-on arrivé à la tenue de cet improbable troisième procès ? En juillet 2003, un arrêt de la cour d’appel de Douai (Nord) a renvoyé 17 personnes devant les assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) dans cette affaire de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs. Parmi elles, Daniel Legrand fils, qui sera acquitté en appel à Paris en 2005.
Le même arrêt de 2003 a également renvoyé Daniel Legrand fils pour des viols supposés sur les enfants Delay, alors qu’il était encore mineur. Ce procès, qui aurait dû se tenir devant une cour d’assises des mineurs, n’a jamais été audiencé. Aux yeux de beaucoup, il n’avait plus aucun sens après un fiasco si retentissant.
L’association de défense des enfants Innocence en danger, soutenue par le syndicat national des magistrats FO, a relancé l’affaire du « procès oublié ». Et en juin dernier, le parquet général de Douai a décidé à la surprise générale d’audiencer ce procès, dépaysé à Rennes.
Daniel Legrand fils pourra demander la levée du huis clos. Mais les parties civiles, parmi lesquelles devrait figurer, selon nos informations, au moins un des enfants Delay, auront le droit de s’opposer à une telle demande.
« Daniel Legrand fils a été déclaré non coupable des accusations de viols quand il était majeur et il faudrait le juger pour les mêmes faits sur les mêmes victimes quand il était mineur ? C’est insensé ! » avait réagi en juin 2014 Me Julien Delarue, avocat de Daniel Legrand fils « Et ce ne sera pas le seul dossier de Daniel Legrand fils. C’est tout le dossier qu’il faudra juger à nouveau, avec des acquittés, Myriam Badaoui, le juge Burgaud… » avait ajouté Me Delarue.
Pour lire l’article, cliquez sur le logo du Parisien

« La méprise » : les mensonges de Florence Aubenas sur l’affaire d’Outreau – Par Michel Gasteau

logovjMercredi 6 mai 2015
Ceux qui se sont intéressés à l’affaire d’Outreau se souviennent que Florence Aubenas, alors journaliste à « Libération » avait suivi les débats devant la Cour d’assises de Saint-Omer au printemps 2004 et publié, avant même que l’affaire ne soit rejugée en appel devant la Cour d’assises de Paris, un livre intitulé : « La méprise – l’affaire d’Outreau-reportage » qui prenait, sans aucune réserve, parti en faveur des accusés et prétendait, en quatrième de couverture expliquer « pourquoi et comment la justice avait déraillé ».

« La Méprise » a été un véritable succès d’édition et il est vraisemblable que ce livre ait été lu par certains de ceux qui, quelques semaines après sa parution, ont été désignés comme jurés et ont jugé l’affaire en appel à Paris. Il n’est donc pas impossible qu’il ait, au moins pour une part, influencé leur vote.
Pus de dix ans après sa parution, le livre de Florence Aubenas, régulièrement réédité est encore en vente dans les librairies et il est certain que nombre de ses lecteurs considèrent toujours ce récit comme un reportage objectif de l’affaire et du procès de Saint-Omer.
On en est malheureusement très loin ; inventions, exagérations outrancières et mensonges éhontés se trouvent sans peine au cours des pages.

Des inventions faussement anodines

Rappelons que l’ouvrage est intitulé « reportage » et non « roman » Or Florence Aubenas n’hésite pas à utiliser un rythme et des formulations qui laissent penser que soit elle rapporte des indications précises figurant sur des procès-verbaux d’instruction, ce qui n’est pas le cas, ou que soit elle était cachée dans le bureau du juge Burgaud pendant les interrogatoires ce qui est tout aussi inexact.
Ainsi, (p.48 de l’édition en livre format-poche Seuil « Points »de Septembre 2010) elle décrit le juge comme étant « un peu pressant »
(p.67) qu’il « sermonne »
(p.104) qu’il «  n’est pas content »
(p.107) qu’il « est exaspéré » puis « adouci »
(p.156) qu’il « fait la tête »
Ailleurs elle précise qu’il est « irrité », « insistant » voire même « souriant »
Elle laisse penser aussi qu’elle était présente lorsque la mère de Thierry Delay, un des accusés, a été entendue par « des magistrats » puisqu’en page 72 elle écrit que celle-ci « ponctue chaque question d’un ouiiiiiiiiiiiiii strident et modulé comme le cri d’un oiseau ».
Comment ne pas croire d’ailleurs qu’elle était chez le juge lors d’un interrogatoire d’Aurélie Grenon puisqu’elle décrit (p.104) qu’une « une mèche vaporeuse a glissé doucement sur son front quand elle a encore dit non avec la tête  » .
pour lire l’article, cliquez sur le logo du Village de la Justice