Outreau, le procès sans fin par Florence Aubenas 1/2

Logo-Le-monde-sociétéLE MONDE | 18.05.2015 à 06h44 • Mis à jour le 20.05.2015 à 12h37
Par Florence Aubenas (envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais)

Le 19 mai 2015 s’ouvre à Rennes un procès dont la simple évocation paraît délirante : Daniel Legrand, 33 ans, va comparaître dans l’affaire Outreau pour la troisième fois et pour le même dossier. Oui, Outreau, tout le monde a bien entendu, impossible de confondre. C’est le dossier généralement baptisé « plus grand fiasco judiciaire » de France. Il possède au moins une autre particularité. Le temps n’y apaise rien, au contraire. Il empoisonne tout, jusqu’à la folie.

Ce procès singulier mérite d’emblée un petit détour, où l’affaire criminelle vire au vaudeville judiciaire. Daniel Legrand ne sera pas jugé, en effet, pour de nouveaux éléments dans l’enquête, aveux ou preuves matérielles : c’est pure procédure. Dans le dossier, une mère, ses quatre fils et deux voisins avaient, en effet, dénoncé en 2001 un réseau de pédophilie tentaculaire, mettant en scène plus de 70 personnes, un huissier, un curé, un berger allemand, des vaches, des tournages pornos, des fermes en Belgique, des enfants livrés par voitures entières et même un meurtre. Or, après deux procès d’assises à Saint-Omer en 2004 et à Paris (en appel) en 2005, le dossier se révèle être un inceste dans le huis clos d’une cage d’escalier, à Outreau, quartier de la Tour du Renard, du côté de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais.

Daniel Legrand, un cas spécial Sur dix-sept accusés, quatre reconnaissent leur implication commune et sont condamnés : Thierry Delay et Myriam Badaoui, les parents, et un couple de voisins. Quant aux treize autres – qui nient –, ils sont finalement acquittés, dans les larmes…

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