France-Inter : Outreau et la fabrique du mensonge. Commentée par Jacques Cuvillier

Logo MediapartCe 30 avril, la fabrique du mensonge était sur France-Inter.
Cette émission consacrée à l’affaire d’Outreau n’a écarté aucun des clichés qui constitue la doxa telle qu’elle a été concoctée par de brillants avocats de la défense et continuellement enseignée depuis une dizaine d’années au bon peuple Français. Cette fois, c’était un chef d’œuvre : un récit soigneusement construit avec des termes bien ciselés pour atteindre leur cible, lu de manière théâtrale par de bons comédiens, un ton sentencieux et ampoulé… à la limite du ridicule.

Toute la collection des idées reçues émaillées d’allusions perfides pour décrédibiliser les enfants victimes, le juge d’instruction, la justice, rien ne manquait à l’exception bien entendu des faits anormaux qui ont effectivement caractérisé ce procès : les pièces de l’instruction – même les plus troublantes – largement absentes des débats, les victimes dans le box des accusés – et les accusés aux côtés du public et des journalistes – les gosses malmenés à la barre, la perturbation des audiences, le recours immodéré aux médias sur qui la défense s’est appuyée pour diffuser ses montages stratégiques, et accessoirement les mensonges qui devaient porter atteinte aux experts, les conclusions du procès en appel tirées avant que les jurés ne se réunissent… Rien de tout cela n’avait sa place, pas plus que le fait incontestable que 12 enfants ont été reconnus victimes de viols agressions sexuelles, proxénétisme. Cela aurait fait désordre dans cette pièce où tout était soigneusement filtré et peigné pour faire une sorte de récit imparable à même d’entraîner dans les esprits une conviction indélébile. Indélébile, mais débile compte tenu de tout ce qui fait défaut pour que la réalité soit un tant soit peu respectée.
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L’affaire d’Outreau a défrayé la chronique de 2001 à 2006. Tout un chacun hésite à y replonger… trop de souffrance, trop d’horreurs vécues par ces jeunes enfants, dans cette histoire qui commence comme un conte horrible dans la région de Boulogne-sur-Mer.

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