Outreau :"Présumé coupable" et "déclarés coupables" par Marie-Christine Gryson

29 Août 2011
Le film « Présumé coupable » fait l’objet d’un battage propagandiste sans précédent et des avant-premières sont organisées dans toutes les grandes villes de France : Ce film est tiré du livre d’un ancien accusé, Alain Marécaux que la Cour d’Assises a acquitté en appel.
Grandement indemnisé, cet huissier a été reçu par les plus grandes autorités de l’État, porté en grande lumière par toute l’équipe du film et présenté comme la plus grande victime judiciaire des temps modernes.

Et dans l’ombre et le rejet sans la possibilité de faire entendre leur version, il y a tout ceux qui ont été depuis « déclarés médiatiquement coupables », les enfants, pourtant reconnus victimes, dont Chérif Delay, Fabrice Burgaud, le bouc émissaire, les magistrats mais aussi et surtout les experts, ensuite les policiers, les travailleurs sociaux, les assistantes sociales et les assistantes maternelles. Cela a t-il vraiment du sens ?
Le film de l’huissier va de nouveau renforcer cette invraisemblance qui s’est construite sur les images identificatoires et traumatiques « cela peut vous arriver à tous » qui sont devenues pour les procès téléréalité d’Outreau les incontournables « Pièges à conviction » (cf « Outreau la vérité abusée ») Les conséquences en sont dramatiques puisqu’en référence à Outreau, on ne croit plus les enfants et leur protection au regard de la pédo-criminalité a régressé de 20 ans ! C’est bien l’émotionnel qui a étouffé la vérité judiciaire des enfants d’Outreau et il est de nouveau réactivé. Les acquittés d’Outreau sont devenus définitivement des « intouchables » !
Pour lire la suite du billet, cliquez sur le logo de Médiapart

___________________
Autres billets sur Présumé coupable

L’huissier d’Outreau, « présumé coupable » : complément d’information sur le cas Marécaux
L’ancien Garde des Sceaux UMP Pascal Clément piégé par l’affaire d’Outreau : « … Aujourd’hui encore, je n’en sais rien… »
21/9/2011 : Conférence de Presse : La parole de l’enfant à propos du film « Présumé coupable »
« Présumé coupable » : quand le cinéma réécrit l’affaire Outreau par Frédéric Valandré
« Présumé coupable » second son de cloche
Faut-il aller voir Présumé coupable ? Eric Libiot, rédacteur en chef Culture à L’Express et Fabrice Leclerc, rédacteur en chef de Studio Ciné Live
Outreau : les enfants ont menti ! les nouveaux criminels
L’huissier d’Outreau, « présumé coupable » : complément d’information sur le cas Marécaux par Frédéric Valandré
La manipulation des médias, la preuve objective ! Et les causes, peut-être ? par Pierre Payen
Ondine Millot maltraite le juge Burgaud qui a plus d’instruction qu’elle
Justice : combien d’Outreau ? par Gilles Sainati
Douche froide pour « Présumé coupable » ! par Salla Obscursium
___________________
Autres billets sur les acquittés

Indemnisation des acquittés d’Outreau
Zone interdite spécial « Outreau » : l’intox du dimanche soir par Frédéric Valandre

DSK : Les notions de relation sexuelle et de viol s’opposent par Annie Ferrand

Relations sexuelles remplacées par agressions

Relation

Le latin ralatio indique récit, narration. Terme de philosophie. Rapport entre deux personnes, entre deux choses, considérées respectivement l’une à l’autre. La relation du père au fils et du fils au père. État d’une chose qui tient à une autre. En anglais a relation est (=relative) parent(e) m/f, a distant relation un(e) parent(e) éloigné(e). Dans une relation sexuelle il y a un accord entre les partenaires.

Supreme Court, Motion to Dismiss, 22.08.2011, The People of the State of New York against Dominique Strauss-Kahn.

http://www.nycourts.gov/whatsnew/pdf/dsk_motion_to_dismiss.pdf

Assaulting = assault = agression

« which charges the defendant with sexually assaulting

__________________________


Nausée. Colère d’opprimée flouée et foulée aux pieds. Voilà ce qui me vient en ce jour où la réalité revient dans les rails du prévisible : un dossier accablant dans une affaire de viol – état de NY c/ DSK – s’évapore par la magie d’un procès d’intention. La notion de crédibilité de la victime a prévalu sur le crédit que la justice accorde à ses propres experts.

En effet, le rapport médico-légal concernant Mme Diallo a révélé la présence de sperme de l’accusé et des lésions assez caractéristiques pour qu’il conclue : « Diagnostic: agression. »

Le 22.08, la justice s’est prononcée sur la cause de l’abandon des poursuites : les éléments rassemblés ne permettraient pas d’accréditer la version de la plaignante au delà d’un « doute raisonnable ».

Car la poursuite aurait dû prouver hors de « tout doute raisonnable » qu’un crime a été commis et que c’est l’accusé qui l’a commis. Ma question est : pourquoi la présence d’ADN de l’accusé et des traces qui, selon les médecins, sont l’indice d’une agression, ne prouvent pas « au-delà du doute raisonnable » que l’accusé a agressé la victime ?

1- Un soupçon raisonnable…

Le procureur a des visées électoralistes en abandonnant les poursuites. Cependant, il a trouvé une raison très crédible. Sa seule certitude est qu’il y a eu « acte sexuel », mais quant à savoir si Mme Diallo a été forcée, aucune certitude ne serait possible. Le seul élément qu’il retient comme « preuve » indubitable est la présence de sperme. Exit les traces de violence.

Pourquoi ignorer des éléments tangibles ? Pourquoi une vision partiale devient crédible ? Car elle entérine la version sexiste que médias et avocats de DSK martèlent depuis le début : il y a eu relation sexuelle. Or cela signifie simplement que l’affaire est jugée d’avance. Car les notions de relation sexuelle et de viol s’opposent : l’une est une relation normale, l’autre est une agression qui a pour arme le pénis. La thèse de la relation sexuelle n’est corroborée qu’en l’absence de preuve d’agression. A l’instar des militantes de New York, j’insiste : les traces de violence ne signifient donc rien ?

Pour lire la suite de l’article, cliquez sur le logo mémoire traumatique et victimologie ou :

Quand une femme est agressée le doute n’est pas permis