Droits de l’enfant : les abus textuels aussi sont préjudiciables aux victimes par Jacques Cuvillier

6 décembre 2011
La Table Ronde « violence et droits de l’enfant en Europe, état des lieux » qui s’est tenu au Conseil de l’Europe de Strasbourg ce lundi 5 décembre 2011 a réuni un public typiquement concerné par les droits de l’enfant.
Au cours de cette Table Ronde, Marie-Christine Gryson-Dejehansart, qui était expert judiciaire au procès d’Outreau a exposé les conséquences dommageables pour les Droits de l’enfant de la logique de l’après-Outreau, marquée dramatiquement par une régression de la prise en compte de la parole de l’enfant victime.
Cette régression est d’autant plus insidieuse qu’elle est en partie masquée par le fait qu’une judiciarisation plus fréquente de délits entre mineurs rehausse les chiffres en matière de condamnations. En conséquence, il semble facile de prétendre à une relative constance des décisions de justice. Mais des évolutions assez profondes ont eu lieu, car « les professionnels tétanisés, ont perdu confiance en leurs connaissances, se ruent vers les théories anti-victimaires ».
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« Le viol est le seul crime où la victime se sent coupable » par Clémentine Autain et Tristane Banon

5 novembre 2011
Interview : Clémentine Autain et Tristane Banon expliquent leur combat contre les violences faites aux femmes.
Par ONDINE MILLOT
Elles ne se connaissent pas, ne se sont croisées qu’une fois, mais la discussion est partie au quart de tour.
Clémentine Autain, 38 ans, femme politique, directrice du mensuel
Regards, et Tristane Banon, 32 ans, qu’on ne présente plus, sont deux femmes aux parcours et personnalités différentes. Qui ont une révolte commune. Un ras-le-bol – avivé par le contexte de l’affaire Dominique Strauss-Kahn – des pseudos discours qui mélangent tout, liberté sexuelle et agressions sexuelles, jouissance et «troussage».
Toutes les deux appartiennent à cette génération où l’on a grandi dans l’illusion de l’égalité entre les sexes. Jugeant le féminisme ringard et la question réglée. Toutes les deux ont été agressées. Ces traumatismes sont d’abord restés des douleurs privées. Jusqu’à ce qu’elles réalisent que, autant que de l’agression, elles souffraient du silence. De l’impossibilité de parler sans apparaître comme « souillées ».
Des stéréotypes qui veulent faire croire à une correspondance rationnelle entre actes subis et séquelles. Des relents de domination masculine qui empêchent d’aborder la question des violences aux femmes, pourtant banales. Petit à petit, l’engagement est devenu leur façon de ne plus être des victimes. A l’occasion de la manifestation de samedi contre les violences aux femmes et de la sortie de leurs livres respectifs, Libération leur a proposé une rencontre.

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