Procès Dominique Cottrez – Vendredi 26 juin 2015 – 2e jour – les viols par inceste – Le mari – Tweets de la salle d’audience


Deuxième jour du procès de Dominique #cottrez. Aujourd’hui, on va entendre son mari, ses filles mais aussi ses sœurs et son beau-frère.


L’audience reprend.


Deuxième journée du procès : son mari et ses filles devraient être entendus à la barre.


Un éclairage attendu pour comprendre pourquoi & comment ils n’ont rien vu de ses 8 grossesses puis des sacs qui contenaient les cadavres


L’audience reprend avec l’audition du docteur Courtin, expert en anatomopathologie. Il a analysé les restes de corps des bébés.

Avant d’entendre la famille, Philippe Courtin, expert en anatomopathologie, expose son rapport sur les cadavres des nouveau-nés.

Pour info, l’anatomopathologie permet d’identifier des maladies en observant des cellules et des tissus au microscope


Le Dr explique qu’il n’a pas constaté de malformation cardiaque ou congénitale qui aurait pu expliquer un décès des bébés de cause naturelle

L’état des poumons ne permettait pas non plus de dire si les enfants avaient été asphyxiés.

Le Dr Courtin conclut en disant qu’il n’a pas décelé de cause naturelle pour expliquer les décès des bébés. Il retourne s’asseoir.

Dominique écoute mais semble ailleurs. Regard dans le vide. Elle a arrêté de pleurer.

Dominique prend ensuite la parole. Enroulée dans le même large gilet gris qu’hier, elle se lève et s’approche du micro.

Dominique Cottrez à Douai

corinne audouin ‏@cocale
Premier interrogatoire de Dominique sur les faits. Le premier bébé tué est un garçon. « Comment avez vous fait ? » demande la présidente


La présidente vient de demander à Dominique d’expliquer sa troisième grossesse, le premier bébé dissimulé et tué.

Elle parle de sa 3e grossesse, survenue après la naissance de sa 2e fille. « J’ai ressenti un mouvement. J’évitais de penser à ce problème. »

« C’est seulement quand j’ai ressenti les premières contractions que je me suis dit : ‘il faut que j’accouche' »


« J’ai fait garder mes enfants par mes parents. Je suis retournée chez moi je me suis allongée. Ça a pris quelque temps. »


« Le bébé est venu, je l’ai pris dans mes bras, sur mon ventre, j’ai attendu que le placenta tombe, je l’ai étranglé ».


« J’ai poussé, il est né. Je l’ai pris dans mes bras, je l’ai mis sur mon ventre, j’ai attendu que le placenta tombe, je l’ai étranglé »

Le premier bébé tué : Dominique Cottrez accouche, prend l’enfant, un garçon. Elle l’étrangle quand il se mouche, crache son premier souffle.

… « Je l’ai mis sur mon ventre, puis « je l’entends cracher, se moucher, et je le prends autour du cou », dit elle.

– « J’ai placé le bébé dans un sac, dans la garde-robe »
– La présidente : « On va s’arrêter là. Je vais vous interroger plus longuement sur ce bébé »


– Vous pensez à l’avortement ?
– Non je n’y pense pas. Ça m’embêtait d’aller voir quelqu’un de médical…


La salle vient de se murer dans le silence

« Je préfère aborder les accouchements les uns après les autres pour être sûre que vous ayez un récit clair », précise la présidente

audouin ‏@cocale
– « Je l’ai étouffé avec une serviette » répond D d’une toute petite voix.
– « Étouffé, ou étranglé ? »
– « Étranglé ». « Avec vos mains ? »
– « Oui ».

audouin ‏@cocale
« Dès que je l’entends tousser, cracher… je l’étrangle tout autour du cou » explique Dominique . Silence de plomb dans la salle.

audouin ‏@cocale
– « Donc c’est le moment où vous vous rendez compte qu’il est vivant que vous le tuez, c’est ça ? » – « Oui… qu’il est vivant ».

– Est-ce que vous ressentez que c’est un être vivant, qui a une propre identité ?
– Oui.

Dominique Cottrez accouche, étrangle son bébé et met tout dans un sac, dans sa garde robe. « Après je suis descendue, j’avais invité mes parents ».


Après avoir placé le petit corps dans sa garde robe, elle est descendue. Puis a dîné avec sa famille.


La présidente pointe les différentes versions de Dominique « Un coup vous dites que votre mari était là, puis en déplacement ».


Selon Dominique , cet accouchement clandestin aurait duré 1/2 heure…

– « Lorsque vous le mettez sur le ventre, vous ressentez que c’est bien un être vivant ? », interroge la présidente.
– « Oui », souffle Dominique

– Donc quand vous constatez ces premiers moments de vie, vous décidez de l’éliminer ?
– Oui.


Dominique explique qu’elle n’a pas décidé avant de le tuer mais lorsqu’elle l’a senti vivant sur son ventre.


« C’est un peu terrible ce que vous dites, lâche la présidente. Je ne sens plus chez vous la passivité que je sentais jusqu’ici »


C’est un moment clé du procès. Dominique vient d’expliquer qu’elle a pris la décision de tuer au moment où elle a vu le bébé vivant

audouin ‏@cocale
On parlera des autres bébés plus tard. « Réfléchissez bien à ce qui vous a poussé à commettre cet acte », dit la présidente à D.

audouin ‏@cocale
« Parce que le premier bébé, c’est fondamental ».

audouin ‏@cocale
C’est en effet le seul dont Dominique a regardé le sexe. C’était un garçon. Son mari voulait un garçon.


Avant de passer à l’audition d’un autre expert, la présidente demande à Dominique de bien réfléchir à tout ce qu’elle vient de dire

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La présidente décide de s’arrêter là, car une audition en visio-conférence est prévue.

audouin ‏@cocale
Visio oblige, on est passé à l’audition d’un expert en datation des sacs plastique, qui a permis de dater les naissances.

La cour entend un expert de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie, chargé de dater la fabrication de 30 sacs poubelle.


Faouzi Djebari, expert technicien en microanalyse, est entendu en visioconférence. Il a analysé les 30 sacs poubelle contenant les corps

Faouzi Djebari, expert technicien en microanalyse, apparaît sur les écrans. C’est lui qui a analysé les sacs-poubelle

On s’arrête sur les dates de fabrication et la nature des sacs. « Ce sont des sacs vendus en supérette, des sacs-poubelle classiques »

Il y a aussi des sacs plastique. On reparle des sacs des magasins Z et Mammouth


La visio-conférence est terminée. La présidente demande à Dominique de se relever. Elle veut lui parler des sacs.

On est revenu à l’audition de Dominique
– « Pourquoi vous prenez un sac avant d’accoucher ? » demande la présidente.
– « C’est pour le bébé ».

a pris le sac avant d’accoucher.
– « Ça veut dire que vous comptez mettre fin aux jours du bébé, l’intention est dans votre tête ? »
– « Oui »

audouin ‏@cocale
Nouvel interrogatoire sur les sacs.
– « Vous prenez un sac avant d’accoucher. pourquoi ? »
– « Pour le bébé ».

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– « Donc vous savez que vous aller tuer le bébé ».
– « Oui ».

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– Combien de temps dure l’étranglement ?
– Assez rapide.
– Tant qu’il bouge vous maintenez la pression ?
– Oui.

audouin ‏@cocale
– De temps en temps, je relâche… et je resserre.
– Donc c’est une volonté que vous réaffirmez ?
– Oui

Difficile de savoir si Dominique en est consciente mais elle est en train de faire le récit à la barre de la préméditation

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La présidente est en train de faire la démonstration juridique de la préméditation des actes de D. .

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Après la naissance, elle attend que le placenta sorte, et met tout dans un sac, bébé et placenta, sans couper le cordon.

Après avoir tué le bébé, elle place le corps et le placenta dans un sac plastique. Elle nettoie le sang partout, change les draps.

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Cet interrogatoire est sans doute le tournant du procès. Dominique répond sans chercher à minimiser. Et c’est terrible.

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Elle explique comment elle a nettoyé le sang, les serviettes, les draps. Son mari est absent.

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« J’étais blanche, j’avais des étourdissements ».

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Elle persuade son mari de dormir ce soir là dans le salon, en bas, plus confortable pour elle.


Le soir, elle arrive à convaincre son mari de dormir dans le canapé en bas. Elle fait tout pour qu’il ne reste pas dans la chambre

Après le 3e accouchement dans le lit conjugal, Dominique a dormi avec son mari dans un autre lit, en bas. Elle a nettoyé le lendemain

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Le lendemain, elle refait la chambre du haut.


Le lendemain, quand elle voit le sac, les draps… elle se dit « je n’avais pas d’autre solution ».

audouin ‏@cocale
« En quoi le fait d’avoir un 3ème bébé était si insupportable ? » tente de comprendre la présidente

audouin ‏@cocale
« Je sais pas ». Silence


– « En quoi avoir un troisième bébé était-il si insupportable ? » relance la présidente.
– « Je ne sais », répond l’accusé.

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La présidente insiste. « C’était quoi, la chose qui faisait que vous n’aviez pas d’autre solution ? »


« Quel drame pouvait faire qu’il n’y avait pas d’autre solution ? » revient à la charge la présidente.

– « Je pensais que ça pouvait être de mon père.
– Vous y avez pensé à ce moment-là ?
– C’est la raison fondamentale ?
– Oui. » Elle sanglote

audouin ‏@cocale
– « J’ai pensé que c’était peut-être les enfants de mon père ».
– « C’est ça la raison fondamentale ? »
– « Oui. »

– « Il pouvait être de mon père », murmure Dominique .
– « C’est ça la raison fondamentale ? », poursuit la présidente.
– « Oui ».

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– « C’est une chose à laquelle vous pensez sur le moment ?’
– « Oh oui » répond D la voix serrée.

– « C’était quelque chose de terrible cette journée-là ? » poursuit la présidente.
– « Oh oui. »

Aux avocats des parties civiles de poser leurs questions.
Yves Crespin, pour L’Enfant bleu – Enfance maltraitée, commence.

« Les bébés, je ne les voulais pas », dit-elle à l’avocat d’une association partie civile qui l’interroge


– « Si vous ne les vouliez pas, pourquoi les faisiez-vous ? », relance l’avocat.
Long silence.
– « Tout le monde a des rapports », balbutie

– « Ces bébés j’en voulais pas »
– « Pourquoi vous les faisiez ? »
– « Tout le monde a des rapports sexuels »

audouin ‏@cocale
L’inceste permet sans doute à Dominique de s’expliquer ses gestes à elle-même. Mais on a le sentiment que c’est plus complexe.

– « Vous avez espéré d’autres solutions ?
– Je n’avais pas d’autre solution.
– Pas d’autre solution que de tuer ?
– Oui. »

audouin ‏@cocale
Questions d’un avocat des parties civiles.
– Vous avez espéré d’autres solutions ?
– Oui, j’espérais que quelqu’un s’en rende compte

audouin ‏@cocal
Mais, souligne-t-il, pendant la grossesse de Virginie, grossesse cachée, votre mari vous a parlé. Vous n’avez rien fait.

audouin ‏@cocale
Sa sœur lui a conseillé de voir un psy, elle ne l’a pas fait.
« Vous n’aviez pas d’autre solution que de tuer » assène l’avocat.

audouin ‏@cocale
Domnique pleure à nouveau

Dominique fond en larmes. On entend le bruit de ses sanglots au mirco. Elle porte la main à son visage. Elle est d’accord pour continuer

audouin ‏@cocale
Avocat d’Enfance et partage, Me Costantino. « On est ici pour comprendre, Madame . On a du mal à déterminer votre volonté ».

Me Rodolphe Costantino, pour Enfance et partage, prend la parole. Il se lève et devant tourne en rond en posant ses questions.

Me Costantino pointe des incohérences ds les propos de Dominique . « Ces bébés je ne les voulais pas », parvient-elle seulement à dire

audouin ‏@cocale
– « Vous les vouliez ou pas ces enfants ? »
– « Je ne les voulais pas ».

– « A quel moment vous prenez la décision de le tuer ?
– Au moment des 1ères contractions. »
Ce n’est pas ce qu’elle a dit un peu plus tôt


– « C’était quoi pour vous être enceinte Mme ? »
– « Une catastrophe ».

audouin ‏@cocale
– « C’était quoi pour vous être enceinte ? »
– « C’était une catastrophe ».

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Il revient sur la naissance du premier bébé.
– Vous le regardiez ?
– Très peu.

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Me Costantino cite un PV où elle dit « j’ai serré, il est devenu bleu. Quand j’ai vu qu’il reprenait [vie], j’ai resserré ».

– Est-ce que vous voyez le bébé, est-ce que vous le regardez ?
– Très peu.
– Vous dites il est devenu bleu.
– Je l’ai vu très peu de temps »

audouin ‏@cocale
« Oui je l’ai regardé.. Mais pas longtemps ».

– L’avocat général parle de la date de l’accouchement.
– « Tout ce que je sais c’est que c’était l’hiver, fin d’après-midi, il faisait noir »


– « Pourquoi avez-vous gardez ce petit garçon après ? », lui demande son avocate.
– « C’est mon enfant », sanglote avant de s’effondrer

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Son avocate Me Carlier.
– Vous avez dit ‘moi-même je ne sais pas où est la vérité’. C’est toujours le cas ?
– Oui. je ne sais pas.

– « Vous avez dit ‘Je ne sais pas moi-même où est la vérité’. Vous confirmez ? » demande son avocate.
– « C’est ça. Je ne sais pas »

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– Vous attendiez quoi, quand vous dites que vous espériez qu’on vous aide ?
– Qu’on me pousse à aller chez le médecin, qu’on m’accompagne. pleure

Me Berton intervient. Il dit qu’elle fait des efforts pour répondre. « Pourtant, on a des impressions de froideur », note-t-il


« Ce 3e bébé, c’est le bébé essentiel, qui entame la série funeste. Moi je pense que c’est avec Virginie que tout commence », déclare Me Berton

« On pense que ce 3e bébé, le 1er tué, est essentiel. Moi je pense que c’est avec Virginie que tout commence », relève Frank Berton


Sa 2ème grossesse avait également été dissimulée mais son mari s’était aperçu de quelque chose au 7e mois.

audouin ‏@cocale
Rappel : pendant sa 2ème grossesse, quand son mari se rend compte qu’elle est enceinte, il lui dit d’aller chez le médecin. Point.


« Après la naissance Emeline, j’ai commencé à avoir relation sexuelle avec mon père. Virginie pouvait être de mon père ou de mon mari »

« Après la naissance d’Emeline, je ne savais pas si l’enfant [Virginie] pouvait être de mon mari ou de mon père »

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Question de Me Berton. Après la naissance d’Emeline, D reprend des relations sexuelles avec son père, après les viols de l’enfance.

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Pour Virginie, sa deuxième grossesse, elle a donc un doute sur qui est le père.

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– Pourquoi elle est née Virginie ?
– Parce que mon mari m’a vue perdre les eaux et emmenée à l’hôpital.

Dominique explique que si Virginie est née, c’est parce que son mari a vu qu’elle perdait les eaux.

audouin ‏@cocale
– Sinon, pardon de le dire. Virginie elle se serait retrouvée dans le placard ?
Domnique acquiesce en pleurant très fort, elle gémit

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Dans la salle, Emeline est là, pas Virginie ce matin. Ses filles témoignent cet après-midi.

Me Berton intime à D de raconter dans quel état elle est quand elle accouche puis tue le 1er nouveau-né. « Pas dans un état normal »

Me Berton :
– « Vous avez pris du plaisir à tuer ?
– Non. »

– « Une fois né qu’est-ce qui aurait pu faire que vous gardez ce petit garçon ?
– Quelqu’un qui arrive.
– Il s’en est fallu de peu. »

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L’avocat général revient sur la naissance de Virginie. « En la voyant vous vous dites pas ma fille est anormale ? » Dominque explose.

– « Est-ce que Virginie est normale ?
– Si, elle est normale ».
Elle est secouée de sanglots, on entend son souffle dans le micro

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« Elle est pas anormale ma fille ! » elle crie, elle pleure.
Eric Vaillant l’avocat général s’approche.

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« Non elle n’est pas anormale votre fille, et vous l’aimez, pourtant vous avez eu des doutes sur le fait qu’elle soit de votre père »

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Ce que veut dire l’avocat général c’est qu’elle aurait pu aimer de la même manière ses autres bébés, malgré ce doute.

audouin ‏@cocale
« Mais pour Virginie y avait mon mari ! J’étais à l’hôpital : Quand le l’ai vue c’était ma fille je l’ai aimée tout de suite »

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Pour les autres bébés, « j’étais toute seule » sanglote-t-elle.

L’avocat général souligne que même si Dominique avait un doute sur le géniteur de sa 2e fille, elle l’aime et l’a aimée tout de suite

Dominique a éclaté en sanglots en parlant de sa fille Virginie. L’audience est suspendue quelques minutes.

Suspension d’audience pendant un quart d’heure

audouin ‏@cocale
Interruption, pause clope méritée.

Dominique s’effondre dans les bras de sa première fille, Emeline. Celle-ci l’entoure de ses bras. Pierre-Marie Cottrez est à côté.

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L’audience reprend avec Pierre-Marie , l’époux de Dominique.

audouin ‏@cocale
Audition de Pierre-Marie le mari de Dominique

L’audience reprend avec la déposition de Pierre-Marie


Difficile d’entendre ce que dit le mari de Dominique qui marmonne dans le micro.


Pierre-Marie est très mince, les cheveux grisonnants.

Pierre-Marie est en jean noir et porte un sweat, gris foncé, malgré la chaleur. Des cheveux grisonnants. Il très mince.

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Il a un fort accent du Nord. « C’est une femme que j’adore et que j’estime très bien, elle m’a toujours fait plaisir ».

Pierre-Marie : « C’est une femme que j’adore. Elle m’a toujours fait plaisir. Je serai toujours, toujours, à ses côtés »


« C’est une femme que j’adore, que j’aime et que je ne quitterai jamais. Je serai toujours à ses côtés », dit Pierre-Marie .

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« Malgré ce qui est arrivé, je serai toujours à ses côtés ».

Dominique a poussé son mari à suivre une formation dans la filière du bois. Ses parents travaillaient dans les mines.

Au début de la commission des faits, Pierre-Marie , menuisier, est parfois en déplacement.

Pierre-Marie était charpentier. Jusqu’en 1993, il a fait beaucoup de déplacements. Depuis son licenciement, il ne travaille plus.

audouin ‏@cocale
Menuisier, Pierre-Marie est aujourd’hui au chômage. « J’ai été licencié ».


Pierre-Marie explique qu’ils se voyaient très peu à la maison avec leurs horaires décalés. « Elle s’occupait de tout ».

Dominique fait tout : elle s’occupe des enfants, des comptes, des tâches ménagères… Son mari travaille et voit ses copains


Le soir, Pierre-Marie va souvent boire des coups avec les copains. « Dominique ne venait jamais »

Après son mariage D prend la pilule. Son mari le sait. Elle arrête pour tomber enceinte. Il est d’accord. Emeline était désirée.

Pierre-Marie est incapable de dire quand il s’est aperçu que sa femme était enceinte pour sa deuxième grossesse.

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Pierre-Marie dit n’avoir rien vu, rien aperçu. Qu’elle n’avait pas ses règles, par exemple.

Pierre-Marie ne sait plus quand il a su que sa femme était enceinte de leur 2e fille. 7 mois de grossesse ou quand elle perd les eaux ?

audouin ‏@cocale
– Vous le saviez, ou pas, qu’elle était enceinte pour Virginie, avant qu’elle perde les eaux ?
Grand silence de Pierre-Marie – Non.

Pierre-Marie se fait sermonner par la présidente.
« Vous ne pouvez pas donner des versions contradictoires à 2min d’intervalle »


Un coup, il raconte que c’était à sept mois. Un coup au moment où elle perdait les eaux. Les versions sont contradictoires.


« Je sais plus » et long silence. Seule réponse de Pierre-Marie pour justifier les incohérences de son récit.

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Il a pourtant dit qu’il avait compris à 7 mois, qu’il lui avait dit d’aller chez le médecin. On n’y comprend rien. « Je sais plus ».

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En gros, il savait sans le savoir tout en le sachant sans le dire vraiment.

audouin ‏@cocale
– Vous avez des problèmes de mémoire ?
– Oui, c’est vrai.

audouin ‏@cocale
Je crains que cette audition ne donne pas grand-chose. « Je vais arrêter de vous interroger, rien n’est crédible » s’agace la présidente.


« Je vais arrêter de vous interroger. Rien de ce que vous dites n’est crédible », s’agace la présidente.

audouin ‏@cocale
En quelques minutes d’intervalle, il donne deux versions totalement contradictoires.


L’audition tant attendue de Pierre-Marie fait pschitt pour le moment. On n’entend rien, ne comprend rien. Il nous noie.


« Vous savez ce qui peut se passer quand on a des relations sexuelles ? », poursuit la présidente. La contraception « n’intéresse pas » le mari

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– « Et la contraception, vous y pensiez ? Les préservatifs ? »
– « Non, pas du tout. J’en ai jamais mis ». Pierre-Marie

La présidente pointe la violence de son indifférence. Dominique avait dit de lui « il se fout de tout ». Il s’en défend maladroitement

La présidente parle de « la violence de l’indifférence ». C’est ce qui caractérise P-Marie . Il reconnaît : il ne pose pas de questions

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Elle aurait dit à Pierre-Marie qu’elle avait subi une opération ne lui permettant plus d’avoir d’enfants. Il ne se souvient plus.

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On en vient maintenant aux accouchements. Pierre-Marie ne se souvient plus de ce qu’a dit la sage-femme (celle qui l’a traumatisée)

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En résumé, ils ne parlaient jamais de rien.


La communication du couple ne semble pas vraiment son point fort. On ne se parle rien, tout simplement.

En revanche Pierre-Marie était très attentif aux crises d’épilepsie de sa femme. Il savait quand ces crises allaient se produire.

audouin ‏@cocale
Il est un peu plus disert sur les crises d’épilepsie de sa femme « c’était effrayant’.

audouin ‏@cocale
Pendant ces crises, il reste près d’elle, lui parle.

audouin ‏@cocale
On en vient aux sacs, contenant les corps des bébés, entreposés pendant des années dans la chambre.


Pierre-Marie « n’a jamais remarqué » les sacs qui contenaient les petits corps restés des années dans la chambre.

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« Je les ai jamais remarqués ».

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« Jamais rien vu ». LA phrase de Pierre-Marie

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– Et l’odeur ?
– Quand j’arrive dans ma chambre, j’enlève mes chaussettes. Mes pieds sentent très fort.


Quant à l’odeur, Pierre-Marie met ça sur le compte de ses pieds « qui sentent fort ». Et « la fenêtre était toujours ouverte ».

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« Et puis la fenêtre était toujours ouverte ». Pierre-Marie

Pierre-Marie dit qu’il n’avait jamais remarqué de sac, ni même senti une odeur forte. Mais il a remarqué qu’un coin était moisi.

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Il avait repéré qu’il y avait du moisi dans un coin, il avait dit à sa femme de nettoyer.


Son incapacité, ou non-volonté, à voir les choses interpelle.

Pierre-Marie continue de dire qu’il n’a jamais rien vu. « Je pense que ça peut arriver à tout le monde, oui je pense »


« Ça vous fait quoi de voir votre femme, là, sur cette chaise ? » – « Ça me fait mal aux triples » La voix de Pierre-Marie vacille

– « Ça vous fait quoi de voir votre femme, là, sur cette chaise ? » demande l’avocat de Pierre-Marie .
– « Ça fait mal au tripes »

audouin ‏@cocale
« Ça fait mal aux tripes de la voir là, au tribunal ».
Premier moment d’émotion exprimée par Pierre-Marie

Jusque-là peu disert et détaché, Pierre-Marie fend l’armure

audouin ‏@cocale
Pierre-Marie ne croit pas à l’inceste entre sa femme et son beau-père.
« Ce n’est pas possible » dit il.

audouin ‏@cocale
On passe aux questions des avocats des autres parties civiles. Vont-ils réussir à faire parler Pierre-Marie ?

– « Pourquoi être partie civile ? »
– « C’est pour être à côté d’elle, pour pas la laisser tomber », répond P-Marie . Sa gorge est nouée.

audouin ‏@cocale
« Vous pensiez que vous étiez à ses côtés ? Vraiment ? » attaque Me Costantino

– « Et maintenant, comment ça se passe ? », demande l’avocat d’une asso.
– « C’est plus pareil. Je fais attention. Je suis plus attentif. »

audouin ‏@cocale
« On a l’impression que ça vous intéresse pas, que c’est pas votre problème ».

audouin ‏@cocale
– « N’y a t il pas un vrai problème de couple ? »
– « Non, pour moi non. »


Dominique est d’accord pour dire qu’il n’y a pas pire solitude que la solitude à côté de celui qu’on aime.

audouin ‏@cocale
Au tour de l’avocat général Annelise Cau. Elle revient sur ses problèmes de mémoire.
« C’est dû à la boisson » Pierre-Marie


L’avocat général pointe du doigt les trous de mémoire de Pierre-Marie « C’est à cause de la boisson »

L’avocate générale insiste sur les problèmes de mémoire de P-Marie . « C’est à cause de la boisson ».

Il reconnaît que sa femme lui a parfois reproché des problèmes d’alcool

« On a vraiment l’impression que vous ne pensez qu’à vous », reproche l’avocat général à Pierre-Marie


Un peu l’impression que l’avocat général demande d’avancer les preuves de l’amour que porte Pierre-Marie à sa femme.


– « Avez-vous déjà trompé votre femme en déplacement ? »
– « Jamais », répond Pierre-Marie

audouin ‏@cocale
– « Est ce qu’elle vous a dit qu’elle n’était pas heureuse ? », demande l’avocat général Eric Vaillant. – « Non ».

audouin ‏@cocale
Pour info, il y sont deux au parquet 😉

audouin ‏@cocale
Eric Vaillant vient à la rescousse du mari malmené de Dominique – Vous lui offriez des cadeaux quand même ?
– Oui je suis pas 1 chien !

audouin ‏@cocale
– Et des fleurs ?
– Oui, ça arrivait.
– Donc ces petits gestes d’amour minimum d’un mari, vous les avez donnés.

audouin ‏@cocale
Décryptage : la défense va charger le mari. Donc important pour l’accusation de minimiser la responsabilité du mari de D.


L’avocat de Dominique se lève.Il entend probablement pointer manquements du mari pour mieux mettre en avant solitude de sa cliente

audouin ‏@cocale
Frank Berton passe à l’attaque. « J’hésitais monsieur à vous faire déchausser ». « Je peux ».

Me Berton veut poser 3 questions à Pierre-Marie , mais avant, il dit qu’il a hésité à lui demander de se déchausser.


« J’hésitais à vous faire déchausser », lance Me Berton, en référence à l’odeur des corps dans la chambre. « Je peux », répond Pierre-Marie

C’est une référence à l’odeur des pieds de P-Marie , qui, selon lui, est si forte qu’il ne pouvait sentir l’odeur des sacs plastique

Pour rappel, le mari de Dominique a expliqué qu’il croyait que l’odeur dans la chambre venait de ses pieds.

Oh non, entend-on dans la salle. Personne ne souhaite qu’il se déchausse. Un rire parcourt l’assemblée. La pression se relâche 5 min

Dans le couple , l’un l’autre se surnomme « gros ».

audouin ‏@cocale
Interrogé, Pierre-Marie rappelle le surnom qu’ils se donnent l’un l’autre dans leur couple : « gros ».

audouin ‏@cocale
Il l’appelle « gros », elle l’appelle « gros ».

« Vous êtes extraordinaire monsieur. Vous entendez le chien quitter la chambre mais votre femme, vous ne l’entendez pas partir »

audouin ‏@cocale
Frank Berton, avocat de Dominique , rappelle que l’avocat général a longtemps essayé de renvoyer le mari aux assises.

audouin ‏@cocale
Frank Berton rappelle les propos de PM en GAV, sur l »inceste de sa femme avec son père. Y croyait il ?

audouin ‏@cocale
« Oui et non, dans tous les cas je ne pense pas qu’elle me l’aurait dit » avait il répondu à l’époque.

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+1000
corinne audouin a ajouté,
agnesleglise @Agnesleglise qui non seulement nous LT brillamment le procès après tant d’autres mais répond patiemment aux enquiquineurs 🙂

L’audience est suspendue et reprendra à 15h15.

 

Procès Dominique Cottrez – Jeudi 25 juin 2015 – 1er jour – Après-midi – Tweets de la salle d’audience

audouin ‏@cocale
Reprise du procès avec l’interrogatoire de personnalité de l’accusée.


L’audience reprend.


L’audience reprend. Les gendarmes et le couple qui ont découvert les corps vont être entendus.


Avant, Dominique est appelée à la barre pour raconter son parcours.

« Ce matin, on n’a pas eu beaucoup d’éléments sur vous, donc on va vous laisser les développer ». Petit tacle de la présidente


« J’ai eu une enfance normale, mais j’étais souvent avec mon père, ma mère avait beaucoup de travail, je me retrouvais souvent seule avec lui »

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« J’ai eu une enfance normale avec mes parents. J’étais souvent avec mon père, à travailler à la ferme ».


« A l’école,dès mon plus jeune âge, j’étais déjà à l’écart. Les autres élèves me faisaient des remarques sur mon corps », dit Dominique Cottrez


« Dès mon plus jeune âge j’étais mise à l’écart par les autres élèves et même de la part des instituteurs »

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« A l’école, j’étais déjà un peu à part, dès mon plus jeune âge, à cause de mon poids. »


« J’ai connu mon mari à l’âge de 19 ans, on avait une bonne relation, on était un beau couple, on s’aimait »

« Puis j’ai connu mon mari à l’âge de 19 ans. On s’aimait. Et il y a eu Emeline, Virginie… et les autres », poursuit-elle en pleurant

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Elle passe très vite. « Avec mon mari, on s’est rencontrés, on s’aimait ».


« Puis j’ai eu ma fille Emeline. Et Virginie… puis et les autres… », poursuit Dominique en pleurant.

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« Et puis j’ai eu mes filles, j’ai eu Virginie, et puis…  » Elle pleure. « On ne vous entend plus madame ». « …il y a eu les autres »


« On parlera des faits plus tard », lui dit la présidente. Elle invite Dominique à parler de son enfance et de la ferme familiale.


Dominique : « J’ai eu une vache, et un mouton, que mon père m’a offert à l’âge de 8 ans »


La présidente revient avec Dominique sur son poids, son rapport au corps, et au corps médical.


Puis D. est invitée à parler de son problème de poids. « J’ai essayé de manger moins gras, mais je n’ai pas réussi. J’avais faim »

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Sa sœur ainée lui parle beaucoup de ses problèmes de poids, lui dit de faire un régime, mais de manière « dure » dit Dominique


Dominique pèse 162 kilos. Un « problème » dont elle n’a jamais parlé avec un médecin. Malgré ses nombreux régimes. Presque un tabou.

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« Ma mère faisait toujours une cuisine bien grasse, fallait toujours bien manger ». Dominique

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Elle dit avoir essayé d’équilibrer ses repas, mais « j’avais faim ».

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Elle a fait une fois un régime sérieux, a perdu 30 kilos en 6 mois.

Dominique a quand même suivi un vrai régime en 2006. Elle a perdu 35 kilos. « Ça a duré six mois. » Puis elle a repris tous ses kilos

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La présidente lui demande combien elle pèse aujourd’hui, avec l’accord de son avocat, précise-t-elle. « 160 kilos », voix serrée.

– « Et aujourd’hui ? » La présidente lui demande son poids.
– « 160 kilos », répond Dominique


Dominique s’exprime cet a-m sur son parcours, ses problèmes de santé, son obésité (160kg, 1m56) et ses grossesses désirées ou non

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Elle souffre d’épilepsie.

On parle maintenant des crises d’épilepsie de Dominique , qui survenaient parfois dans la nuit. « ça réveillait mon mari », dit-elle.

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Elle fait des crises, la nuit. « ça réveille votre mari ? » « Oui ».


Dominique est épileptique. Son mari est souvent réveillé dans les nuits par ses crises, explique-t-elle.


La présidente essaye de savoir pourquoi les contractions de sa femme ne l’ont pas réveillé alors que les crises d’épilepsie le réveillent

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 »Ma question n’est pas gratuite » précise la présidente, « ensuite on se demandera pourquoi les contractions ne le réveillaient pas »

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La présidente l’interroge sur sa connaissance de la contraception. Elle dit l’avoir abordé pendant sa formation d’aide soignante.


Dominique , aide-soignante, a fait durant ses études un stage de six mois en pédiatrie.


Sa sœur Marie-France a avorté deux fois. Et Dominique a conseillé à sa fille d’avorter.

Sa sœur Marie-France a déjà avorté parce qu’elle est tombée enceinte hors-mariage. Elle en avait parlé avec Dominique

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Sa sœur Marie-France a avorté deux fois, « c’était un problème pour ma mère parce qu’elle était pas mariée »


Dominique a aussi parlé d’avortement avec sa fille Emeline, lorsque celle-ci est tombée enceinte. Emeline a gardé l’enfant.


« Dans votre environnement, c’est donc quelque chose (l’avortement) à laquelle on pense, qui n’est pas banni », note la présidente.


L’avortement était donc une notion concevable dans votre famille, note la présidente. « Oui », répond Dominique

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« Donc l’avortement était concevable dans votre famille ? » « Oui ».

En filigrane, la présidente démontre que Dominique aurait très bien pu penser à l’avortement.

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La présidente ne l’a pas précisé, mais cette question-là non plus n’était pas ‘gratuite’. Sous-entendu: vous auriez pu avorter.

s’exprime avec une petite voix. Ses fins de phrases sont peu audibles. Elle est debout et tient son mouchoir dans sa main gauche

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A l’époque de sa première grossesse, elle pesait 100 kilos. 125 à la fin.
– « Personne ne vous a rien dit ? » demande la présidente.
– « Non ».


Dominique Cottrez raconte, voix étouffée par les larmes, son 1er accouchement : « C’était très long à venir. Emeline n’arrivait pas à passer »

raconte son 1er accouchement. « La sage-femme m’a dit ‘si t’as pas maigri la prochaine fois que tu reviens ça va mal se passer' »

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Premier accouchement très long, commencé à 5H du matin jusqu’au soir.
– « Qui vous emmène ? »
– « C’est mon père ».

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Son mari n’a pas le permis.

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La sage-femme la tutoie, lui parle mal « faut maigrir, la prochaine fois que tu viens… »


« La sage femme n’avait pas des propos gentils. Elle m’a dit ‘si t’as pas maigri la prochaine fois, ça va mal se passer ‘ » poursuit .

Dominique dit qu’elle n’a pas parlé de ce traumatisme. « Vous êtes sûre ? », insiste la présidente.

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La présidente : « Sur le fond, est ce qu’elle avait tort ? »

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« Non », reconnaît Dominique . C’est le ton de cette femme qui l’a beaucoup choquée.

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Le médecin a dû poser des ventouses pour sortir le bébé.

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« J’y reviens, vous ne vous êtes pas dit qu’elle avait un peu raison ? » demande la présidente.

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– « Au-delà de la violence du message, vous ne vous êtes pas dit que vous devriez maigrir ? »
– « Non »

Sur cette phrase de la sage-femme, la présidente demande :
– « Est-ce que vous avez réfléchi au fond du message ?
– Non.
– Jamais ?
– Jamais »


« Pourquoi ne pas avoir repris la pilule ? » demande la présidente.
Dominique répond qu’elle ne voulait plus voir de médecin.

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A un moment, elle a pris la pilule. . Après, dit-elle, je n’ose plus aller chez le médecin.


On passe à la deuxième grossesse (Virginie) de . Grossesse cachée. Son mari s’en rend compte au bout de 6/7 mois.

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Deuxième grossesse : elle dit n’en avoir parlé à son mari qu’à 7 mois de grossesse.

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Enfin, elle ne le lui a pas dit clairement, mais il l’a compris, deviné.

Pour sa 2e grossesse, son mari s’est rendu compte au bout de 6 mois qu’elle n’avait pas ses règles.Il comprend qu’elle est enceinte


Elle explique que son époux lui demande d’aller voir un médecin parce qu’elle n’a pas ses règles. Mais elle n’ira pas consulter.

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Il s’aperçoit qu’elle est essoufflée, qu’elle n’a plus ses règles. Lui dit d’aller chez le médecin.

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Elle dit oui, mais n’y va pas.


« Je dis à mon mari oui, je vais aller chez le médecin. Je n’y vais jamais. » Il rentre un soir et s’aperçoit qu’elle perd les eaux

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Un soir, elle perd les eaux. L’accouchement « se passe très bien ». Ce n’est pas la même clinique.

La présidente s’arrête sur cette tranche de vie de , ne va pas au-delà. Elle revient sur l’enfance et la promiscuité avec ses parents

Dominique a appris qu’elle n’était pas désirée par sa mère à dix ans environ. Puis elle n’y pense plus, ne s’interroge pas.

Rodolphe Costantino, avocat d’Enfance et Partage, partie civile, revient sur la 2e grossesse de , au moment où son mari a compris

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Question de Rodolphe Costantino, avocat d’Enfance et Partage, partie civile.

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Il revient sur la grossesse de sa propre mère. « Quand avez-vous su que vous n’étiez pas désirée ? »

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« J’étais petite.. Ma sœur Marie-France (pas non plus désirée) a dû m’en parler »

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« Mais pour moi elle ne s’est pas rendue malade comme pour Marie-France »

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– « Vous y avez pensé depuis ? » demande l’avocat.
– « Non, ma mère ne faisait plus de différence (entre ses enfants) ».

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Me Costantino revient sur sa 2ème grossesse cachée/ pas cachée, devinée par le mari.

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Cela reste encore très flou.


Point prononciation : on dit « Cottré » et non « Cottrezzz »


La présidente reviendra sur les autres grossesses, celles qui l’ont conduite devant les assises, plus tard.

Me Crespin de l’Enfant Bleu-Enfance maltraitée :
– « Mme Cottrez, vous avez le sens de l’ellipse. Vous passez de votre enfance ‘normale’ (…)

Au tour d’Yves Crespin, avocat de l’Enfant bleu – Enfance maltraitée, de poser une question.

– « Vous parlez d’une enfance normale. Pouvez-vous continuer à utiliser ce mot, aujourd’hui ? »
– »Non. Mais avant pour moi, c’était normal. »


à votre mariage. Pouvez-vous parler d’enfance ‘normale ‘? »
– « Non, ce n’était pas normal », glisse-t-elle, les yeux gorgés de larmes

Pour l’heure, on tourne autour de l’inceste, mais on ne prononce pas le mot. Le sujet sera abordé plus tard.

L’avocat général demande si a vu son père tuer les animaux de la ferme, le cochon, les lapins. « Une certaine violence » selon lui

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L’avocat général l’interroge sur sa vie, ses loisirs. Dominique n’est jamais allée à Paris


On interroge l’accusée sur ses loisirs, ses vacances, ses dîners entre amis, le tourisme à Paris. Rien de tout ça pour Dominique

L’avocat général interroge sur ses loisirs et ses sorties. « Vous êtes déjà allée à Paris ? » « Non, je n’ai jamais vu la tour Eiffel »

« Je n’ai jamais vu la Tour Eiffel » déclare Dominique pour expliquer qu’elle ne parlait jamais en vacances

A part sa famille, personne n’a jamais invité Dominique à venir dîner. « J’en ai pas le souvenir. »

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Les faits viendront dans un second temps.

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Pour ceux qui se posent la question, la cour d’assises est un cérémonial très ritualisé On commence toujours par la personnalité.

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Rectificatif : ça commence LE PLUS SOUVENT par la personnalité.

L’avocat général passe aux problèmes financiers de . « Je faisais pas attention à ce que j’achetais, je comptais pas », reconnaît-elle


Dominique : « Mon père était en surpoids lui aussi, mais enfin il n’était pas obèse, pas comme moi. »


« Un examen médical, c’est encore douloureux pour vous ? », demande l’avocat général. « Oui, mais je le fais quand même »

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Après sa 1ère prescription de pilule, elle n’est pas retournée chez le médecin parce qu’elle a supposé qu’il faudrait 1 examen gynéco


D. a arrêté la pilule au bout de sa 1ère plaquette, elle craignait l’examen gynéco. Elle ne voulait pas se montrer nue à un médecin


Seul son mari pouvait la voir nue, « et encore… »

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L’avocat général souligne des incohérences dans ses réponses, notamment sur cette 2ème grossesse.

« Vous changez souvent de version. Vous répondez oui, mais après vous dites autre chose. Pourquoi ? Vous en avez conscience ? »


L’avocat général pointe les incohérences et les changements de discours de Dominique en fonction de son interlocuteur


– « Est-ce que vous employez le mot règles avec votre mari, ou un autre terme ? » demande l’avocat général.
– « Non. Enfin je ne sais plus »


– « Vous avez été heureuse enceinte ? »
– « Pour Emeline, oui. »
– « Vous avez parlé d’enfants avec votre mari ? »
– « Oui, on s’est dit 2, c’est bien »

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« Est ce que vous avez aimé être enceinte ? » demande l’avocat général.
On parle toujours des deux premières grossesses.


– « Est-ce que vous avez aimé être enceinte ? », demande l’avocat général.
– « Oui. pour Emeline. Que pour Emeline », répond timidement Dominique

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« Oui ». Les réponses sont assez brèves. Avec son mari, ils s’étaient dits qu’ils auraient deux enfants, « deux, ça suffisait ».

Me Carlier pointe le manque de réaction du corps médical. « Personne n’a demandé pourquoi vous avez caché votre 2e grossesse ? »

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L’avocate de Dominique revient sur ce premier accouchement, avec la sage femme désagréable.

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– « Est-ce que vous avez l’impression que la joie d’être maman, on vous l’a volée ? »
– En pleurs : « oui ».

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Quand elle arrive pour accoucher de Virginie, on ne lui demande pas son suivi médical pendant la grossesse.

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C’est la deuxième grossesse, celle qui n’est pas du tout suivie médicalement.

« Emeline, c’est un miracle », poursuit l’avocate. est en larmes. On entend que ses sanglots. Courte suspension d’audience, elle sort

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« Aujourd’hui madame, Virginie c’est le miracle de votre vie ». Elle pleure très fort, ses sanglots sont incontrôlables.

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On interrompt pour que Dominique puisse reprendre ses esprits.

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Me Marie-Hélène Carlier lui a demandé le nom de ses petits-enfants, trop émue Dominique n’a pas pu répondre

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Autre question clé de l’avocate, avant l’interruption. Dominique était moquée à l’école à cause de son poids.

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« A la fin de la journée, vous vous réfugiez auprès de votre père ? Votre père, il ne vous parle pas de votre poids… »

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« … Votre père, il ne vous voyait pas avec les yeux des autres ? » demande l’avocate de D. qui approuve en pleurant.

L’audience est suspendue quelques minutes. Dominique s’est effondrée à la barre lorsque son avocate a évoqué sa deuxième fille.

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Dominique revient.

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Elle était sortie quelques minutes.

Banquette d’un seul tenant dans salle d’audience à cour d’appel de Douai. Et ce n’est pas une erreur de menuiserie !

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L’audience reprend avec la déposition de Jean­-François Daumont, lieutenant de gendarmerie à Saint-­Pol-­sur-­Ternoise.


Parole est donnée à Jean-François DAUMONT, lieutenant de gendarmerie. Il dirigeait l’enquête en juillet 2010. On entre les faits

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Audition du gendarme Jean-François Daumont.


Le gendarme Jean-François Daumont est appelé à la barre. Il a pris la direction de l’enquête et nous parle de la découverte des corps en 2010

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Audition très technique sur la découverte des deux premiers corps, à l’été 2010, dans le jardin de la maison de Villers-au-Tertre.


Jean-­François Daumont parle, avec des termes très techniques, de la découverte des corps dans le jardin des Mériaux


Le gendarme témoigne comme un gendarme. Précis, carré, technique, sans émotion.

« Quand on a appris que Mme avait caché sa 2e grossesse, ça a été l’élément déclencheur », poursuit Daumont qui retrace l’enquête

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Les sacs poubelles, l’état des corps. Le gendarme a tout de suite la certitude qu’il s’agit de corps humains.

« Les sacs dans lesquels les corps des bébés étaient disposés étaient hermétiques et parfaitement fermés, mais il y avait une odeur »

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Grâce aux sacs plastiques, on date le moment où les corps ont été enfouis.


a rapidement avoué qu’il s’agissait de ses deux bébés découverts dans le jardin « Elle m’a paru soulagée », analyse le gendarme


Les faits, rien que les faits pour ce gendarme. Il ne laisse paraître aucune émotion, contrairement à qui a encore les yeux rougis


La cour montre la photo du jardin où ont été trouvés les petits corps. Tout le monde regarde. Sauf Dominique qui baisse les yeux

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On regarde les photos du jardin. Dominique baisse la tête.

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On voit les sacs plastiques, Dominique ne regarde pas.


On montre des photos des sacs plastiques qui contenaient les 2 premiers bébés. On aperçoit les corps en décomposition. fixe le sol


Les 2 premiers bébés étaient enterrés dans le jardin des parents de D.. Ce n’est pas elle qui l’a fait. Qui alors ? On ne sait pas

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Ce sont des sacs de supermarché, eux-mêmes emballés dans des sacs poubelle.

En fait, les corps des bébés ne sont pas dans des sacs-poubelle, mais dans des pochons des magasins Z et Mammouth, reprend la présidente


Une autre photo des sacs est diffusée. Les sacs des magasins étaient eux-mêmes dans des sacs-poubelle. Ces sacs ne sont pas très gros.

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« Odeur difficilement supportable » quand on ouvre les sacs, dit le gendarme.


D’autres photos sont diffusées, dont l’une du « coin » avec les sacs, entreposés devant un vélo d’appartement.

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Photos de la chambre de Dominique , avec sa garde-robe et celle de ses filles.

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Dans le coin de la chambre, du côté où elle dort, l’endroit où elle a entreposé les sacs avec des corps, pendant plusieurs années

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On a vu avant les photos du grenier de la maison de ses parents, où elle avait entreposé les deux premiers corps.


Ces sacs étaient dans la chambre à coucher. « A quelques centimètres de votre tête », souligne la présidente. Dominique confirme.


Suspension d’audience d’un quart d’heure.


L’audience reprend. Valérie Mériaux est appelée à la barre. Elle a racheté la maison des Lempereur en 2007 avec son mari


Elle raconte comment elle a découvert un sachet en jardinant. Elle s’est éloignée en sentant l’odeur.


Elle appelle son mari et un ami. Ils regardent le contenu des sacs. Son mari voit une tête ronde avec des globes.


Valérie Mériaux poursuit avec émotion : « J’ai vu les yeux des gendarmes, j’ai su que ça pouvait pas être des chiens ou des chats »


Sébastien Kosiada, l’ami du couple Mériaux, raconte à son tour la découverte des sacs plastiques dans le jardin. Il était présent


Léonard Mériaux livre une troisième version de la découverte des deux premiers corps dans son jardin.


Après la découverte des deux corps de bébés dans son jardin, Léonard Mériaux dit qu’il a perdu 5 kilos et qu’il a eu des flashs

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Le parquet poursuit son obsession.
Au gendarme. « Avez-vous insinué quelque chose sur l’inceste dans les interrogatoires ? »

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« On a posé la question en fin d’interrogatoire, sans sous-entendu ».

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Rappel de l’avocat général : ils lui ont demandé si les enfants étaient bien de son mari, s’ils n’étaient pas issus d’un inceste.

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A l’époque (2010) elle répond non.

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Le gendarme parle du « soulagement » de Dominique au moment de ses premières révélations.

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L’enquêteur raconte comment il a aidé Dominique à se confier. « S’il y en a d’autres, c’est le moment de le dire… »

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Frank Berton fait une comparaison avec Véronique Courjaut, qui disait au départ ‘c’est pas mes enfants’. Ce n’était pas le cas de D. .

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Aux gendarmes elle dit avoir laissé les deux 1ers bébés dans le grenier de ses parents, ne sait pas qui les a enterrés dans le jardin

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Dernier témoin de l’après-midi, médecin légiste sur la datation de la naissance des huit bébés.

L homme qui a découvert les 2 premiers corps dans son jardin raconte.

Il a perdu 5kg après sa découverte et a eu des flashes pendant un an sur le contenu des sacs poubelles (2 nourrissons)


Dr Sandrine Gaulon, médecin légiste, est à la barre. C’est elle qui a confirmé que les corps étaient bien ceux de nouveau-nés

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Le médecin légiste ne peut pas conclure de ses expertises que les enfants ont vécu à la naissance.

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En même temps, ce n’est pas un débat central : Dominique a toujours dit que ses bébés étaient tous vivants à la naissance.

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Lors de l’instruction, Dominique dit les avoir étouffés.

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On parle maintenant de la façon dont les bébés ont été tués. « Impossible à déterminer vu l’état des corps ».

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Oups en fait il y avait encore un témoin, un gendarme.

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Fin du LT . A demain !


Audience terminée, reprise des débats demain 9h

Procès Cottrez : les corps meurtris

L’audience est suspendue et reprendra demain à 9h


Les questions au centre du procès de Dominique , accusée d’octuple infanticide, et les réponses qui vont avec


Compte-rendu d’audience : au premier jour de son procès, Dominique peine à livrer ses secrets