Troisième procès d’Outreau : les avocats dénoncent le « révisionnisme judiciaire »

1410205722_logo-vdn-web-test-316 mai 2015
« Je vais le faire pour Daniel… » Voilà ce qu’ils disent. Tous ceux qui viendront témoigner dans ce troisième procès dont ils n’ont surtout pas envie. Roselyne Godard, Karine Duchochois, Alain Marécaux et les autres, qui tentent encore aujourd’hui d’oublier les fantômes d’Outreau. « Daniel était le plus fragile de nous tous », dit Alain Marécaux. Parce qu’il était le plus jeune, sans doute.
Les autres n’en sont pas sortis indemnes non plus. Des couples défaits, des enfants en souffrance… les séquelles sont lourdes, pour les treize acquittés. Mais il y a surtout cette insupportable sensation que tout cela leur collera toujours à la peau. Cette saleté de rumeur qui traîne ici et là, laissant entendre qu’il n’y a pas de fumée sans feu ou que « acquitté ne veut pas dire innocent ». Après tout ce qu’on a vu et entendu à Saint-Omer et à Paris.
Aussi pour l’honneur
« Des gens se font un malin plaisir d’entretenir tout cela, dit Me Julien Delarue, l’un des avocats de Daniel Legrand. Ce procès sera une tribune, en quelque sorte, pour ceux-là. On ne doit pas les laisser jeter l’opprobre sur les innocents, et c’est ensemble que nous défendrons Daniel Legrand, mais aussi tous les autres. Et je n’oublie pas Daniel Legrand père, dont nous défendrons encore l’honneur. »
Éric Dupond-Moretti (qui a également défendu Daniel Legrand à Paris après avoir obtenu l’acquittement de Roselyne Godard à Saint-Omer), engagé également dans un autre procès devant les assises des Bouches-du-Rhône, sera présent chaque fois qu’il le pourra. Comme Hubert Delarue, qui a défendu Alain Marécaux, et partage sa colère : « Derrière tout cela, il y a l’équipe des révisionnnistes qui, de manière très couarde, passent leur temps à dire que des acquittés étaient coupables sans donner de noms. » Ceux-là feront donc de nouveau équipe, comme Frank Berton, qui a obtenu les acquittements d’Odile Marécaux et de Franck Lavier : « Nous avons affaire à une forme de révisionnisme judiciaire, dit Me Berton. Nous ne devons pas laisser réécrire l’histoire. » É. D.

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