Publié le 20/01/2016
De notre chroniqueuse B. M-G.
Daniel Legrand était convoqué au tribunal de Boulogne-sur-Mer ce mercredi. S’il ne s’est pas présenté, il a été condamné à du sursis pour avoir violenté son ex-compagne, avant de s’en prendre verbalement à son fils de 2 ans.
« Daniel Legrand, 35 ans, un homme brisé, passé sous le rouleau compresseur de la justice, dans ce fiasco judiciaire, l’affaire d’Outreau, débute une des collaboratrices de Me Delarue, un homme qui appelle son avocat Julien, qui est aujourd’hui dans l’incapacité totale de passer les portes de ce tribunal boulonnais, de rédiger des phrases longues, construites. » Le dernier acquitté de l’affaire d’Outreau n’est donc pas venu répondre de ses violences conjugales, commises à l’encontre de la mère de ses deux enfants (dont un est décédé), le 21 mars 2015, à Wimereux.
Ce jour-là, son ex-compagne l’attend au parc pour lui remettre l’enfant dans le cadre du droit de garde et d’hébergement dont le prévenu bénéficie. À son arrivée, la jeune femme est au téléphone. Daniel Legrand, jaloux, veut absolument savoir qui l’appelle. Et dérape. Il tente d’abord de l’embrasser de force, puis lui arrache les boucles d’oreille qu’il lui avait offertes, avant de lui donner des coups dans les jambes et des gifles (l’ITT est fixée à une journée). Il finit par s’en aller, en adressant un doigt d’honneur à son fils de 2 ans tout en lui lâchant un « Va te faire enculer » du plus mauvais effet…
La victime porte des traces de coups
Jusqu’alors, la victime recevait nombre de messages violents et haineux, mais elle n’avait jamais déposé plainte. Mais ce 21 mars, accompagnée de sa cousine (âgée de 13 ans, elle sera auditionnée et confirmera les faits), elle ne laisse plus passer, d’autant que de nombreux témoins et membres de sa famille ont déjà retrouvé des traces de coups sur elle.
Entendu au cours de l’instruction, Daniel Legrand a nié les faits. « Elle boit, elle tombe… Elle veut des sous. Les boucles, j’ai voulu les récupérer sans violence. Pour les textos, c’est vrai, mais je ne lui veux pas de mal », répond-il aux différentes questions. « Daniel Legrand refuse que ma cliente poursuive sa vie, c’est tout, s’insurge Me Vasseur, l’avocat de la victime. Il sonne à sa porte en pleine nuit. Il la suit à l’école maternelle où elle conduit leur fils. Aujourd’hui, finalement, on a droit à des faits reconnus mollement. Cet homme a été la victime d’un fiasco judiciare, mais ne peut pas faire de cette femme une victime collatérale de cette catastrophe. »
La substitut, de son côté, se dit choquée par « ces violences exercées devant un tout jeune enfant ». Elle requiert cinq mois de prison avec sursis simple. Le conseil du Wimereusien reprend alors la parole : « Tout ça est un gâchis absolu pour cet homme peu étoffé. Il a connu Outreau, puis la cour d’Assises de Rennes. Ces violences ont d’ailleurs été commises dans l’attente de son procès. Il a perdu son père, et veut être un papa pour son fils qui ne demande que de l’amour, déclare-t-elle. Il a à nouveau été traité de pédophile, a dû faire face aux médias : il est malade, persécuté, abandonné, il n’avance plus, a connu la drogue, bénéficie de prestations pour personnes handicapées…. Ses tatouages, c’est une larme et le prénom de son fils sur son poignet. »
Daniel Legrand écope de quatre mois de prison avec sursis simple. La victime reçoit 500 euros de dommages et intérêts.
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