Source : The Hours : revue 2002 de The Hollywood Reporter
avec la comédienne américaine Nicole Kidman dans le rôle de Virginia Woolf
Le 10 juillet 2019 Par MARIANNE KUHNI
La colonisation est un terme qui désigne habituellement l’occupation d’un territoire par une puissance étrangère. Il s’agit de l’invasion brutale ou non d’un territoire avec mise sous tutelle des colonisés par les colonisateurs. Le mot « colonisation » dépeint on ne peut mieux l’emprise de l’agresseur. La prise de pouvoir absolue sur le psychisme de la victime qui se retrouve sous « occupation ». Par ailleurs, elle vit totalement envahie par l’agresseur, comme si elle subsistait à travers lui, sans plus aucunes ressources pour lui résister, celles-ci ayant été annihilées.
Un organisme qui agresse et colonise un autre organisme
Quoiqu’il en soit, la colonisation par l’agresseur se détermine comme une infection virale puisqu’il s’agit là aussi d’un organisme qui agresse et colonise un autre organisme. Pour ce faire, après avoir trouvé une voie d’entrée, le virus s’approprie des cellules pour se reproduire. Il envahit progressivement tout l’organisme dans lequel il s’est introduit. Celui-ci devient ainsi « occupé » par le micro-organisme agresseur.
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Colonisation et violences sexuelles sur les enfants
Avec des études comme STOP AU DÉNI, on sait aujourd’hui que 81 % des victimes de violences sexuelles sont des mineur-e-s. Donc l’immense majorité des victimes ont été agressées très précocement, durant leur enfance : 1 victime sur 5 a été violée avant 6 ans et 1 victime sur 2 avant 11 ans.
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Colonisation et pathologies
Une grande partie des patient.e.s de la psychiatrie se constitue de victimes colonisées par leur mémoire traumatique. Pour ne citer qu’un exemple : les voix dans la tête que peuvent avoir certaines personnes représentent souvent la conséquence directe de la mémoire traumatique. Donc contrairement à ce qui est généralement diagnostiqué par la psychiatrie, ces victimes ne sont absolument pas folles ou délirantes, elles sont colonisées par l’agresseur.
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Colonisation et traumas complexes
Les traumatismes consécutifs aux violences se présentent de 2 manières : les traumatismes simples et les traumatismes complexes. Les traumas simples restent la conséquence de violences où agresseur n’est pas un proche de la victime. En ce cas, il y a agresseur (viol, braquage, terrorisme, etc.) et d’événements violents où il n’y a pas d’agresseur (accident de la route, catastrophe naturelle, etc.). Les traumas complexes subsistent dans la conséquence de violences commises par un agresseur proche de la victime (parent, grand-parent, fratrie, autre membre de la famille, ami de la famille, professeur, coach sportif, mari ou conjoint, patron, collègue de travail, etc.) avec lequel la victime est enfermée, piégée (couple, famille, école, etc.), par exemple : l’inceste pédocriminel, la pédocriminalité par des proches ou la violence conjugale.
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