BMP – Deux visages à têtes baissées

BMP – Deux visages à têtes baissées
Dans ma tête, mon envie de ce matin, était de composer avec des couleurs qui seront plus dans les tons foncés. Il y aura plus de gris, de marron et du vert foncé. Je ne souhaitais pas de couleurs vives. La raison je ne la connais pas, mais je souhaitais traduire la sensation que je ressentais.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Mes premières idées pour concrétiser mon ébauche, était de dessiner plein de formes rattachées, mais pas en style cubiste. Non, ces formes devaient rester attachées aux unes aux autres, elles devaient même être serrées. Mais ce n’était pas que des formes, c’était les deux visages à la tête baissée qui m’attiraient le plus qui se continuaient par un semblant de forme de bras et de mains. Curieusement je ne savais plus trop pourquoi je devais créer cette composition et avec ces deux visages, je n’étais pas perdue, mais peut-être un peu en retrait.
Je commence donc par dessiner mes premières formes ou rien n’est carré, ni bien entendu, tracé à la règle. Faire à main levée me rassure. Je fais apparaître un semblant de mains et de bras, dont les formes seront mélangées dans toutes les diverses couleurs. Puis je continue le mouvement de mon crayon à papier pour arriver au moment où je dois faire apparaître deux visages aux têtes baissées. Ces visages sont-ils tristes ? Réfléchissent-ils ? Ce sont des questions qui sont venues. Mais je ne voulais pas qu’ils réfléchissent du négatif, parce que parfois le négatif me renvoie à ma propre angoisse ou la fait naître.
Je dessine ainsi mes deux visages, puis je finis en rajoutant d’autres formes pour entourer tout l’ensemble de ma forme.
Mon esquisse finie, je passe aux couleurs, et c’est là que je prends plaisir avec les couleurs plus sombres, ce qui n’empêchait pas une touche de gaîté. Je me sentais plus légère, plus près de mes pensées et de mon cerveau ; réfléchir me paraissait plus facile.
Je me suis donc baladée avec l’aide des médiums peinture aquarelle et feutres aquarelle et ça dans les couleurs bleu foncé, vert foncé, dans du gris ou encore dans du noir et du marron. Les finitions ont été faites toutes au feutre noir.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de 36 X 46 cm. Un crayon HB pour mon esquisse. Comme médium, de la peinture aquarelle et des feutres aquarelles pour les finitions.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je ne me sens pas trop mal dans ma tête. Concernant mon angoisse, je ne sais plus où elle se trouve, si je l’ai déposée dans ma composition ou si elle est restée coincée dans mon cerveau que je ne sens pas. Mais il n’y a rien de préoccupant.

BMP – Donner un visage à la douleur du dos

BMP – Un premier visage dans la douleur du dos
Je trouve que la douleur du corps est parfois difficile à suivre, mais j’apprécie de la retranscrire sur ma feuille, car effectivement, j’ai cette impression qu’à chaque fois je lui parle. Cela peut paraître « bizarre »  mais, pour ma part, j’y crois parce que de plus, je suis persuadée qu’elle peut diminuer en moi. J’ai déjà traduit par un dessin la manière dont je percevais la douleur que je ressens dans le dos. Aujourd’hui, je souhaitais lui donner un visage.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Dans mon esquisse, je vais intégrer deux visages, car la douleur augmente les dissociations. Je l’ai observée et un professionnel me l’a aussi confirmé me concernant, donc ce deuxième visage retranscrira ce fait.
J’ai commencé par dessiner ces deux visages, ensuite j’ai continué à faire apparaître la forme du premier corps avec comme un trou au centre, car c’est aussi cela que je ressens comme sensation. Ce premier corps représente la personne qui a mal à son dos. Puis j’ai continué en dessinant un deuxième corps, mais incomplet, car il exprime le phénomène comme pour le deuxième visage.
Cette première partie de mon esquisse étant réalisée, j’en arrive à la suite : dessiner une expression pour cette douleur, lui donner un visage.
Mais subitement faire cela n’était pas suffisant : je souhaitais aussi rajouter un corps, ou encore déposer cette couleur rouge qui est présente dans ma tête, depuis que j’ai commencé à dessiner.
Mon ébauche était donc terminée. J’avais très envie de déposer ce rouge avec mon pinceau, tout comme un mélange de rouge avec du violet. J’ai donc commencé par ceci. Ensuite, j’ai déposé sur ce corps, un peu de marron foncé, du marron clair avec une goutte de blanc. Toujours avec ce mouvement du mélange. Ce n’est qu’à la fin que j’ai vraiment pu déposer sur ma feuille ce rouge rose mélangé avec un pinceau et cela sur la forme, ce corps, ce visage qui retranscrivent cette douleur.
Je souhaitais faire apparaître une démarcation avec les tons marron. J’ai terminé avec des finitions aux feutres et un mouvement de pastel sec. En mettant toutes mes couleurs, je me demandais si cette douleur m’écoutait ! Mon souhait était qu’elle soit moins forte, car depuis un moment elle m’empêche de faire ce que je veux, en mouvements et en déplacements ! Comme une camisole ! Et je ne supporte pas cette camisole ! Elle me renvoie à cet indicible !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium : de la peinture aquarelle, un crayon HB pour faire naître mon esquisse. Pour les finitions des feutres et du pastel sec.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde, ma production, c’est le rouge qui m’attire et dans ma tête ça me fait du bien. Ce qui me fait du bien également, c’est cette douleur qui apparaît maintenant en une forme, avec un corps et un visage, elle ne ressort pas de ma création. C’est elle qui est dans cette camisole ! Cette douleur on ne peut même pas l’imaginer. Ni vue ni connue !