Le mot « question » entre dans tout ce que j’écris, « conviction » est beaucoup plus rare.
Mon passé me pose question. Je vis avec un trou noir dans mon existence, une absence de passé-souvenir, de souvenirs d’enfance – amnésie générale jusqu’à la pré-adolescence.
Est-ce que les flashbacks peuvent remplacer cette perte de mémoire ? Mais comment est-ce que je peux faire confiance à des flashbacks ? Est-ce qu’il existe des tests qui démontrent l’objectivité des traumatismes, des échelles de mesure qui vous dise que oui, vous avez bien été traumatisé et que oui, ces flashbacks sont probablement une véritable mémoire traumatique et que leur contenu a bien une forme ou une autre de validité ?
Dans un monde qui ne jure que par les faits, en surface au moins, ne vivre qu’avec des souvenirs qui se cachent, qui ne veulent pas dire pour ne pas faire mal, c’est extrêmement déséquilibrant : on reste là entre l’envie de se souvenir et la peur de délirer avec la peur de s’entendre dire qu’on est dans le déni ou qu’on invente.
Je ne veux pas inventer quoi que ce soit, je ne veux pas faire le malade….