Les médicaments sont bons pour nous, quand ils sont bien pris car ils sont destinés à nous soigner. Mais il faut veiller à ne pas nous transformer en nos propres médecins et recourir à l’automédication, car c’est dangereux et ça peut aller même au suicide en cas de surdosages ?
Pourquoi ce thème : Je pense que l’épidémie liée au coronavirus et le confinement ont eu un impact sur notre vie quotidienne, notre santé physique et mentale. Je connais des personnes qui ont dû être mises sous antidépresseur, car elles m’ont expliqué que la situation actuelle était devenue trop difficile, et qu’elles se sentaient plus facilement stressées, anxieuses ou déprimées. Quand le traitement mis en place est suivi par un professionnel ça va et il faut bien comprendre que demander de l’aider n’est pas un signe de faiblesse mais de force et que cela évite tout dérapage, dont tout danger. Mais quand on passe à l’automédication là ça devient très dangereux car le surdosage peut très vite se mettre en place.
Le surdosage des médicaments consiste à administrer une quantité trop importante de médicaments à l’organisme. Il s’agit d’un problème récurrent à l’issue parfois mortelle. Cela hélas peut-être du à une erreur médicale, ou d’une erreur de la personne. Mais il peut aussi être provoqué volontairement dans le cas d’une tentative de suicide, et dans ce cas, une overdose de somnifères ou d’anti-dépresseurs. Quand une souffrance psychique devient trop intense, quand on ne sait plus que faire, pouvoir enfin dormir, cesser de souffrir, se retirer du monde, dormir encore et encore, alors on cède à cette pulsion. Il faut savoir que les risques majeurs d’un surdosage des médicaments sont le coma profond et la mort, mais quand les personnes sont au plus mal, cela ne le les concerne pas. Rien ne les retient à cette vie, et elles pensent que cette vie n’est pas faite pour elles.
On peut aussi considérer cela comme une automutilation. Avec l’excès, je suis passée par là, mon cerveau était tellement imbibé que tout me semblait normal : le danger n’est plus perçu et le monde autour de moi, n’est plus pris en compte. L’enfoncement vers un néant va très vite dans ces conditions. Pour certaines personnes, et ça a été mon cas, l’art-thérapie peut aider à sortir de cette spirale. Il faut un accompagnement professionnel : une art-thérapeute et ça c’est très important et peut être aussi en plus l’aide d’un psychiatre. Mais il n’en demeure pas moins, qu’un rien peut tout faire reculer. Une fragilité reste présente, mais c’est aussi à chacun de tenir bon pour ne pas replonger dans les démons.
Voilà pourquoi il est important de ne pas rentrer dans sa propre automédication. Si une souffrance s’installe pour diverses raisons et changements comme là avec la Covid, il faut demander de l’aide, à la première pulsion d’idée négative.
Les médicaments sont bons pour nous si on les prend bien. Pour accompagner mon texte, je vais donc faire une création.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Je voulais rester sur les dangers de prendre trop de médicaments, et en arriver à une surdose, ou jusqu’au suicide. L’idée d’esquisse était de retranscrire la mort et les médicaments. Je devais donc rassembler ces deux idées dans mon dessin. La mort sera représentée par la forme d’un revolver, mais à la place des balles, je mettrais des gélules. Je trouvais ce duo suffisamment fort pour faire passer le message, soit du suicide ou de l’overdose. Les deux, nous conduisent la plupart du temps vers une mort certaine. Ce n’est qu’ensuite, quand ma forme a pris sa place sur ma feuille que j’ai pu rajouter les couleurs, et là j’ai choisi les tons, gris, noir, rouge et marron. Je souhaitais déposer des tons lugubres ce qui allait avec mon sujet. Les finitions ont été faites au feutre noir et gris.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium de la peinture aquarelle, un crayon HB pour faire naître mon esquisse. Pour les finitions des feutres noir et gris.
Que ressentez-vous en face de votre création ?
Je regarde ma production, je sens une crainte, mais elle me semble loin. Je sens le dessous de ma gorge bouger. Je trouve que même si le sujet est dur, il reste important d’en être le messager.