BMP – Maux de tête violents

BMP – Maux de tête violents
Quand j’ai un mal de tête, à avoir envie de me taper la tête contre les murs et que je n’en peux plus, je me demande si cela vaut la peine de prendre mon crayon, mes pinceaux, pour retranscrire autrement que par des mots cet état !
Ah ça m’agace cette chose qui vient grignoter l’intérieur de mon cerveau. J’ai juste envie de retirer ma tête de mon corps, pour ne plus sentir la douleur et de la remettre en place ensuite quand celle-ci sera partie. À chaque fois, j’ai l’impression d’être dans un autre monde, un monde de chaleur et de serrage où le manque de place dans ma tête se fait entendre sans oublier que je m’inonde dans mon propre corps.
Je vais donc faire apparaître ce ressenti par une création.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse  ?

L’idée pour cette esquisse, était de dessiner : « tu as ce mal de tête et tu en as asse » en une seule forme, mais pas que, car dans ma tête, j’avais envie de faire « du double » Comme un « double, par exemple un double visage » et c’est bien ce que je vais faire naître dans mon ébauche.
Deux visages, dont l’un d’eux retranscrira la douleur, avec une petite goutte de violence, car les doigts transperceront la tête. C’est ainsi que je perçois cette souffrance et l’autre visage collé tout contre, exprimera le fait que j’en ai assez. Ce sera le même visage donc un « double » comme mon envie, mais il n’aura pas les doigts dans la tête. Il sera plus posé vis-à-vis dans la manière de regarder ce mal-être sur ce moment présent. Une fois mon ébauche finie sur ma feuille, je suis passée à déposer les couleurs. Là, j’ai été flirter dans les tons suivants : de l’orange, du rouge, du violet, du jaune pâle, d’une goutte de marron, et du noir. Entre le visage de la douleur et celui qui est celui qui montre le « moins mal » il me fallait une petite démarcation et pour cela j’ai rajouté dans mes mélanges un peu plus de couleur jaune. Je voulais m’amuser avec le violet rose et son léger dégradé.
En fait à cet instant présent, mon désir était de tout déposer sur cette feuille, mais aussi à l’intérieur de la forme de ma création. Je souhaitais me défaire de cette douleur intense. L’emprisonner sur ma feuille.
Quelques finitions ont été faites aux feutres à pointes fines.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Comme médium j’ai utilisé de la peinture aquarelle, un crayon HB pour l’esquisse. Quelques finitions aux feutres.

Que ressentez-vous en face de votre création  ?

Je regarde ma production qui est installée sur le chevalet. Mes yeux pleurent tout seuls ! J’ai cette impression que mon visage s’est détendu, avec cette forte envie de bailler. Je me dis que la douleur est bien entrée dans ma composition. Je me fous si l’émotion esthétique est absente. De toute façon il n’y a pas de beau, ou de moche en art-thérapie. Pour moi c’est mon soin.

BMP – Céphalées

BMP – Céphalées
Le but de ma création, en ce matin, était de déposer sur ma feuille blanche mes crises de céphalées qui arrachent mon cerveau de sa boite crânienne, mais aussi revenir sur les émotions.
Les émotions font partie du tableau de notre vie. Je pense que nous avons besoin d’elles pour vivre nos journées, pour être nous, un être unique. Nous ne sommes pas des êtres froids, des glaçons. Elles peuvent parfois avoir un impact sur nos douleurs chroniques, soit les accentuer, soit les estomper. Quand on va mal dans notre cerveau, cela joue sur notre moral, et donc sur nos idées qui deviennent des idées noires, mais aussi sur ce que nous ressentons en nous. Aussi, gérer certaines de nos douleurs revient en fait, à cerner les émotions qui leur sont associées, comme l’anxiété, un début de dépression, ou encore la question d’une souffrance psychique.
De mon côté il y a aussi quand j’ai trop de dissociations cela me provoque un mal de tête, de plus, je prends des traitements dont les effets secondaires provoquent des migraines… Par moment j’ai cette impression de tourner en rond. Il faut que notre corps et notre esprit travaillent ensemble en permanence. Ceci explique donc pourquoi beaucoup de sentiments se manifestent à travers des douleurs physiques dans diverses parties du corps. Tous ces « faits « ne remettent pas pour autant en cause les facteurs somatiques mais, par moment, nier le rôle des émotions dans l’expression des symptômes, c’est risquer de passer à côté de la nature subjective de notre douleur. La façon dont une personne interprète l’expérience douloureuse, influence sur l’émotionnel et donc sur sa perception et ses pensées. C’est pourquoi il est important d’essayer de rester sur un chemin positif.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Quand je me suis levée ce matin, je ne me sentais pas au mieux. J’étais très angoissée par cette douleur, dans laquelle je ne voyais rien qui puisse m’emmener sur ce chemin du positif, il était loin !  Mais je me suis dit : « Béatrice attrape ton crayon à papier et fais apparaître un mouvement de violence qui serait noyé dans des couleurs aquarelles. Créer de la beauté, de l’émotion esthétique ! Provoquer un ébranlement de la sensibilité quand on regardera ma création.
Me voilà donc lancée avec mon crayon, à coller, sur cette feuille trop blanche, cette douleur de tête qui m’arrachait le cerveau. Mes yeux coulaient de cette violence. L’émotion esthétique essayait de me parler, mais elle était mélangée, enfouie dans cette spirale. Elle n’arrivait pas à respirer et à se mettre dans un mouvement plus léger et constructif ! J’ai donc laissé parler cette douleur comme elle le voulait sur ma feuille, c’était vraiment le cri qui se dégageait en haut de ma tête avec petit à petit ce mouvement d’arrachement de mon cerveau. Retranscrire ce geste avec mon crayon sur ma feuille, m’a allégée. Je me sentais beaucoup moins étouffée au-dedans. Mais je voulais rajouter un peu plus de morceaux d’éclats sur ma feuille pour bien coller cette céphalée sur cette feuille et donc pour pouvoir m’en défaire et en diminuer la violence.
Mon esquisse était terminée, je me sentais bien à la regarder de loin sur le chevalet. L’envie de la couleur violette et de la couleur rouge me parlaient très fort, donc subitement je les ai déposées sur ma feuille, avec de la peinture aquarelle. J’avais l’impression de déposer un manteau apaisant sur mon esquisse, mais aussi sur cette douleur. Cette crise de céphalée s’était transformée en un simple cri qui extériorisait le passage de cette douleur. Ma feuille est maintenant remplie de celle-ci. Mais elle est moins forte dans mon cerveau ! Les finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Comme médium, j’ai pris de la peinture aquarelle, et un crayon HB pour mon esquisse. Pour terminer, j’ai utilisé des feutres pour les finitions.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde ma composition et je pousse un cri de soulagement. Je remercie mes mains de ce mouvement qui m’a permis de faire naître cette création qui, par moment, me provoque des frissons. Je me sens moins en bataille dans mon cerveau et j’ai pris du plaisir avec ce crayon à papier ! Plaisir qui n’était pas là au tout début de la naissance de mon esquisse. Mais celui-ci s’est peu à peu invité et moi. Quand j’ai très mal, l’important dans ces moment là, c’est de prendre mon pinceau et mettre sur cette feuille blanche, incrusté ma forme dedans et non les mots. Car j’ai besoin et je cherche l’apaisement.