BMP – Céphalées

BMP – Céphalées
Le but de ma création, en ce matin, était de déposer sur ma feuille blanche mes crises de céphalées qui arrachent mon cerveau de sa boite crânienne, mais aussi revenir sur les émotions.
Les émotions font partie du tableau de notre vie. Je pense que nous avons besoin d’elles pour vivre nos journées, pour être nous, un être unique. Nous ne sommes pas des êtres froids, des glaçons. Elles peuvent parfois avoir un impact sur nos douleurs chroniques, soit les accentuer, soit les estomper. Quand on va mal dans notre cerveau, cela joue sur notre moral, et donc sur nos idées qui deviennent des idées noires, mais aussi sur ce que nous ressentons en nous. Aussi, gérer certaines de nos douleurs revient en fait, à cerner les émotions qui leur sont associées, comme l’anxiété, un début de dépression, ou encore la question d’une souffrance psychique.
De mon côté il y a aussi quand j’ai trop de dissociations cela me provoque un mal de tête, de plus, je prends des traitements dont les effets secondaires provoquent des migraines… Par moment j’ai cette impression de tourner en rond. Il faut que notre corps et notre esprit travaillent ensemble en permanence. Ceci explique donc pourquoi beaucoup de sentiments se manifestent à travers des douleurs physiques dans diverses parties du corps. Tous ces « faits « ne remettent pas pour autant en cause les facteurs somatiques mais, par moment, nier le rôle des émotions dans l’expression des symptômes, c’est risquer de passer à côté de la nature subjective de notre douleur. La façon dont une personne interprète l’expérience douloureuse, influence sur l’émotionnel et donc sur sa perception et ses pensées. C’est pourquoi il est important d’essayer de rester sur un chemin positif.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Quand je me suis levée ce matin, je ne me sentais pas au mieux. J’étais très angoissée par cette douleur, dans laquelle je ne voyais rien qui puisse m’emmener sur ce chemin du positif, il était loin !  Mais je me suis dit : « Béatrice attrape ton crayon à papier et fais apparaître un mouvement de violence qui serait noyé dans des couleurs aquarelles. Créer de la beauté, de l’émotion esthétique ! Provoquer un ébranlement de la sensibilité quand on regardera ma création.
Me voilà donc lancée avec mon crayon, à coller, sur cette feuille trop blanche, cette douleur de tête qui m’arrachait le cerveau. Mes yeux coulaient de cette violence. L’émotion esthétique essayait de me parler, mais elle était mélangée, enfouie dans cette spirale. Elle n’arrivait pas à respirer et à se mettre dans un mouvement plus léger et constructif ! J’ai donc laissé parler cette douleur comme elle le voulait sur ma feuille, c’était vraiment le cri qui se dégageait en haut de ma tête avec petit à petit ce mouvement d’arrachement de mon cerveau. Retranscrire ce geste avec mon crayon sur ma feuille, m’a allégée. Je me sentais beaucoup moins étouffée au-dedans. Mais je voulais rajouter un peu plus de morceaux d’éclats sur ma feuille pour bien coller cette céphalée sur cette feuille et donc pour pouvoir m’en défaire et en diminuer la violence.
Mon esquisse était terminée, je me sentais bien à la regarder de loin sur le chevalet. L’envie de la couleur violette et de la couleur rouge me parlaient très fort, donc subitement je les ai déposées sur ma feuille, avec de la peinture aquarelle. J’avais l’impression de déposer un manteau apaisant sur mon esquisse, mais aussi sur cette douleur. Cette crise de céphalée s’était transformée en un simple cri qui extériorisait le passage de cette douleur. Ma feuille est maintenant remplie de celle-ci. Mais elle est moins forte dans mon cerveau ! Les finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Comme médium, j’ai pris de la peinture aquarelle, et un crayon HB pour mon esquisse. Pour terminer, j’ai utilisé des feutres pour les finitions.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde ma composition et je pousse un cri de soulagement. Je remercie mes mains de ce mouvement qui m’a permis de faire naître cette création qui, par moment, me provoque des frissons. Je me sens moins en bataille dans mon cerveau et j’ai pris du plaisir avec ce crayon à papier ! Plaisir qui n’était pas là au tout début de la naissance de mon esquisse. Mais celui-ci s’est peu à peu invité et moi. Quand j’ai très mal, l’important dans ces moment là, c’est de prendre mon pinceau et mettre sur cette feuille blanche, incrusté ma forme dedans et non les mots. Car j’ai besoin et je cherche l’apaisement.

BMP – Deux visages 

BMP – Deux visages
Deux visages : où comment ne pas laisser la tristesse envahir un moment de plaisir. Décoller le masque de tristesse pour garder les émotions douces ! Émotion positive.
Comment ne pas se laisser aller ? Garder la tête haute, hors de l’eau. Un mélange de peinture aquarelle et des crayons noirs. Je souhaitais en observer la finition et l’émotion. Voilà qu’elle était ma nouvelle idée.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour commencer, je devais trouver l’idée de la forme que je voulais esquisser sur la feuille que je trouve parfois trop blanche. Trop le silence ! J’avais l’idée de mélanger deux attitudes complètement différentes et travailler avec les émotions puisque cela, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup de plus en plus. Ça je l’ai découvert avec l’aide d’Emmanuelle, d’autant que cela me permet de déposer un surplus comme si de rien était, surplus transformé par moment en émotion esthétique. Mais dans des formes diverses.
J’ai donc pensé à retranscrire dans l’instant présent, l’émotion et la tristesse. Mais en les dessinant par deux formes différentes, par exemple comme deux masques.  Cela permettant de décoller cette tristesse négative du visage qui lui veut savourer l’instant présent. Je ne voulais pas que le bien-être soit abîmé par cette tristesse qui peut débarquer rapidement et tout détruire, ou bien même chambouler en un instant. Sans oublier de rajouter mon idée du départ :  mélanger sur mes formes dessinées au crayon deux médiums différents : de la peinture aquarelle et des crayons noirs. Je souhaitais qu’il y ait une démarcation nette, afin que l’on puisse bien voir que la tristesse se retirer du visage, visage qui savoure l’instant, qui savoure l’apaisement.
J’ai donc fait apparaitre en premier, le visage qui est la tristesse, puis le deuxième visage qui savoure. Je savais que tout se jouerait pour faire apparaître une émotion douce, grâce aux médiums que j’aurais choisis et par les petites formes que j’avais l’idée de déposer en plus pour apporter plus de forme sur l’une des deux créations. Une fois cette esquisse terminée, j’ai utilisé les deux médiums que j’avais l’intention d’utiliser pour les deux visages.
J’ai commencé par donner vie au visage qui savoure cet instant présent à l’aide de mon pinceau et de la peinture aquarelle avec les  tons suivants : jaune, marron, blanc et rouge. Puis j’ai continué par recouvrir le fond qui entoure ces deux visages. Je suis passée, par le vert, bleu, violet, et du blanc. J’ai attendu que cela sèche, puis je suis passée à l’étape suivante, la dernière : mettre en mouvement la couleur noire de mes crayons, avec ces petites formes différentes. C’est ainsi qu’est née ma production. Dans le calme et dans les deux mouvements différents. Quelques finitions faites aux crayons de couleurs aquarelle.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médiums, j’ai des crayons Faber-Castell Pitt artis pen de couleur noire et de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

J’observe ma production. Je suis attirée par le visage aux couleurs marron, rouge et jaune. Je me sens moins nauséeuse et moins lourde dans mon ventre. En fait je crois que j’ai déposé cette fatigue qui me rend, par moment bien triste, je me sens plus légère dans ma tête. Youpi !  🙂