BMP – Modelage de mes deux mains


Pour continuer ce travail sur le modelage de mes deux mains, en argile rouge, j’avais eu l’idée de les rassembler toutes les deux sur un socle. Je pense qu’en moi, je voulais continuer à les faire exister dans leur geste. Ce geste qui me permet de pouvoir dessiner, écrire, modeler et faire de la mosaïque, mais aussi surtout de faire des gestes courants malgré mes difficultés tout au long de la journée.
Mon premier socle s’est cassé en séchant donc j’en ai refait un autre en recommençant depuis le début. Hum quelques soucis avec les doigts, je dois manier ce travail en douceur.
Mon autre idée serait de pouvoir peindre les deux mains, mettre de la couleur, comme pour représenter les mains de l’artiste que je deviens doucement. Les recouvrir de leurs manteaux de gaieté ou autre, permettrait de faire apparaître ce qui se trouve à l’intérieur de mes tableaux dans leurs mouvements, et émotions.
J’ai donc commencé par couper un gros morceaux dans mon bloc d’argile.
Je l’ai travaillé longuement dans tous les sens, en le pétrissent, comme si je préparais ma pâte à pain. J’aime toujours m’amuser à y laisser en profondeur mes empreintes de doigts et les faire disparaître après. Comme un  jeux de cache-cache.
J’ai ensuite aplati ce morceau que j’avais travaillé, et j’y ai posé les deux mains dessus, juste pour prendre les marques de leur positionnement, pour pouvoir aussi prendre les mesures de mon socle qui mesure environ 60cm de longueur et 28 cm de largueur.
Une fois la surface de mon socle bien plate, bien travaillée avec mes doigts, j’ai fait deux gros trous à l’intérieur, un pour la main droite et un autre pour la main gauche.
J’ai placé les mains dedans et je les ai recouvertes d’argile au niveau du bas, du pied. J’ai  ensuite retravaillé la surface de mon socle sur sa totalité.
J’ai laissé séché une nuit et le lendemain, j’ai repris mon modelage, pour retravailler les petites fissures qui apparaissaient. J’ai fait cela pendant deux jours de suite, j’ai « massé » ma forme en entier pour pouvoir faire apparaître une forme propre et lisse du moins c’était ce que je souhaitais. J’aime les finitions propres et bien faites, je me dis toujours que c’est ce qui peut permettre de mettre plus en valeur notre travail sur sa globalité.
J’apprécie de travailler sur ce modelage, car c’est un travail sur un long terme, évolutif qui me demande de la concentration, mais aussi d’avoir des gestes doux mais aussi de la vigueur. J‘apprends aussi avec ces mots : observer et attendre.
J’apprécie la texture de cet argile rouge, car à la  fin de mon travail, il se fait que j’ai les mains douces et ça c’est agréable à sentir au touché. On dirait que je me suis fait un masque de beauté !
Refaire une partie de mon travail, comme le socle par exemple, car il ne tenait pas, ne me dérangeait pas. Cela va avec mon côté consciencieuse et le fait aussi que j’aime faire convenablement les choses que j’entreprends  de A à Z .
J‘apprécie particulièrement aussi ce côté : créer, donner une forme et la faire s’exprimer. J’en reviens à ce mot vivant.
Maintenant je dois voir et réfléchir pour la suite de ce travail, car j’ai encore quelques questions sans réponses dans ma tête.

Matériaux utilisés :

Argile rouge, et matériel de modelage.

BMP – Modelage de ma main droite


Modelage de ma main droite à l’argile rouge.
Je me suis sentie peut-être plus à l’aise pour le modelage de ma main droite. Je pense que l’on voit mieux le “gonflement”, mais aussi si on regarde les détails, on peut deviner les tendons. Du moins c’est ce que je souhaitais faire.
Comme le temps était agréable, je me suis installée dehors.
J’ai procédé de la même façon que pour la main gauche, c’est-à-dire faire une empreinte de ma main dans le bloc que j’avais coupé, ce qui sera la première base de mon modelage.
Un gros morceau d’argile rouge était devant moi sur mon plan de travail et ma première réaction a été de le travailler beaucoup plus que lors du premier modelage. Je pense en effet que si les doigts de la main gauche se sont cassés tout seuls si facilement c’est que mon argile n’avait pas été assez travaillée et qu’il restait des bulles.
Mon but était de transformer cette boule d’argile en une œuvre. Je devais transmettre cette sensibilité, qui est en moi, mais qui a du mal à se montrer. Tandis que je travaillais à façonner l’argile, je me demandais si cette sensibilité je pouvais la transmettre et je pense que oui.
Je me disais que tout est déjà là comme en attente. Il y a mes gestes ;  il y a cette envie, ce besoin, de faire naître une forme. Il y a le plaisir de découvrir le touché, le contact que je ressens quand je travaille cette couleur rouge sur mes doigts, comme une empreinte. C’était mon empreinte et celle de cet argile qui travaillaient ensemble.
Je suis là moi et mon argile, je le caresse. Il me parait par moment si souple que je pourrais l’étirer le plus loin possible. Je suis là et je recherche la moindre petite faille, la moindre petite bulle qui pourrait faire tout basculer dans ma création. Comme une envie de faire fuir une petite angoisse.
Je pétrie, j’humidifie, j’aplatis, je coupe, je donne forme finalement. Doucement, je fais apparaître des petits creux sur le dessus de cette forme de main, juste pour la rendre plus vivante et plus présente dans le temps présent. Des petits traits vont aussi pointer leur nez pour faire encore plus parler ce mot peau. Les petits plissements que j’observe sur le dessus de mes doigts au niveau de la jointure, qui me permettent de plier mes doigts.
Ma main droite prend forme doucement, les doigts sont là, debout, peut-être un peu plus légèrement tordus par rapport à la main gauche. Je dirais que peut-être je suis plus proche de la réalité pour montrer ces gonflements. La courbe dans me doigts est là elle s’exprime, tout comme ces petits remuements, cette mobilité fragile qui me donne des frissons d’angoisses. Cette agilité qui me tient en suspens quand je travaille.
Mon modelage prend vie de plus en plus, ma main droite est bien là, je voudrais faire apparaître cette force, je voudrais qu’elle l’exprime, comme pour dire que rien n’est fini. Mais rien n’est fini.
Je voudrais faire évoluer mes deux mains je vais donc y réfléchir.