Finition de mon travail, pour le fond j’ai choisi, le noir au départ, ensuite, une angoisse m’a envahie, je me suis retrouvée à voir des images de mon passé à faire la course dans ma tête.
Je ne sais pas subitement, le noir me fait venir des angoisses. Donc j’ai rajouté par-ci par-là du blanc. Le noir me rappelait l’odeur du goudron chaud qui brûle la peau et qui laisse des marques, et le noir du placard.
Dès que je tenais du blanc dans mes mains, la neige faisait son apparition et le blanc du coton qui provient des cotonniers :
http://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/cotonnier,1767.html
Un « ami » m’en avait offert deux branches, et c’est là que j’ai découvert cette plante.
J’aime le toucher, et la couleur jaune des fleurs comme le soleil.
Couper mes tesselles, cette fois-ci le mot Arc-en ciel était là. Dans ma tête les couleurs volaient. Entre des moments de blancs.
Par contre même si j’ai eu quelques difficultés j’y arrive doucement. Par contre j’ai toujours du mal à réaliser mon joint, la première pose une fois mise, et une fois sèche il est ressortait des petits trous, comme des petits nids de terre, c’est cette idée qui ‘m’est venue en regardant.
J’ai donc recommencé à mettre une autre couche de joint, mais j’ai réalisé mon mélange plus fluide, mais j’ai retenu également le conseil d’Emmanuelle, une légère couche.
Et j’ai mieux réussi.
J’ai bien ressenti une angoisse toujours devant cette texture, au niveau de la gorge, et son odeur, ça me rappelle cette humidité de cette cave de mon passé.
Mais je me dis : Béatrice tu n’y est plus à l’intérieur de cette cave, je me suis mise à compter à voix haute pour éviter de canaliser ma mémoire sur ce passé, mais plutôt à tourner ma concentration plus sur les couleurs du chat, j’ai sucée un bonbon au citron.
Quelques dissociations sont apparues..
Pour la finition, j’ai mis à petit coup de pinceau de vernis à bois, je trouve que cela fait plus propre, et une finition plus jolie. Plus de traces de doigts, ou de joint.
BMP – Suite de ma grenouille en mosaïque – Le joint
Installée sur ma table dans le salon, la fenêtre ouverte.
Me voilà à la réalisation du joint. La première chose, je me répète, ne le loupe pas, et ne mets pas une grosse couche, retiens les consignes qu’on ta dites pour t’aider.
J’aime quand la « texture de mon mélange » n’a aucun morceau, bien mélangé, comme quand on prépare une purée. Au bout d’un moment, si il y a trop de morceaux et grumeaux ça me fait vomir.
Alors la préparation de mon joint (eau + ciment de joint mosaïque) je le tourne au point de lui provoquer le tournis.
La mouflette en plastique, agréable au toucher, elle est fine, souple je peux la tordre, elle est d’une souplesse comme une danseuse qui fait le grand écart.
Voilà mon joint est prêt, mais son odeur me déstabilise, ça me rappelle trop l’humidité, le froid, comme dans cette cave ou on m’a gardée et fait avorter. Cette humidité du mouillé, le après de ma douche au jet d’eau froide, ce mur mouillé oui c’est ça. Ce côté moisi. Un creux au milieux de mon ventre, une grosse envie d’uriner est présente, un tremblement, mes poils se hérissent et me fond limite mal.
J’essaie de respirer calmement, mon cœur bas fort. Boum boum boum !
J’ai déjà réalisé de la mosaïque mais je ne me rappelle pas de cette odeur aussi forte. Pourquoi est elle présente cette fois-ci ?J’essaie de ne pas me concentrer dessus, mais voilà que ce passe t’il ? Je ne me rappelle plus, mon mélange de mon joint part terre, et le pichet d’eau.
Pause ! J’écoute un peu de musique. Je bas la mesure avec mon pied. Voilà là je suis bien dans le présent, mais un poids est dans ma tête, il pèse sur mon côté gauche.
Je compte jusqu’à 30 et hop je repars. C’est plus calme.
Je refais mon joint. Pas grave, ça arrive !
A la reprise de ma mosaïque, l’odeur est moins forte. Je ne comprenais plus rien.
Je prends la mouflette, une petite quantité de joint et je commence à l’étaler en commençant par le milieu de mon plateau, et j’étale, j’étale, je voulais apercevoir les tesselles, les recouvrir totalement m’angoisse, le mot étouffer ressort.
La main de Gros est là, elle est lourde cette image. Il m’attrapait par la gorge pour que je lui obéisse. J’étais son jouet. Ce mot me fait frayeur « jouet » . Je me remets à compter à voix haute. Je tire sur mon élastique qui est à mon poignet. Je me sens plus dans le présent, le calme qui fugue, revient.
Je me dépêche vite. Avec mes doigts, je fais les coins.
Je ne voulais pas qu’un trou ressorte, ou une petite bulle, je ne voulais pas que l’air rentre par là. Tout fermer, tous recouvrir de la même épaisseur, et bien lisse voilà ce que je voulais. Pas de morceau mis de coté, et non recouvert convenablement et qui ressort.
Après avoir fini mon nappage, après avoir attendu, je commence à « libérer « ma mosaïque, avec une éponge et de l’eau chaude, afin que les tesselles sortent vite du brouillard et montre leur nez.
J’ai été assez vite, sans pause, un robot, je ne voulais pas que cette texture reste collée sur ma mosaïque, que je ne puisse plus l’enlever, quelle l’étouffe définitivement. J’en est oublié de prendre une photo. Juste sur la fin.
Je ne suis pas satisfaite de sa libération, des traces restent, une angoisse. Je devais frotter un peu plus fort. Les tesselles devaient plus ressortir et non rester entre les deux : le brouillard et le jour.
Sur le côté j’ai débordé sur le bois, je n’arrive pas à l’enlever ça m’ennuie beaucoup, ça fait un peu cochon, pas net.
Une fois finie, mon idée de mettre du vernie à bois sur les poignées et les rebords est toujours là. Je me disais ça va cacher mes débordements avec le joint. J’avais besoin de me rassurer, ce débordement ne passait pas bien dans ma tête. Je devais « réparer » mon erreur.
Donc j’ai passé le vernis avec un gros pinceau. Et là le calme commençait à pointer son nez. Mon erreur se voyait moins.
Matériels :
Gros pinceau, bol, pichet d’eau, ciment de joint en poudre grise, mouflette pour étendre.
Vernis à bois, couleur chêne moyen, aspect brillant, essuie-tout, éponge.
Que ressentez-vous face à la mosaïque.
Je suis contente, j’ai réussi mon joint à peu près, et j’ai réussi à couper mes tesselles, même si il m’a fallu du temps. J’ai réussi à finir ma mosaïque jusqu’au bout malgré mes dissociations.
La prochaine fois je ferais encore mieux 🙂