Tours : Un espace d’accueil unique en son genre, pour les femmes victimes de violence


Inauguration officielle le 25 avril.
Les chiffres font mal : en France, une femme meurt en moyenne tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Chaque année elles sont également plus de 220 000 à être victimes de violences sexuelles et/ou physiques au sein de leur couple. Des chiffres accablants derrière lesquels se jouent trop de drames humains avec trop souvent pour ces femmes l’impression de ne pas savoir vers qui se tourner, d’un manque d’accompagnement et d’un sentiment d’injustice.
C’est pour répondre à ce manque qu’un espace d’un nouveau genre sera inauguré au sein des bureaux du Médipôle de SOS Médecins à Tours-Centre (rue de la Dolve, tout près de Jean Jaurès) la semaine prochaine, le 25 avril.
Ce sera le premier « Espace d’accueil et d’orientation de femmes victimes de violences » et l’inauguration se fera en présence de deux membres du gouvernement : Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, et Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur.

Un espace ouvert toute l’année

Cet espace ouvrira après deux années de réflexion et de préparation. Il sera ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et il est pensé comme un espace d’accueil et de première écoute à destination des femmes victimes de violences physiques et sexuelles, afin de faciliter la prise en charge des victimes et les aider dans leurs démarches en simplifiant leur parcous médical, psychologique, juridique et social.
Si des centres d’accueil existent déjà, comme l’Interm’Aide du Secours Catholique à Tours, ou encore à Bordeaux avec le CAUVA, l’espace d’accueil de Tours se veut unique car il intègre à la fois un volet médical, social mais aussi sécuritaire puisqu’il s’inscrit dans le cadre de la police de sécurité du quotidien et des nouvelles missions qui vont avec pour les forces de l’ordre.

L’espace sera également disponible 24h/24
par téléphone au 07 54 32 71 83

Concrètement, la victime qui se présente bénéficiera d’un accueil, d’une écoute, d’une consultation et d’un accompagnement pour la suite. « La Direction Départementale de Sécurité Publique sera ainsi contactée par SOS Médecins en cas de présomption de violences sexuelles » nous explique-t-on et « la DDSP enverra un officier de police judiciaire pour accompagner la victime à l’institut médico-légal où elle sera prise en charge ». SOS Médecins pourra également prendre rendez-vous au commissariat pour la victime si cette dernière souhaite déposer plainte.
Au commissariat, deux plages horaires sont bloquées pour recevoir les victimes orientées par SOS Médecins.

Faciliter les démarches et rompre l’isolement

L’Espace d’accueil aura également plusieurs partenaires (SOS Médecins, l’Institut Médico-légal du CHU de Tours, le Procureur de la République, le Commissariat de Tours, Entraide & Solidarités, les taxis de Tours…) qui peuvent intervenir à différents niveaux.
Entraide et Solidarités pourra ainsi mettre à disposition des hébergements d’urgence, ainsi que gérer les déplacements grâce au partenariat avec les taxis radio de la ville de Tours. « Il n’y aura pas de redondance avec les autres structures existantes » assure Philippe Chalumeau, le député de Tours qui a initié la mise en place de ce projet aux côtés de SOS Médecins.

« L’idée est de permettre un accès facile pour réparer, c’est-à-dire accueillir, écouter et soigner. Il s’agit d’un accompagnement global qui sera unique en France ».

Paul Phu, de SOS Médecins va dans le même sens : « Jusqu’à présent chacun travaillait dans son coin et pour les femmes victimes de violence il était parfois difficile d’activer les dispositifs. L’idée est de centraliser le dispositif d’accueil avec pour les victimes la possibilité de voir directement un médecin et une fois que le problème est cerné de les orienter ». Simplifier les démarches et protéger les victimes, voici les deux missions de ce nouvel espace d’accueil selon nos interlocuteurs. « Il faut casser l’isolement, faire en sorte que les femmes victimes se sentent accompagnées et aidées » poursuit Paul Phu.

Mathieu Giua


Inauguration cet après-midi, en présence de Laurent Nunez, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur et de Marlène Schiappa, Secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations auprès du Premier Ministre, l’espace d’accueil et d’orientation des femmes victimes de violences dans les locaux de SOS Médecins France. Ville de Tours – V. Liorit

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De la perversion comme gardienne du Droit par Kieser ’l Baz


dimanche 4 novembre 2012
Le souci de vengeance est souvent reproché aux victimes d’actes criminels et particulièrement celles qui ont subi des violences sexuelles. C’est encore plus vrai dès qu’il s’agit de victimes mineures. Le reproche est souvent associé à celui de d’une démonstration excessive de passions et d’émotions et il provient souvent des milieux judiciaires ou d’intellectuels. La justice ayant, paraît-il, besoin de calme et de sérénité pour s’exercer.
On comprend donc que l’expression d’une douleur est malvenue, y compris de la part des victimes. Nos juristes n’aiment pas les larmes ! Si ces manifestations de douleur s’accompagnent, de surcroît de protestations contre l’iniquité de la justice, c’en est trop pour nos gardiens du droit. Ne sont-ils pas les vestales du temple de Thémis et à ce titre « intouchables » et leur parole sacrée ? Les protestations des victimes apparaissent alors comme autant de troubles rétrogrades et barbares qui menacent l’ordre du monde et la bonne marche de l’humanité. On évoque alors les sombres moments de cette humanité du temps de la vengeance, les sombres nuages de temps occultes menacent. Certes une certaine condescendance accompagne ces accusations, après tout c’est une victime et il paraît qu’elle mérite un peu de respect, mais la condamnation est ferme.

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