Les expériences de revictimation par Johan Vanderlinden

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Une chose frappante chez les patients victimes de traumatisme est leur tendance à s’engager dans de nouvelles situations et interactions dans lesquelles ils répètent la situation traumatique originale ou certains de ses éléments. Il semble qu’ils soient enfermés dans une tendance traumatique. Les expériences de revictimisation sont fréquentes chez les sujets traumatisés. Comment pouvons-nous comprendre cela ? (voir aussi chap. 5) Une explication possible serait que beaucoup de patients n’ont pas appris à établir des limites saines et appropriées dans leurs relations sociales. De plus, ils se perçoivent comme mauvais et pensent qu’ils ne méritent pas les choses positives de leur vie. Un autre facteur qui peut aider à mieux comprendre le grand risque de revictimisation de ces patients est leur tendance à dissocier face à une situation angoissante. Quand le mécanisme de réaction dissociative est activé, la capacité du patient à s’échapper de la situation ou à instaurer des limites saines est affaiblie, voire totalement inhibée. Le patient a ainsi une grande difficulté à se protéger lors de relations intimes et devient fort vulnérable. 
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Révélation à ma mère par La Louve dans Espoirs sans limites

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Lorsque mes parents réapparurent de leur promenade forcée, ils se séparèrent sans un mot. Mon père se dirigea dans le salon et s’ins
talla dans son fauteuil face à la télévision qu’il venait d’allumer. Ma 
mère vint me rejoindre dans la cuisine. Elle avait le visage triste et 
l’air grave celui qu’elle a habituellement en cas de nouvelles désastreuses. Je m’assis sur la table, elle était en face de moi. 
– MAINTENANT DEBY, TU ME RACONTES TOUT  ! 
– Tu veux tout savoir ? Ben … Tu vas être servie! J’ai dû
masturber papa, lui faire des pipes ou fellations si tu préfères alors que je n’avais pas plus de cinq ans !!! Sabrina aussi!  Je lui racontais tout dans les moindres détails. Elle était anéantie, blessée… 
Je parlais fort pour que mon père entende tout, pour qu’il 
sache que je n’avais rien oublié. La pauvre était pitoyable et décontenancée, son visage déconfit marquait son désarroi, sa 
peine, sa désillusion…
– Combien de temps ça a duré?
– Trop longtemps, pendant huit ou neuf ans.
– Tu en es sûre ? Pendant huit ans ?