Catherine Clément, Joanna Smith, Dorinda Bernardo
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Dans son travail thérapeutique avec les adultes, Peggy Pace a noté elle-même l’effet « désastreux » des carences affectives, négligences, traumatismes survenus avant l’âge de 2-3 ans. Reprenant l’hypothèse neuroscientifique selon laquelle un attachement sécure, qui permet de créer un sens de cohérence du soi chez le tout petit, va pouvoir se mettre en place à partir de la construction mutuelle pour le parent et l’enfant des récits autobiographiques de l’enfant (Cozolino 2002), elle propose au patient adulte de montrer à son moi nouveau-né le récit de sa vie et ce, lors de nombreuses répétition au cours desquelles il y aura progressivement intégration de son histoire, avec des changements notables dans sa vie d’adulte.
Pour reprendre la métaphore de la maison, aujourd’hui nous savons renforcer, voire donner des fondations, à des édifices qui en manquaient. La thérapie par intégration du Cycle de Vie, notamment le protocole de la naissance au présent, semble faire ce même travail : construire un attachement là où il manque. Il permet au patient de retrouver son récit de vie, de réaliser que l’histoire passée est réellement passée, qu’il n’est plus dans le temps du trauma. Il y aura, avec cette réalisation, la libération d’une énergie mentale et psychique au profit d’une bien meilleure efficience dans sa vie présente, avec une fenêtre de tolérance et de résolution face aux situations actuelles qui va s’élargir et une capacité à profiter des événements heureux de façon beaucoup plus pleine et consciente. C’est à travers une stimulation neuronale répétée que ces changements vont se faire, en regardant le « film » de sa vie un nombre de fois au cours des séances, que se développera la cohésion du soi.
3 réflexions au sujet de « Intégration du Cycle de la Vie : thérapie des troubles de l’attachement, de la dissociation et du trauma »
Je vais essayer de comprendre.
Je ne suis pas vraiment une experte dans ces livres là, j’ai voulu répondre, faire un commentaire mais comme d’habitude je n’ai pas compris alors je le reprends du moins je vais essayer.
« Vous êtes toujours en train de fuir dans l’après ou l’avant, mais vous n’êtes jamais dans le moment duquel on parle. »
Je ne sais pas peut être, ou alors je m’y prends mal, réalité du moment je pense que je n’y suis jamais que j’ai du mal à y arriver, y rester pour pouvoir y avancer positivement la crainte de ne pas pouvoir bien faire, l’angoisse d’affronter.
Emmanuelle, si je me rends compte que l’on parle de mon passé depuis pas loin d’un an, mais tellement de blancs encore tellement de coupures. Est-ce un repproche que vous me faites de en pas m’en rendre compte ?
J’aimerais faire ce puzzle de ma vie qu’il se construise aussi vite que possible pour oublier, le problème retrouver les souvenirs, oh j’en ai en tête mais pas de date d’âge etc…
Je pense que c’est le problème, ils me donnent des frissons j’ai toujours l’angoisse de relire mes écrits, j’ai l’angoisse qu’ils viennent me bouffer encore plus même si à l’intérieur de moi je sais que ils sont posés là pour les oublier.
Je sais Emmanuelle que vous ne pouvez pas le faire à ma place ce travail car vous ne l’avez pas vécu et qu’il n’y a que moi qui peut y mettre des mots et avancer, mais vous savez faire ce travail seule n’est pas facile surtout quand les souvenirs sont terribles, et derrière mon écran bien des larmes coulent et cela aussi c’est la réalité Emmanuelle, d’ou votre aide et soutient comme celle des autres, ce n’est pas une histoire ne ne pas vouloir faire mais juste une aide pour que j’avance, être moins seule dans cette souffrance et pouvoir en parler.
Me sentir abandonner cela me fait terriblement souffrir même si je sais que… cette angoisse est toujours là et m’effraye énormément tellement peur que cela arrive.
Merci Emmanuelle.
Beatrice
Béatrice,
Quand vous avez un texte à lire, lisez-le. Vous n’avez pas à croire – on est pas dans une église –. Vous avez à lire et à essayer de comprendre. J’ai trouvé que ce passage de ce livre évoque exactement l’impasse dans laquelle vous vous trouvez en ce moment.
Ce n’est pas ma phrase que vous reprenez, mais celle de Catherine Clément, Joanna Smith et Dorinda Bernardo.
Ce texte parle bien de « l’effet « désastreux » des carences affectives, négligences, traumatismes survenus avant l’âge de 2-3 ans. » Ce qui est votre cas. Et pour l’instant, on s’occupe de cette période et pas d’après. Vous êtes toujours en train de fuir dans l’après ou l’avant, mais vous n’êtes jamais dans le moment duquel on parle.
« « elle propose au patient adulte de montrer à son moi nouveau-né, le récit de sa vie, pour pouvoir progressivement l’intégrer ».
Alors là cela m’angoisse de revivre ce que j’ai vécu, pouvoir y mettre des mots cela serait, je pense un bon début, pour pouvoir y faire des changements. »
Je vous demande de faire un effort car il y a une chose étonnante, c’est que vous ne vous rendez pas compte que ce récit de vie pour pouvoir intégrer votre passé, c’est ce que nous faisons depuis un an maintenant. Vous allez faire l’effort de relire le blogue, de reprendre vos écrits et vous allez arrêté de vous raconter des histoires en disant que c’est trop difficile.
Vous avez déjà revécu ce que vous avez vécu en écrivant les billets et vous ne faites pas l’effort de relire.
Vous comptez sur nous, les personnes qui vous accompagnent, pour faire le travail à votre place, mais on ne peut pas le faire à votre place.
Vous comptez beaucoup trop sur les autres et vous vous complaisez dans la dépendance que vous mettez en place vous même et quand on vous dit qu’on est pas là pour ça, vous vous sentez abandonnée. Nous sommes toujours là, mais on ne fera pas votre travail à votre place, ce n’est tout simplement pas possible.
Emmanuelle Cesari
Bonjour Emmanuelle,
Je crois que l’effet désastreux intervient aussi après cette âge, un attachement de cohérence de soi chez le petit, mais que se passe t’il quand celui-ci ne se produit pas… dû justement à cette négligence.
Je reprends votre phrase : « elle propose au patient adulte de montrer à son moi nouveau-né, le récit de sa vie, pour pouvoir progressivement l’intégrer ».
Alors là cela m’angoisse de revivre ce que j’ai vécu, pouvoir y mettre des mots cela serait, je pense un bon début, pour pouvoir y faire des changements après dans ma vie d’adulte là je serais plus d’accord mais cela aussi pas si facile à faire non plus.
Construire un attachement où il manque, déjà bien le trouver, et savoir aussi lesquels sont les plus importants, il y en a tellement dans des situations comme cela.
Fenêtre de tolérance, j’aime bien ce mot se mettre des barrières, savoir jusqu’où peut-on aller dans notre domaine psychique ?
Profiter des bons moments, je serais d’accord là aussi, belle manière d’évoluer, mais il faut gérer en même temps les séquelles, je parle d’angoisse de peur etc…
Article très interessant, merci pour ce partage.
A bientôt.
Beatrice