Traumatismes psychiques – Se démarquer de la classique « neutralité bienveillante »

Traumatisme-psychique

Principes de la prise en charge psychologique des sujets traumatisés
L. Crocq, D. Cremniter, D. Demesse, M. Vitry

page 89
Une telle attitude thérapeutique se démarque de l’attitude traditionnelle de la psychiatrie, qui passe par le préalable de la demande venant du patient et se retranche derrière le principe de la « neutralité bienveillante ». Or, ce principe, qui est légitime et adéquat en ce qui concerne des patients de la pratique courante à la recherche des origines de leur malaise, ne convient pas à des victimes en soif de protection et d’empathie. Opposer à la quête d’affection d’une victime en désarroi un visage impassible, et la renvoyer tant à ses questions d’aujourd’hui qu’à ses problèmes d’enfance ne fait pas son affaire ; et elle va vivre cette attitude comme une rebuffade.

Sur le terrain, l’intervenant médico-psychologique et le sauveteur assurant le soutien psychosocial se doivent de répondre à ce besoin de reconnaissance et d’affection qui perturbe le rescapé. Le rescapé revient des enfers, il a vu sa mort toute proche, et tout l’événement a fait effraction dans son psychisme, y laissant le tourbillon de la désorganisation et du néant. Son besoin primordial est de revenir dans la communauté des vivants, des vivants parlants, et d’énoncer devant eux, devant ces témoins d’écoute compatissante, sa souffrance sensorielle, d’improviser des mots pour mettre du sens sur l’insensé du vécu traumatique. Aussi l’attitude de l’intervenant doit-elle être celle de l’écoute compréhensive et emphatique, pour recevoir cette verbalisation du trauma. Elle doit aussi être une attitude de contenant : contenant pour couvrir les déchirures que l’effraction traumatique a provoquées dans l’enveloppe des défenses (par sa seule présence, par une main posée sur l’épaule de la victime, l’intervenant l’assure que plus rien du dehors ne peut faire à nouveau effraction dans son psychisme) ; et contenant pour atténuer les débordements émotionnels des premières abréactions, débordements dont l’intensité viendrait rajouter à la violence de la situation et accroître l’effroi du sujet.
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Autres billets du livre Traumatismes psychiques
Approche cathartique

Les agressions sexuelles laissent des traces biologiques dans l’ADN

Explications d’Yvan Eli et Chantal Palatine
Centre médical universitaire de Genève – L’Unige
Dans l’ADN les chercheurs isolent un gène, celui qui répond à un stress très fort résultant d’un traumatisme.
Proportionnellement à ce qu’ils avaient subi, on trouve des modifications chimiques dans l’ADN.
Elle se transmet jusqu’à trois générations au moins.
Cicatrices dans l’ADN.

From: Emmanuelle
Sent: lundi 30 janvier 2012 13:42
To: Ariane.Giacobino@unige.ch
Subject: Merci ! ADN agressions sexuelles
Merci pour ce travail tellement émouvant.
Je me permets de le reprendre sur mes blogs
http://resilience-autofiction.over-blog.fr/article-la-maltraitance-dans-l-enfance-modifie-la-regulation-des-genes-impliques-dans-la-gestion-du-stress-98238687.html
Je suis en Master d’Art-Thérapie à Paris Cité Press Sorbonne.
Mon sujet est “Viols par inceste”
Un traumatisme sidérant que l’Art-Thérapie remet en mouvement
Et je comptais faire ma conclusion sur le transgénérationnel.
Je vais chercher l’article initial.
Merci encore,
De : Ariane Giacobino
Date : Mon, 30 Jan 2012 13:52:31 +0100
À : emmanuelle
Objet : RE: Merci ! ADN agressions sexuelles
Tant mieux si ça fait bouger les choses, avancer, penser.…
meilleurs messages
Ariane Giacobino
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