Je ne suis pas sûre de trouver des mots suffisants pour faire comprendre ce que je ressens face à l’exposition de Clichy, tellement c’est fort en émotion dans ma tête.
Emmanuelle et moi nous ne nous étions jamais rencontrées. Et il y a bien une situation à laquelle je ne m’attendais pas c’était entendre sa voix au bout de mon téléphone peu de temps avant l’exposition, cela a été pour moi la sécurité totale.
Emmanuelle m’a reconnue dehors lors de mon arrivée avec mon amie Karine. Notre accueil à été fait par Emmanuelle, là quand je l’ai vue devant moi en vrai ça a été une monté d’émotions magiques, émue jusqu’aux pieds, envahie totalement. Je ne savais pas trop si je pouvais l’embrasser, je ne voulais pas la brusquer non plus, cela aussi était important pour moi, mais je mentirais si j’écrivais que je ne voulais pas la serrer dans mes bras, C’est ma deuxième Édith Piaf pour moi… une âme d’une grande beauté.
Ses mots rassurants et si naturels venant de sa bouche ont réussi à me transmettre un apaisement dans ma tête. Elle m’a rassurée concernant mes troubles dissociatifs que et bien pas de soucis elle m’a bien fait comprendre qu’elle saura gérer en toute sécurité. J’ai cette confiance en Emmanuelle, je n’en doutais pas.
Il y avait en moi ce côté timide qui était là, mais aussi ce côté vouloir être bien là à rester dans le présent.
Quand je suis rentrée dans la salle de l’exposition, Emmanuelle m’a présentée à des personnes de grande générosité, de bienveillance, il n’y avait pas de dévisage, de jugement vous savez quand on se sent déshabillée de la tête aux pieds et qu’on a envie de fuir car on se voit nue et jugée.
Non rien de tout cela. J’avais cette angoisse concernant ma cicatrice aussi sur ma joue que j’avais bien pris le soins de camoufler afin qu’elle ne se voit pas trop, car celle-ci me met mal à l’aise, même elle, est passée inaperçue, j’avais cette impression que personne ne la voyait.
Il n’y avait que de la sensibilité dans les yeux de toutes ses personnes envers moi et ce respect qui était bien présent. Il y avait ses sourires, ses regards aussi qui m’ont beaucoup touchée, mélangés avec des montés de larmes venant de toutes ces personnes, cette sensibilité, cette douceur et ce côté humain était bien présent dans toute cette salle.
Ça planait au-dessus de nos têtes et cela n’a jamais disparu de la journée. C’était bien fort en racine. Cela m’a énormément touchée. Je suis en train de pleurer devant mon écran je dois faire une pause.
Des personnes sont venues se présenter comme Sylvie Lagache, la danse thérapeute, ou le photographe qui a encadré les tableaux, le président de handicap… etc.
Il y a eu des conférenciers, qui sont intervenus tout au long de la journée, pour expliquer leur travail. J’ai appris encore en les écoutant. Leurs mots m’ont touchée quand ils sont venus me voir pour me faire leurs remerciements, cela a été des échanges vrais et forts.
Je n’étais pas présente pour entendre les premiers mots d’Emmanuelle pour l’ouverture de cette journée, je le regrette, on devait allez cherchez mes autres tableaux mon « ami » ne voulait pas attendre. Mais je suis sûre que son discours a été rempli de mots forts et touchants.
Il y a eu beaucoup de moments forts dans cette journée, comme par exemple le moment où j’ai laissé mon empreinte sur ce beau tableau concernant le travail de Olivier Terral, quand je devais signer les catalogues d’exposition de mes tableaux, toujours entourée de belles personnes. Je parle quand j’écris cela de l’intérieur, elles étaient attentionnées et attentives. Jamais on ne m’a laissée seule, toujours des yeux rassurants, et attentionnés qui n’était pas loin.
Il y a eu ce moment dans la journée aussi qui ma pas mal chamboulée, c’est au moment de l’intervention de Madame Élisabeth Pascual, quand elle prononçait mon prénom Béatrice. Dans sa voix raisonnait ce respect total envers moi, je veux dire il n’a pas été employé comme rat de laboratoire, elle l’a prononcé en tant qu’une femme qui existe même avec ses troubles dissociatifs, comme Emmanuelle le fait. Je veux dire que ces prononciations sont habillées, on habille ce corps qui y habite. Elle l’a fait exister avec un grand respect, et cela est vraiment fort pour moi.
Ce moment fort aussi quand Catherine Malnar a dessiné mon visage, moi qui n’arrive pas à le regarder avec amour, qui le vois bouger régulièrement dans cette glace.
Je ne sais pas si j’arriverais à trouver les mots pour dire ce qui s’est passé dans ma tête. Pour tout raconter de cette journée je ne crois pas.
J’ai eu des dissociations je le sais par mon mal de tête, mal aux yeux, mais je ne m’en suis pas toujours rendu compte, peut-être que les personnes oui, mais aucune réflexion n’a été faite, toujours cette atmosphère positive qui planait et quand j’étais trop bouleversée ou autre Emmanuelle a toujours été là, à mes cotés très rassurante, on est même sorties un moment dehors.
Ce matin je ne me rappelle pas de mes paroles quand j’ai pris la parole le blanc total.
J’espère que j’ai réussi à me faire comprendre. J’aurais voulu que cette journée continue encore et encore.
On ne m’a pas posé de questions non plus, on ne ma pas sauté dessus, tout cela a été respecté par tous, pas une parole de travers rien et pour ça je remercie tout le monde. Tout le public.
Je me suis sentie en sécurité et acceptée comme je suis, respectée en tant que Béatrice avec ses troubles et sa timidité c’est fabuleux.
Et je serais prête à recommencer s’il le faut dans les mêmes conditions.
J’ai eu le bonheur de voir mes enfants qui ont été très bien accueillis.
Merci à tous, RESPECT EMMANUELLE ET MERCI.
Une journée marquée dans nos mémoires à tous, et cela je ne veux pas l’oublier !
Quand j’ai vu tous ces tableaux mis en valeurs j’ai eu un ouf et encore un ouf quand j’ai vu le travail d’Emmanuelle exposé aussi, son empreinte y était et celle-ci est très forte. Et ça pour moi c’était important.
Après l’exposition il y a eu un après mais là je me le garde dans mon jardin secret, il y a eu de belles « preuves » dans tous domaines que cela soit dans la confiance, je peux dire démonstration, privé etc. et cela aussi ça a été un dépassement total pour moi en explosions en émotions positives et ça il n’y a pas de mot pour l’expliquer.
2 réflexions au sujet de « BD – L’exposition de Clichy »
Un très beau texte. Le dessin est superbe, mais les yeux sont d’une grande tristesse.
Avez-vous eu des troubles avec vos personnalités ?
Emmanuelle s’en est sûrement rendu compte. Vous en a t-elle fait part ?
sissi
Je ne sais pas quoi vous répondre Sissi, il ne faut pas retenir cela de cette journée : les troubles c’est pas le plus important, si j’en ai eu si ça a aidé Emmanuelle tant mieux, oui j’en ai eu les symptômes mais voilà ! Ce portrait m’a beaucoup touchée oui, pour les yeux je sais pas s’ils sont tristes chacun les voit à sa façon.
Beatrice