Séance de ondorelax
Modelage postérieur du corps, allongé sur un matelas d’eau, par une onde circulaire.
C’est fait pour faire du bien, pour relaxer. Tout le monde veut relaxer les incesté-e-s avec des séances en tout genre.
Et si justement ce vouloir était aussi celui de l’agresseur et que le déclancheur de dissociation était cette petit phrase : « ça te fera du bien » ?
A fuir donc tout ce qui fera du bien.
J’étais allongée sur le matelas, dans la pénombre, musique New Age etc.
La dame est partie en me disant « ça vous fera du bien »
Insupportable.
Quand la dame est revenue je ne savais évidemment pas ce qui c’était passé.
Bien sûr que j’ai senti les ondes et que c’était très très agréable et certainement trop encore trop agréable.
6 réflexions au sujet de « Et si « ça te fera du bien » était un déclancheur de dissociation ? »
Quand on m’a parlé de séance de relaxation à la clinique je me suis vue par terre avec Yannick. J’ai déjà essayé. J’ai fui et je fuis aussi le silence ce calme que cela peut amener, procurer en nous ; cette immobilité de ce corps par terre comme s’il était mort, à ne pas bouger. Ça me terrifie. Si le docteur L. a arrêté tout cela pour l’instant c’est qu’il y a bien une raison.
Beatrice
Effectivement on peut penser que cette phrase a un effet quasi hypnotique, mais je me demande si elle ne concerne pas l’agresseur, car c’est à lui que ça fera du bien..
Je suis allée regarder ce qu’était « ondolax », je pense que la phrase seule n’est pas suffisante, que la pénombre y est pour quelque chose et aussi l’interdiction de bouger puisque l’onde est censée faire du bien au dos. Il y a donc d’une certaine manière emprise du soin et je pense que joint à la phrase certainement prononcée gentiment, peut effectivement provoquer une dissociation.
Mais le fait d’avoir quand même ressenti quelque chose, c’est déjà pas mal.
Catherine Lestang
Il y a mon alter ego, celle qui a vécu l’attaque qui pourrait dire ce qu’elle a ressenti et qui ne concerne pas que l’agresseur.
Les viols avaient lieu dans les champs, accoudée à un meuble et peu souvent dans la pénombre.
Il s’agit du pare-excitation de Freud.
Comme l’a expliqué Anzieu :
La constance, fonction de protection des agressions de l’autre et des stimuli du monde externe que Freud nomme pare-excitation.
fedepsy.fr/…/Analyse+d$27ouvrage_Le+Moi-Peau_Guy+LESOEURS.pdf
Les agressions engendrent l’interdiction de se donner le droit au plaisir. Il nous dépasse, il déborde.
auteure.anonyme
Mais c’est quoi au juste le plaisir ?
Le vrai, le beau existe t-il ?
Celui que je connais est celui de Gros et des autres, celui de mes cauchemars et des flashs ?
Mais le beau, celui où on appelle pas la mort, celui où on se laisse aller, il est où lui ?
Il est mort ?
Une excitation due à la violence et non au plaisir. On est dans la survie.
Beatrice
Ça vous fera plaisir est peut-être, je le perçois ainsi, aux phrases assassines que tu as pu entendre, lors des agressions sexuelles.
La douleur ne fait jamais de bien, mais l’agresseur est un pervers qui jouit de l’angoisse suscitée par ces mots qu’il prononce contre l’enfant victime ;
alors oui, le beau plaisir sans douleur existe, il est juste enfoui, souillé par la haine reçue comme comme de la boue projetée.
Comme me disait ma thérapeute il faut laver la boue/fange, le sale qui ne t’appartient en aucun cas, projetés sur la perle.
La perle demeure perle mais la boue sous un jet d’eau pure retourne aux égouts, à l’agresseur. Ce ne sont pas de belles paroles, l’enfant que tu as été et qui demeure en toi est vivante, elle t’attend seulement.
affectueusement.
Camille
Je suppose que l’ordinateur à corrigé à sa manière une faute de frappe, car je vois mal les viols dans des champs, accoudée à un meuble. Ou alors c’est ce que Freud (encore lui) appelle un souvenir écran.
La notion de pare excitation renvoie en grande partie au rôle de la mère dans les premiers mois de la vie. C’est elle qui permet la constitution de cela. Mais si j’ai bien compris, le traumatisme lié au viol fait voler tout cela en éclat. Alors comment recréer ce pare excitation ? qui justement permettrait au plaisir quand on le rencontre d’être reconnu comme tel et non pas comme un déclencheur de peur. Car qui dit débordement dit peur d’étouffement.
Catherine Lestang