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Autrefois, j’avais l’impression que j’étais perpétuellement en train de pousser une brouette pleine de grenouilles sur un sentier cahoteux et sinueux. Les grenouilles ne voulaient pas rester en place ; elles coassaient au moindre mouvement, et faisaient en sorte que la brouette penchait épouvantablement chaque fois que je rencontrais une bosse ou un trou sur mon chemin. Il me fallait souvent plus de force que je n »en avais pour maintenir la brouette droite et poursuivre mon chemin sur ce sentier.
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Maintenant, je connais mes grenouilles. Ce ne sont plus des monstres verts, mais plutôt des amis verts. Ils restent en place quand moi je le veux – et lorsque le sentier redevient impraticable, elles aiment donner un petit coup de patte pour pousser. D’ailleurs, il y en a déjà beaucoup moins, mais, en fait, cela n’a plus beaucoup d’importance. Car, ensemble la charge à porter était déjà bien plus légère.
Jolanda Treffers
5 réflexions au sujet de « 11/ Livre – Gérer la dissociation – Les grenouilles de Jolanda Treffers »
Et si votre attrait pour ces grenouilles était lié à votre inconditionnel attachement à la matrice, au fœtus, au pouce dans la bouche, à ce besoin de liquide amniotique ?
Emmanuelle Cesari
Des chercheurs disent que le fœtus entend tout dans le ventre de sa mère, il réagit.
Je serais curieuse de savoir ce que j’ai ressenti dans le ventre de ma mère ?
Normalement le fœtus doit se sentir bercer dans ce liquide amniotique, dorloté et en sécurité si je ne me trompe pas. Il doit se sentir comme dans un cocon. Souvent je dis que je voudrais mourir pour revivre cette période différemment avec plus de sécurité, de douceur et de tendresse etc. Effectivement toute cette situation est importante pour moi, y compris cette figure de mère. Un enfant même devenu adulte à parfois besoin d’une mère, elle représente la vie…
Le problème du départ a été que j’ai du manquer de soin par ma mère du début de sa grossesse sachant que je n’étais pas désirée comme elle me l’a dit de nombreuses fois… ça fait mal de se voir comme un « déchet » donc peut-être ce manque est le début des problèmes, plus la suite des problèmes en grandissant.
Je n’avais pas le droit de sucer mon pousse, mes mères ne le supportaient pas, pour mes enfants j’avais cette crainte derrière.
Beatrice
Bonjour Emmanuelle, pourquoi ressortir cet article déjà ancien ? Je crois que le désir de revenir dans ce qu’on appelle pudiquement le sein maternel est un désir qui habite tout être humain : un lieu sécure et sécurisé (du moins en général) où tout vous est donné sans qu’on ait à faire d’effort et le demander, c’est quand même un petit paradis. Que pour Béatrice ce lieu n’ait pas été ce qu’il aurait du être, c’est fort possible. Quant à la grenouille, elle est têtard et on la voit se transformer. Peut-être que c’est cette transformation qui intéresse Béatrice.
Catherine Lestang
Parce que je prépare l’exposition et que l’on me pose des questions. L’Art-thérapeute éprouve le besoin d’avoir la réponse de Béatrice aux questions posées.
Emmanuelle Cesari
J’aime beaucoup cette image de brouette et de grenouilles. Les grenouilles peuvent représenter des enfants aussi, qu’on doit éduquer.
Un jour viendra où mes grenouilles et moi on sera en symbiose 🙂 et ça sera une belle brouette avec de jolies grenouilles toutes sages :)) et ça j’y compte bien !
Ça sera une aide positive là.
Beatrice