Processus thérapeutique du jeu de sable

Logo-AFJSLes enfants vont souvent spontanément au jeu de sable, étant donné leur proximité avec le jeu spontané et l’inconscient.
Quant aux adultes, Il est essentiel de permettre qu’une relation se noue entre le patient et le thérapeute avant de commencer les jeux de sable.
Faire un jeu de sable peut s’expérimenter comme un moment délimité de relâchement de la part plus consciente de nous-même, qui permet de laisser advenir ce qui vient du corps et des images intérieures émergeant d’une manière imprévue à travers les mains, et de rentrer en contact émotionnel avec son monde intérieur, figuré dans le bac à sable.
Le résultat de cette expérience n’est pas d’ordre cognitif. Dans un premier temps, nous (l’analysant et l’analyste de jeu de sable) accueillons, prêtons une « attention déférente », selon l’expression de Jung, à ce qui s’est représenté dans le bac à sable, et qui, selon les cas, surprend, laisse perplexe, émeut, peut faire éprouver quelque chose de l’ordre du mystère sacré, ou faire ressurgir certains souvenirs enfouis…
Faire un jeu de sable peut s’expérimenter comme un moment délimité de relâchement de la part plus consciente de nous-même, qui permet de laisser advenir ce qui vient du corps et des images intérieures émergeant d’une manière imprévue à travers les mains, et de rentrer en contact émotionnel avec son monde intérieur, figuré dans le bac à sable. Chaque jeu de sable est une étape d’un processus de transformation, qui se déroule à l’intérieur du cadre thérapeutique et de la relation transférentielle. Ce processus ne doit pas être troublé par des interprétations qui renforceraient les défenses intellectuelles. L’analyste de jeu de sable contient la libre expression de ce qui se joue pour la personne, la mobilisation des énergies créatrices, et accompagne ce processus par sa protection et sa compréhension, tout comme dans une analyse verbale.
L’analysant raconte ce qui lui vient à l’esprit à propos des formes et des symboles qu’il a créés, et de ce qui l’a touché pendant la composition du jeu. Il emporte avec lui l’image intérieure de ce qu’il a créé, et son énergie.

Dans le cadre de la thérapie par le jeu de sable, le processus thérapeutique inclut également, outre la réalisation des jeux de sable, le travail des rêves, et tout le matériel apporté par le patient : son vécu, son discours, ses gestes….

Des processus psychiques peuvent se heurter, les défenses se desserrer, et les contenus psychiques se réorganiser de manière nouvelle.
De jeu en jeu la personne accueille, puis à partir d’un certain stade de la thérapie, se confronte avec les images de ses jeux de sable.

Comme l’écrit Ruth Ammann, « Dans le développement humain, on expérimente d’abord la vie en touchant et en s’emparant des objets ; on ne passe que plus tard à la compréhension abstraite. Le travail dans le sable va donc mobiliser les énergies créatrices de la personne. Cela déclenche ensuite un processus global de guérison et de transformation de la personnalité » (in Guérison et transformation par le jeu de sable, Georg).

Le principe du transfert et contre-transfert entre le patient et le thérapeute est partie intégrante du processus. Quand le moment est venu, le patient et l’analyste de jeu de sable peuvent revoir l’ensemble du processus.
Car nous ne saurions trop insister : Jung parle dans Ma Vie de « la responsabilité morale à l’égard des images » et nous rappelle qu’il mit « le plus grand soin à comprendre chaque image, chaque contenu, à l’ordonner rationnellement et surtout, à le réaliser dans la vie. Car c’est cela que l’on néglige le plus souvent. On laisse à la rigueur monter et émerger les images, on s’extasie peut-être à leur propos, mais le plus souvent, on en reste là. On ne se donne pas la peine de les comprendre, et encore bien moins d’en tirer les conséquences éthiques qu’elles comportent. Ce faisant, on sollicite les efficacités négatives de l’inconscient ».

Le praticien est constamment en contact avec ses propres pensées, émotions et sensations corporelles pour percevoir les communications non verbales inconscientes de la personne qu’il accompagne, les filtrer et les lui restituer de manière adéquate, au bon moment.

Le rôle du thérapeute

Le thérapeute se doit de considérer « scrupuleusement et avec conscience certains sentiments, représentations et événements numineux » (C.G. Jung, Correspondances V, 1958-1961, Albin Michel), afin notamment que le moi ne succombe pas à une dangereuse inflation psychique.

Sa présence attentive et bienveillante, le périmètre de sécurité et d’intimité qu’il met en place, permettent la mise en scène de contenus très profonds, l’accueil de l’expression symbolique du psychisme et la mise en œuvre des forces réparatrices et autonomes du patient.

Le développement d’une pratique professionnelle en jeu de sable exige notamment l’acquisition de connaissances approfondies, l’expérience personnelle du jeu de sable et de l’analyse, la formation, la supervision clinique, l’apprentissage de l’analyse des images et symboles, l’intégration du savoir et l’échange collégial.

Pour rejoindre le site de l’Association Française d’Études et de Recherches sur la Thérapie par le Jeu de Sable​, cliquez sur le logo.

Béziers : « L’Arat, pour l’amour de l’art et la passion de la thérapie » – 29 janvier 2016

Logo-Midi-Libre13 janvier 2016
EMMANUELLE BOILLOT

L’association de recherche en art et thérapie (Arat) a été créée par Jean-Louis Aguilar, art-thérapeute travaillant depuis 30 ans dans le service psychiatrie de l’Hôpital de Béziers.

Logo-BlogaratJean-Louis Aguilar, art-thérapeute qui travaille depuis 34 ans, dont 30 en psychiatrie, à l’hôpital de Béziers, a créé l’Association de recherche en art et thérapie (Arat) en mai 2010. Elle regroupe aujourd’hui 150 personnes au niveau national, et même international grâce aux réseaux sociaux, qui s’interrogent sur les questions de l’art, et en particulier sur son utilisation au service du soin, dans une ouverture au monde sans exclusion. Des adhérents qui dépassent largement l’art-thérapie au sens strict du terme – « sinon, c’est un microcosme qui tourne en rond » – et qui exercent comme psychiatre, psychologue, infirmier, éducateur, comédien, artiste, écrivain…

« La création, c’est revenir à l’origine du monde »

Les thèmes de recherches sont orientés vers les médiations artistiques, thérapeutiques et culturelles. « Il y a un phénomène d’acculturation des malades mentaux. Il faut les inclure dans la société. J’ai souvent accompagné des groupes dans des musées, des rencontres avec des artistes. Le patient se sent comme un citoyen ordinaire, qui profite de ce que la société peut lui apporter. La créativité donne la sensation d’exister, ce qui est essentiel en psychiatrie. On ne peut pas traiter la maladie mentale ou la dépression sans donner au patient les moyens de donner un sens à sa vie. »
L’association fonctionne par groupe interne de recherche pour un travail et des échanges sur un thème défini. Une fois par an, est organisé un comité scientifique de recherche associative.
Parallèlement, l’Arat organise, en partenariat avec le centre hospitalier de Béziers, des rencontres qui alternent entre colloque et conférence. Cette année (lire le programme), elles traiteront d’art et folie.
« Nous allons étudier l’œuvre et la vie des artistes Hildegarde von Bingen, Casanova, Gérad Garouste et Niki de Saint-Phalle. Tous n’ont pas forcément une maladie mentale, mais nous allons voir comment, à travers leur travail de création, ils ont pu survivre au traumatisme qu’ils ont vécu. Niki de Saint-Phalle a été victime d’un inceste. Elle est entrée en création comme on entre en religion. »
Jean-Louis Aguilar poursuit : « La création, c’est revenir à l’origine du monde, et pour moi, pour les malades, c’est transcender l’horreur, la souffrance. Dans les prisons, dans les camps de concentration, de rétention, des femmes et des hommes continuent à créer pour rester vivants. Aujourd’hui, l’art est un produit marchand dans notre société libérale. Par la créativité, les gens peuvent donner un sens à leur vie. » Pour lui, l’Arat n’a d’autre ambition que le partage et la rencontre « pour l’amour de l’art et la passion de la thérapie », comme lui a dit un jour une patiente.

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Les 8es rencontres de l’Arat ont lieu le 29 janvier, à Perréal

Le vendredi 29 janvier, se déroulent les 8es rencontres de l’Arat. Au programme :
une conférence sur “Art et folie” à l’Espace Perréal. L’accueil et les inscriptions auront lieu à
8 h 30. Après les discours d’ouverture de Marie-Agnès Ulrich, directrice du centre hospitalier de Béziers, du Dr Nicolas Geissmann, chef du pôle psychiatrie, et de Jean-Louis Aguilar, président de l’Arat, Corinne Calvet-Curbaille, psychanalyste et psychologue clinicienne, parlera de : “Hildegarde von Bingen : nouage du féminin ? Une femme en création ?”.
11 h, le Dr Annie Boyer, psychiatre, licenciée en histoire de l’art et titulaire d’une maîtrise d’histoire, présentera “Casanova, de la séduction à la perversion”.
Après la pause déjeuner,
14 h, les rencontres reprendront avec le Dr Pierre Boquel, médecin psychosomaticien, directeur du centre de psychosomatique relationnelle de Montpellier pour : “Gérard Garouste, la diagonale du fou”.
15 h 30, Michel Briat, peintre, art-thérapeute, psychologue clinicien, se penchera sur : “Niki de Saint-Phalle : le grand rétablissement”.
La journée se terminera par un apéritif au café Le Cristal, sur les Allées, et une soirée au restaurant Le Patio, rue Française, à réserver lors de l’inscription. Participation aux frais d’organisation : 50 € (adhésion à l’Arat incluse) et 25 € pour les hospitaliers du centre de Béziers ; repas au restaurant à 25 €.

Inscriptions et renseignements auprès de Jean-Louis Aguilar au 06 83 59 51 10 ou sur asso.arat@gmail.com