Des victimes se retournent contre l’État français

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Laure Hanggi

Des victimes d’attaques terroristes se retournent contre l’État français

La responsabilité de l’État dans les attaques terroristes qu’a connues la France ces dernières années est de plus en plus pointée du doigt. L’État a ainsi été jugé en partie responsable de la mort de l’une des victimes de Mohamed Merah en 2012. Nous sommes une semaine après les révélations de la commission d’enquête sur les attaques de 2015. Plusieurs victimes du 13-Novembre ont annoncé vouloir à leur tour porter plainte.
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Une décision judiciaire qui fait écho aux conclusions de la commission d’enquête sur la responsabilité de l’Etat dans les attentats de janvier, révélées mardi 5 juillet. Celle-ci avait conclu à une faille des services de renseignement français, alors que des individus impliqués dans les attentats, faisant l’objet d’une fiche S ou en prise avec la justice, avaient pu se déplacer librement.

Nous sommes le mardi 12 juillet, quelques heures après le verdict du tribunal de Nîmes. Un collectif de victimes des attentats de novembre a annoncé, vouloir porter plainte à son tour contre l’État français. Sur BFMTV, Samia Maktouf, l’avocate de 17 victimes des attaques du 13 novembre, a déclaré qu’elle ferait

« tout pour obtenir la condamnation de l’État français pour ne pas avoir empêché le passage à l’acte de terroristes dont certains étaient sous contrôle judiciaire ».

C’est le cas notamment de Samy Amimour, l’un des kamikazes du Bataclan, qui avait pu se rendre en Syrie en 2013 alors qu’il était mis en examen pour avoir tenté de rejoindre le Yémen en 2012. Il faut « rentrer dans la brèche ouverte » par la décision du tribunal de Nîmes, a revendiqué l’avocate.

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13-Novembre : les failles et les remèdes…

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Serge GROUARD

13-Novembre : les failles et les remèdes…

Mardi 12 juillet, la commission d’enquête parlementaire relative aux attentats de janvier et novembre, rend officiellement son rapport. Son contenu a déjà fuité la semaine dernière dans la presse belge. Le document pointe des défaillances dans la transmission de l’information entre les services de renseignement mais aussi entre les pays européens. Il fait état de 40 propositions et notamment de la nécessité d’une agence nationale du renseignement.

Une agence nationale du renseignement

Les parlementaires entendent procéder à une refonte du renseignement. Durant son enquête, la commission a auditionné près de 190 personnes proches du dossier. Il y avait quatre ministres et des directeurs de services de renseignement. Elle propose :
• une clarification du rôle des forces de l’ordre,
• une redynamisation du renseignement de proximité avec le renforcement du rôle de la DGSI,
• une revalorisation du coordinateur national du renseignement en le renommant directeur du renseignement,
• la mise en place d’une base de données commune et la fusion de l’Uclat et de l’Emopt pour unifier les services territoriaux.
Sébastien Pietrasanta, le rapporteur, s’interroge aussi sur la mise en place de l’état d’urgence et de l’opération Sentinelle. Elles n’ont, selon lui, qu’une  » portée limitée sur la sécurité nationale « .

L’association 13 novembre : fraternité et vérité, réunissant les proches des victimes des attentats, a critiqué le comportement de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur refuse de reconnaître la présence de failles dans l’organisation des services de renseignement. Il rejette aussi la création d’une agence, arguant qu’il ne veut pas créer un  » plum pudding  » administratif. Devant l’indignation, le premier flic de France s’est défendu en soulignant que  » l’expression d’interrogations sur deux propositions du rapport (…) ne saurait en aucun cas être considérée comme une forme d’irrespect à l’égard du travail des parlementaires « . Ces propositions vont-elles aboutir ? Les attentats auraient-ils pu être évités ? Mardi, le ministre reçoit les familles des victimes. Vont-elles enfin obtenir des réponses ? Les invités d’Ahmed Tazir en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l’émission Ça vous regarde sur LCP.

– Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault et vice-présidente de la commission d’enquête.
– Roger Marion, ancien chef de la Division nationale anti-terroriste (DNAT).
–Serge Grouard, député Les Républicains du Loiret et secrétaire de la commission d’enquête parlementaire relative aux attentats.
– Alexis Lebrun, porte-parole de l’association Life for Paris et rescapé du Bataclan.

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