13-Novembre : les failles et les remèdes…

Logo LCP12/07/2016
Serge GROUARD

13-Novembre : les failles et les remèdes…

Mardi 12 juillet, la commission d’enquête parlementaire relative aux attentats de janvier et novembre, rend officiellement son rapport. Son contenu a déjà fuité la semaine dernière dans la presse belge. Le document pointe des défaillances dans la transmission de l’information entre les services de renseignement mais aussi entre les pays européens. Il fait état de 40 propositions et notamment de la nécessité d’une agence nationale du renseignement.

Une agence nationale du renseignement

Les parlementaires entendent procéder à une refonte du renseignement. Durant son enquête, la commission a auditionné près de 190 personnes proches du dossier. Il y avait quatre ministres et des directeurs de services de renseignement. Elle propose :
• une clarification du rôle des forces de l’ordre,
• une redynamisation du renseignement de proximité avec le renforcement du rôle de la DGSI,
• une revalorisation du coordinateur national du renseignement en le renommant directeur du renseignement,
• la mise en place d’une base de données commune et la fusion de l’Uclat et de l’Emopt pour unifier les services territoriaux.
Sébastien Pietrasanta, le rapporteur, s’interroge aussi sur la mise en place de l’état d’urgence et de l’opération Sentinelle. Elles n’ont, selon lui, qu’une  » portée limitée sur la sécurité nationale « .

L’association 13 novembre : fraternité et vérité, réunissant les proches des victimes des attentats, a critiqué le comportement de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur refuse de reconnaître la présence de failles dans l’organisation des services de renseignement. Il rejette aussi la création d’une agence, arguant qu’il ne veut pas créer un  » plum pudding  » administratif. Devant l’indignation, le premier flic de France s’est défendu en soulignant que  » l’expression d’interrogations sur deux propositions du rapport (…) ne saurait en aucun cas être considérée comme une forme d’irrespect à l’égard du travail des parlementaires « . Ces propositions vont-elles aboutir ? Les attentats auraient-ils pu être évités ? Mardi, le ministre reçoit les familles des victimes. Vont-elles enfin obtenir des réponses ? Les invités d’Ahmed Tazir en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l’émission Ça vous regarde sur LCP.

– Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault et vice-présidente de la commission d’enquête.
– Roger Marion, ancien chef de la Division nationale anti-terroriste (DNAT).
–Serge Grouard, député Les Républicains du Loiret et secrétaire de la commission d’enquête parlementaire relative aux attentats.
– Alexis Lebrun, porte-parole de l’association Life for Paris et rescapé du Bataclan.

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Attentats de Paris : un médicament contre le traumatisme


Mieux comprendre le stress post-traumatique

Les témoignages individuels seront mis en perspective avec la mémoire collective grâce aux archives de l’INA. Journaux radio ou télé, articles de presse, réseaux sociaux, images des commémorations… Tous ces documents permettront de comprendre la construction et l’évolution de la mémoire après les attentats du 13 novembre.

Remember

A cette évaluation psychologique et sociologique s’ajoute une étude biomédicale intitulée Remember afin de mieux comprendre l’état de stress post-traumatique. Celle-ci sera menée avec 120 victimes directes des attentats, souffrant ou non de ce syndrome et 60 habitants de Caen. Grâce à des entretiens et des IRM cérébrales, réalisés à la même fréquence que les entretiens filmés, les chercheurs tenteront d’identifier des marqueurs cérébraux associés à la résilience au traumatisme.

L’étude 13-Novembre

L’étude 13-Novembre a démarré le 13 mai à Caen et le 2 juin à Bry-sur-Marne. « Remember » a également démarré la semaine dernière. Les premiers résultats devraient être publiés à l’automne 2017. Quant aux résultats finaux, ils sont prévus pour 2028, soit 2 ans après les derniers entretiens.
(1) L’appel à témoins est toujours en cours. Que vous ayez été témoin ou intervenant lors des attentats, que vous soyez résidents ou usagers des quartiers touchés, ou simplement habitant de Paris et sa banlieue, vous pouvez apporter votre témoignage dans le cadre du programme « 13-Novembre ». Pour cela, vous pouvez contacter l’équipe de médiateurs au 06 60 98 53 82 ou 06 61 19 10 32, soit par mail memoire13novembre@matricememory.fr