13-Novembre : les failles et les remèdes…

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Serge GROUARD

13-Novembre : les failles et les remèdes…

Mardi 12 juillet, la commission d’enquête parlementaire relative aux attentats de janvier et novembre, rend officiellement son rapport. Son contenu a déjà fuité la semaine dernière dans la presse belge. Le document pointe des défaillances dans la transmission de l’information entre les services de renseignement mais aussi entre les pays européens. Il fait état de 40 propositions et notamment de la nécessité d’une agence nationale du renseignement.

Une agence nationale du renseignement

Les parlementaires entendent procéder à une refonte du renseignement. Durant son enquête, la commission a auditionné près de 190 personnes proches du dossier. Il y avait quatre ministres et des directeurs de services de renseignement. Elle propose :
• une clarification du rôle des forces de l’ordre,
• une redynamisation du renseignement de proximité avec le renforcement du rôle de la DGSI,
• une revalorisation du coordinateur national du renseignement en le renommant directeur du renseignement,
• la mise en place d’une base de données commune et la fusion de l’Uclat et de l’Emopt pour unifier les services territoriaux.
Sébastien Pietrasanta, le rapporteur, s’interroge aussi sur la mise en place de l’état d’urgence et de l’opération Sentinelle. Elles n’ont, selon lui, qu’une  » portée limitée sur la sécurité nationale « .

L’association 13 novembre : fraternité et vérité, réunissant les proches des victimes des attentats, a critiqué le comportement de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur refuse de reconnaître la présence de failles dans l’organisation des services de renseignement. Il rejette aussi la création d’une agence, arguant qu’il ne veut pas créer un  » plum pudding  » administratif. Devant l’indignation, le premier flic de France s’est défendu en soulignant que  » l’expression d’interrogations sur deux propositions du rapport (…) ne saurait en aucun cas être considérée comme une forme d’irrespect à l’égard du travail des parlementaires « . Ces propositions vont-elles aboutir ? Les attentats auraient-ils pu être évités ? Mardi, le ministre reçoit les familles des victimes. Vont-elles enfin obtenir des réponses ? Les invités d’Ahmed Tazir en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l’émission Ça vous regarde sur LCP.

– Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault et vice-présidente de la commission d’enquête.
– Roger Marion, ancien chef de la Division nationale anti-terroriste (DNAT).
–Serge Grouard, député Les Républicains du Loiret et secrétaire de la commission d’enquête parlementaire relative aux attentats.
– Alexis Lebrun, porte-parole de l’association Life for Paris et rescapé du Bataclan.

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13-Novembre : 17 victimes vont porter plainte contre l’État

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Yohan Blavignat
le 12/07/2016

13-Novembre : 17 victimes vont porter plainte contre l’État

L’avocate des victimes des attentats de Paris et Saint-Denis dénonce de « graves dysfonctionnements » des services de l’État. Elle pointe notamment les renseignements français, face à la menace terroriste.

Un recours contre l’État devant le tribunal administratif de Paris

Cela fait près de huit mois après les attentats du 13-Novembre qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. Plusieurs victimes de ces attaques ont annoncé leur intention de déposer un recours contre l’État devant le tribunal administratif de Paris. Ces dix-sept personnes estiment que de « très graves dysfonctionnements » de différents services sont à déplorer. Cette annonce est intervenue alors que la commission d’enquête parlementaire sur le terrorisme remettait son rapport au président de l’Assemblée nationale. L’avocate Me Samia Maktouf, mandatée par les 17 victimes, a estimé que ce rapport mettait en évidence la responsabilité de l’État. Il implique plus particulièrement celle des services de renseignement.

« La mort de leurs proches n’est pas une fatalité »

Samia Maktouf, avocate des 17 victimes
Le recours, qui sera déposé mercredi, vise les « dysfonctionnements révélés par le rapport de la commission d’enquête parlementaire » sur les attentats de 2015. Le recours mentionne en particulier le suivi des personnes visées dans des enquêtes antiterroristes. Jointe par Le Figaro, l’avocate cite notamment le cas de Samy Amimour, assaillant du Bataclan, qui avait pu partir en Syrie en 2013 après avoir violé son contrôle judiciaire.

Samy Amimour

Il était privé de son passeport. Alors qu’il était visé par une interdiction de sortie du territoire, il avait prétexté la perte de papiers d’identité. Il avait demandé en préfecture un nouveau document d’identité, selon la commission parlementaire. Pour l’avocate, les autorités judiciaires « auraient dû tirer la sonnette d’alarme dès qu’Amimour a échappé à son contrôle judiciaire ». « Il y a des défaillances, et l’État ne peut pas continuer à jouir d’une impunité totale », poursuit-elle.

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