« Créer c’est un acte de résistance » Par Eleni Papageorgiou

Kiss-Me-en-spectacleOn doit tous retrouver la partie divine du créateur en nous..
Métamorphose de la chrysalide en papillon
Créer : c’est donner la vie à quelque chose, faire qu’un être existe. La création de la marionnette et son animation sont une imitation de la création divine, souvent interdite à travers l’histoire du théâtre et des religions. Mais avant cela, en Grèce antique, le héros s’identifie à un dieu qui crée et fait l’expérience symbolique de la mort pour pouvoir renaitre.
La création est un état d’esprit, une disposition intérieure accessible à tous. Il s’agit d’inventer, en laissant derrière soi le passé. Créer, c’est transformer l’ancien. Nous sommes attachés aux routines sécurisantes car déjà familières. Ces répétitions finissent par nous faire souffrir, perdre le sens de notre vie. L’élan créateur naît d’une insatisfaction de notre propre vie. S’échapper de son savoir stérile du passé, nous pousse a transgresser les réglés pour nous ouvrir à la nouveauté. Dans la création plastique, il y a déjà transformation. On peut confectionner des merveilles avec de simples matériaux de récupération. On donne ensuite le mouvement à l’objet créé, on lui insuffle la vie. Ce travail touche tout notre être émotionnel, entrainant ainsi un bouleversement interne psychique. La création vise au développement personnel et la connaissance de soi. L’usage créatif de la parole donnée à la poupée, nous libère. La création se nourrit de l’interactivité du créateur et de son œuvre; elle a besoin de l’autre pour exister.
L’enfant est le modèle par excellence du créateur, parce qu’il vit ses expériences pour la première fois. Il n’a pas peur de se tromper, il invente continuellement dans un jeu d’imagination qui lui permet d’essayer plusieurs formes et finalement de trouver des solutions aux problèmes rencontrés. Les éducateurs doivent reconnaître cette capacité créative et surtout, ne pas la censurer. Ils doivent stimuler l’imagination, cet instrument de l’esprit humain, afin d’apporter de nouvelles dynamiques et point de vue sur des sujets sociétaux contemporains. Faire bouger les lignes, résister au conformisme est un acte de création.
Mon expérience m’a montré que les médiations artistiques peuvent être utilisées avec sucés dans l’éducation, comme dans la thérapie. Différents dispositifs tirés de mon expérience vont vous être exposés prochainement.

Marionnette et émotion

La marionnette a le pouvoir théâtral de faire exprimer les émotions : la colère, la peur… Faire naître de ses mains un personnage qui va se charger de tout le reste.

On est deux et on travaille en miroir ; la marionnette, notre propre création nous renvoie une image de nous. Une image inconsciente, qu’on va la soumettre dans le répétition au plateau, un lieu protégé et en toute confiance. Et tout ça dans le contexte groupal qui soutient l’individu parce qu’il se trouve dans le même train, qui a la même ou une similaire problèmatique, qui est dans le même état émotionnel chargé.

Les traumas, les violences reçus, on doit pouvoir les hurler au public les jouer, donc prendre de la distance et ensuite donner des réponses aux faits réels. Un allez retour entre la réalité dure et l’imaginaire créatif.

Tête-plâtre