Soigner le traumatisme par Sabine Mouchet-Mages et Olivier Plancade


Pour avoir plusieurs stratégies de prise en charge : « Traumatisme infantile et adversités dans l’enfance chez les auteurs d’agressions sexuelles »
Sabine Mouchet-Mages et Olivier Plancade
Dans Rhizome 2018/3 (N° 69-70)

« Le dépistage et la prise en charge des états dissociatifs représentent un enjeu majeur de santé publique tant pour les auteurs que pour les victimes. Nous avons bâti notre réflexion à partir des conduites criminelles des auteurs de violences sexuelles. La dissociation est un symptôme transversal présent dans d’autres pathologies, et ne doit pas être confondue avec la schizophrénie, dont le symptôme de « dissociation » fut en réalité mal traduit à partir du terme allemand, que l’on traduirait aujourd’hui par « discordance ».

Le traitement diffère de ceux utilisés dans la schizophrénie. Ces théorisations et outils récents forment un domaine d’étude particulièrement fertile, à la croisée entre recherche fondamentale et pratique soignante. La prise en charge des antécédents de victimisation et de dissociation chez les auteurs de violences sexuelles par des techniques spécifiques permet une amélioration du fonctionnement de ceux-ci. Ils sont mieux à même de gérer leurs émotions, ce qui peut concourir à une diminution du risque de passage à l’acte ».

Lutter contre la violence – Protéger et offrir des soins adaptés


Lutter contre la violence – Protéger et offrir des soins adaptés
Dr Muriel SALMONA
Psychiatre, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie
Numéro 579 – octobre 2018
Les violences – verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles – sont une atteinte grave aux droits humains fondamentaux des personnes et à leur intégrité physique et psychique. La plupart des violences bénéficient d’un déni et d’une loi du silence qui invisibilisent les victimes ainsi que de stéréotypes et d’une « culture de la violence » qui inversent les responsabilités, culpabilisent les victimes et disculpent les agresseurs en organisant leur impunité.
La majorité des violences sont commises par des proches, essentiellement sur des enfants, des femmes ou des personnes en situation de vulnérabilité (les personnes âgées, malades ou handicapées, les victimes de discrimination, les exclues, toutes celles qui sont en situation d’être désignées de façon arbitraire comme « inférieures » et que personne ne protège) et qu’elles se produisent trop souvent dans des milieux censés être les plus protecteurs comme la famille, le couple, les milieux institutionnels d’éducation et de soins, le monde du travail. Elles sont cachées et maquillées en amour, désir, éducation, soins, sécurité, rentabilité… Cet escamotage a pour fonction de protéger le mythe d’une société idéale patriarcale où les plus forts protégeraient les plus faibles, rationalisant ainsi les inégalités et les privilèges d’une position dominante, rendant ainsi les violences possibles. Les victimes qui subissent ces violences sont isolées, condamnées au silence et confrontées, impuissantes, à des violences d’autant plus traumatisantes qu’elles sont impensables. D’où des blessures psychiques et des troubles…

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