Violences sexuelles et situations paradoxales de dépendance à l’agresseur liées à la mémoire traumatique, la dissociation et aux conduites dissociantes
Par La docteure Muriel Salmona
La multiplication des situations traumatiques (violences qui continuent), la multiplication des situations de rallumage de la mémoire traumatique (rappel du traumatisme par des liens qui se font avec celui-ci, par un contact avec l’agresseur) entraînent un état de dissociation quasi continuel chez la victime.
Avec dépersonnalisation, conscience altérée et anesthésie affective qui permet une emprise de l’agresseur sur la victime qui est de ce fait totalement vulnérable et dans l’incapacité de se défendre et peut même sembler « participer » aux violences par son état hypnoïde et par ses conduites dissociantes (« provocations », « propositions », »attitudes », paroles, qui sont des mises en danger) alors même que c’est la terreur qu’elle éprouve vis-à-vis de son agresseur et vis-à-vis des violences, dont elle ne veut surtout pas, qui l’ont mise dans cet état du fait d’un mécanisme psycho-neuro-biologique de sauvegarde nécessaire pour éviter un risque vital physique et psychique.
Le seul moyen pour y échapper étant de ne plus être du tout en contact avec son agresseur (contact physique, téléphonique, par courrier), l’agresseur, par expérience, le sait, aussi ne lâche-t-il pas sa victime (harcèlement, contact répétés).
Ce n’est que quand la victime se sentira protégée de son agresseur, mise à l’abri, qu’elle pourra sortir de cet état de dissociation, « se réveiller » et prendre alors conscience de la gravité des faits, et qu’elle sera confrontée à sa souffrance et pourra demander de l’aide et être traitée, mais si elle est mise de nouveau en danger les processus de dissociation pourront reprendre.
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