Stop aux menaces et aux appels au meurtre et au viol de femmes sur les réseaux sociaux

En appelant à signaler des tweeds très violents d’appels au meurtre et au viol, j’ai été la cible d’une menace de viol collectif !… Malgré tous nos signalements les comptes des personnes à l’origine de ces tweeds menaçants à la fois pour les Femen et pour celles qui dénonçaient ces appels au crime, n’ont pas été supprimés  et il n’y a aucune réaction du gouvernement… Je viens de lancer une lettre ouverte-pétition sur le web pour que les pouvoirs publics réagissent et fassent réagir twitter, si vous voulez la signer et la diffuser, je vous en remercie !

Dre Muriel SALMONA
Présidente
Psychiatre – Psychotraumatologue
drmsalmona@gmail.com
www.memoiretraumatique.org
http://stopaudeni.com/

Logo-Mes-Opinions.comAuteur : Docteure Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie
Créé le 13/09/2015

À l’attention : de Monsieur le président de la République et Mesdames et Monsieur les ministres de l’intérieur, de la Justice et des Droits des Femmes

C’est en appelant à signaler des tweets de menaces et d’appels au meurtre et au viol collectif concernant les Femen, à la suite de leur irruption au salon de la femme musulmane à Pontoise, samedi 12 septembre 2015, que j’ai reçu une menace de viol collectif à mon encontre. Les tweets haineux ont été bloqués grâce aux signalements de nombreuses internautes, mais la plupart des comptes d’où émanaient ces tweets n’ont toujours pas été fermés par twitter, permettant à leurs propriétaires de continuer de déverser leur haine et leurs appels au crime.
Il est intolérable que des femmes, comme les Femen soient menacées de crimes, parce qu’elles dénoncent la présence d’intervenants connus pour leurs propos machistes et misogynes contraires aux valeurs républicaines (au principe d’égalité de droits entre les femmes et les hommes, et de non-discrimination en raison du sexe), prônant sous couvert de « l’honneur de la femme musulmane », la soumission de la femme à son mari, sa mise sous contrôle, la restriction de ses libertés et la justification d’agressions sexuelles masculines (2) ; ou que d’autres femmes, parce qu’elles signalent des propos haineux d’appels au meurtre et au viol collectif sur le net, le soient également.
Nous vous demandons de dénoncer très fermement ces appels au meurtre et au viol, et de faire en sorte que les comptes soient fermés et que les menaces et les appels au meurtre et au viol ne restent pas impunis. Toutes les femmes et les filles doivent être protégées de ces violences sexistes et de ces menaces de crimes qui attisent un climat de haine envers les femmes et les filles et qui alimentent la culture du viol.
Rappelons que les délits et crimes sexuels envers les femmes et les filles sont très fréquents, commis majoritairement dans le couple et la famille ; qu’une femme sur cinq a subi des agressions sexuelles au cours de sa vie ; une femme sur six des viols et tentatives de vols ; que selon les enquêtes de victimation, les femmes adultes sont 86 000 chaque année à rapporter un viol ou une tentative de viol et que, si l’on croise les enquêtes, les filles mineures sont bien plus nombreuses a avoir subi des viols et des tentatives de viols, on peut évaluer leur nombre à plus de 120 000 ; que les violences sexuelles commencent très tôt, dans notre enquête IVSEA de 2015, 81% des victimes ont subi les premières violences sexuelles avant l’âge de 18 ans, 51% avant 11 ans, et 23% avant 6 ans (4) ; et enfin, que 100% des femmes rapportent  avoir subi un harcèlement sexiste et des violences sexuelles dans les transports en commun (5). Or, les victimes de violences sexuelles sont plus de 80% à rapporter qu’elles n’ont jamais été reconnues, ni protégées (4). Et ces violences représentent une atteinte grave à leur intégrité physique et psychique et à leur dignité. Elles ont, comme l’ont démontré de nombreuses études internationales, un impact catastrophique sur leur santé et sur leur qualité de vie (4).
Il est absolument impératif qu’une tolérance-zéro et une impunité-zéro soient mises en œuvre envers ceux qui exercent ces violences masculines et ceux qui les légitiment, ainsi que la mise en place d’une réelle politique de prévention, de protection et de prise en charge des victimes, afin que les droits fondamentaux des femmes et des filles soient enfin respectés.
Dre Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie
soutenue par le Collectif National pour les Droits des Femmes.


1) avec un tweet faisant référence aux attentats terroristes de Charlie Hebdo et appelant Daesh à faire de même au QG des Femen, et d’autres à la lapidation, à la peine capitale, à des viols collectifs

2) cf article http://www.huffingtonpost.fr/isabelle-kersimon/racisme-et-misogynie-a-lhonneur-a-pontoise_b_8115202.html
3) INSEE-ONDRP, enquêtes Cadre de vie et sécurité de 2010 à 2013. et enquête CVS 2008.
4) Enquête IVSEA Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, soutenue par l’UNICEF. Rapport consultable sur les sites stopaudeni.com et memoiretraumatique.org
5) sondage mené par le Haut Conseil à l’Égalité femmes/hommes en 2015 : http://www.haut-co

ATFS – Nouvelle tentative d’inscrire l’inceste dans le code pénal

Logo-ATFSSuite à l’annonce d’une nouvelle tentative d’inscrire l’inceste dans le code pénal (discussion en cours au parlement), je reprends des arguments déjà développés en 2010 sur le même sujet. A lire sur le blog www.atfs.fr : l’introduction « les associations de victimes récidivent » et l’article n°60 : « Non au mot « inceste »  dans le code pénal ».

En 2010, des associations de victimes, et en particulier l’Association Internationale des Victimes d’Inceste (A.I.V.I.) avaient obtenu que des députés fassent voter une proposition de loi visant à introduire l’inceste dans le code pénal. Cette loi a été votée, mais, à la suite d’une « Question Prioritaire de Constitutionnalité », le Conseil Constitutionnel l’a annulée par une décision du 16 septembre 2011, la définition de la famille étant jugée trop imprécise. Par exemple, le beau-père, auteur d’abus sur la fille de sa compagne, fait certes partie de la famille recomposée, mais il ne fait pas partie des personnes avec qui la fille aura l’impossibilité de se marier, ce qui est la définition classique de l’inceste. La loi a donc été annulée.

Mais les associations de victimes ont récidivé, et ont fait de nouveau pression sur les élus (ce ne sont pas tous les mêmes qu’en 2010), et un nouveau texte est en discussion au Parlement. Le nouveau texte veut éviter les imprécisions de la loi votée en 2010. Il reprend pourtant les mêmes erreurs ! Et la souffrance, tout à fait respectable, d’un certain nombre de victimes, ne devrait pas aboutir à des lois fondés essentiellement sur l’émotion.

Nous avons déjà dit sur ce blog (pages 26,27,28) qu’une telle introduction était inutile, floue et même dangereuse. Aujourd’hui, à la page 60, nous redisons « Non au mot « inceste » dans le code pénal » et nous vous invitons à nous adresser vos réactions.

Pour aller sur le blog de l’ATFS, cliquez sur le logo