Affaire Morandini : l’enquête pour harcèlement sexuel lors des castings controversés classée sans suite

Affaire Morandini : l’enquête pour harcèlement sexuel lors des castings controversés classée sans suite
18.01.2017
Le parquet a classé sans suite cette enquête préliminaire visant l’animateur, également ouverte pour travail dissimulé, en raison d’« infractions insuffisamment caractérisées ».
L’enquête ouverte pour harcèlement sexuel lors des castings controversés pour une websérie produite par l’animateur Jean-Marc Morandini a été classée sans suite par le parquet de Paris, a appris mercredi 18 janvier l’Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire.

Cette enquête préliminaire était également ouverte pour travail dissimulé, en raison d’« infractions insuffisamment caractérisées », a expliqué cette source.

Cet été, des comédiens avaient dénoncé aux Inrockuptibles les conditions de casting et de tournage de la websérie comportant des scènes osées. Cinq jeunes comédiens, dont deux avaient témoigné dans le magazine, ont porté plainte contre l’animateur. Ils accusaient M. Morandini d’avoir profité des castings pour les pousser à s’exhiber nus. Selon leur témoignage, une personne se présentant comme « Catherine » et responsable du casting, leur avait demandé avec insistance par courriel d’envoyer des vidéos d’eux nus.

Les investigations n’ont pas permis de démontrer que les postulants « avaient subi une forme de contrainte, de pression ou de menaces », a précisé à l’AFP la source judiciaire. Des courriels échangés prouvent que les plaignants, majeurs au moment des faits, avaient connaissance des conditions de tournage, impliquant des scènes de nudité.

Suspendu d’antenne sur Europe 1

Mais l’animateur reste mis en examen dans une autre affaire, pour corruption de mineurs aggravée. A la suite des révélations du magazine, deux autres plaintes, sans lien avec la websérie, avaient été déposées par deux jeunes hommes, mineurs à l’époque des faits qu’ils dénoncent.

L’un deux affirme avoir par exemple été convié au domicile de M. Morandini afin de poser nu pour faire des photos dans le cadre d’un projet de film. Le second évoque des échanges privés sur Twitter puis par SMS. Il s’agissait pour certains d’échanges crus comportant des propositions d’ordre sexuel. Le père du plaignant avait mis fin à ces échanges en 2013, et une main courante avait alors été déposée.
A Europe 1, où M. Morandini avait une émission quotidienne avant de la suspendre en raison des mises en examen, on ne commente pas la décision. Mais, selon nos informations, la radio du groupe Lagardère ne devrait pas remettre l’animateur à l’antenne à la suite de ce classement sans suite en raison des autres affaires.

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Loupiac – 30 ans après les faits – Condamné à lui verser, au titre du préjudice moral, 15.000 euros

Logo-France-bleuMercredi 6 mai 2015

Elle n’a rien inventé selon la justice  
Les explications de Stéphanie Brossard France Bleu Gironde

Une habitante de Loupiac accusait son père d’agressions sexuelles, 30 ans après les faits. La Cour d’appel de Bordeaux vient de confirmer la décision prise en première instance. Elle n’a pas inventé. Il y a bien eu attouchements

 

Vrai inceste ou faux souvenirs induits ? La Cour d’appel de Bordeaux a tranché, et a estimé, comme en première instance en 2013, qu’il y a bien eu agressions sexuelles de la part d’un père, sur sa fille, il y a 30 ans. Il est condamné à lui verser, au titre du préjudice moral, 15.000 euros.

C’est en 2007 que cette habitante de Loupiac, âgée de 39 ans aujourd’hui, dépose plainte et accuse son père de 66 ans, de l’avoir violée entre 1985 et 1988, alors qu’elle avait une dizaine d’années. Accusation portée après la consultation d’un coach en développement personnel, un « thérapeute de pacotille » selon maître Picotin, l’avocat du père dévasté depuis le début de l’histoire. Elle « n’est pas une affabulatrice » avait argumenté Patricia Gravellier l’avocate de la plaignante, à l’audience.

L’argument des faux souvenirs induits ne tient pas

Il ne s’agit donc pas de faux souvenirs induits comme a tenté de le prouver l’avocat du père : une histoire née de ses échanges récents avec un coach en développement personnel, consulté dans une période où elle n’allait pas bien, qui l’aurait poussé à porter plainte. C’est un phénomène venu des États-Unis. Ce sont des pseudo-thérapeutes selon lui, qui construisent dans l’esprit de leur patient mal dans leur peau, des souvenirs prétendument refoulés de l’enfance, une sorte de manipulation de leur mémoire, à laquelle ils finiraient par croire dur comme fer.

Sa cousine affirme aussi avoir été agressée

Dans ce cas précis, selon l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Bordeaux, il y a bien eu inceste, il y a 30 ans. Ce ne sont pas ses visites chez ce coach qui ont entraîné le dépôt de plainte. Elle avait déjà confié par le passé, qu’elle avait été victime d’attouchements sexuels, à son mari, à son frère et à une amie. La Cour d’Appel a également retenu comme éléments de preuves, ses résultats scolaires en baisse et ses absences répétées à l’époque. Ainsi que le témoignage d’une cousine qui assure également avoir été agressée par son oncle, un soir de 1984.

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