Pédophilie : comment sont étouffées les affaires

Logo Mediapart6 avr. 2016
Par marie-christine gryson
Danger en protection de l’enfance : un livre incontournable qui sort le 6 avril 2016 et qui arrive à point pour tenter d’expliquer et de comprendre comment et pourquoi les affaires de pédocriminalité sont étouffées. Les processus pervers sont au centre du décryptage des professionnels de tous bords particulièrement expérimentés.

Collection: Enfances, Dunod
2016 – 192 pages – 155×240 mm
EAN13 : 9782100747252

La protection de l’enfance, en ce début de xxie siècle, est marquée par une régression majeure. L’évaluation du témoignage des enfants victimes de maltraitance conclut de plus en plus souvent au déni de la réalité de ces violences. Après la mode de l’aliénation parentale et des enfants menteurs, c’est désormais le règne des « faux souvenirs ». Les parents protecteurs se trouvent d’emblée suspectés d’instrumentaliser leurs enfants, et les professionnels, qui soutiennent l’enfant, d’être partisans ou partiaux ; pendant que les auteurs s’érigent en victimes.

Ces dérives, qui ont évolué pendant des années de façon insidieuse, s’imposent désormais au grand jour. Sur le terrain, dénis, instrumentalisations perverses des situations, des procédures, et référentiels professionnels biaisés, entravent considérablement la protection des enfants et le travail des intervenants. C’est de ce constat, et de l’urgence d’en comprendre les mécanismes et les enjeux, que résulte ce livre d’alerte, co-écrit par des professionnels engagés dans le respect de l’intégrité et de la responsabilité : pour que la protection de l’enfance devienne, enfin, une réalité, et que la vie de ces enfants ne soit plus davantage fracassée.

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de Médiapart

Ces affaires de pédophilie qui empoisonnent la France

Logo-Le-Temps
mercredi 6 avril 2016
L’émission « C dans l’air » épinglait hier les institutions de l’Hexagone qui entravent les dénonciations, parmi lesquelles, l’Ordre des médecins
« Existe-t-il une omerta (en France) au sein de l’Église et de l’Éducation nationale sur les affaires d’abus et de crimes sexuels ? Comment mettre fin aux scandales de pédophilie ? », c’est par cette question que l’une des émissions phare de France Télévisions, « C dans l’air », lançait hier soir sa réflexion.

Facteur déclenchant de la discussion, comme l’explique le texte d’amorce du magazine quotidien sur sa page internet, l’affaire Romain F. : « les faits avaient choqué tout le pays et ébranlé l’an dernier l’Éducation nationale. Le directeur d’école de Villefontaine dans l’Isère, Romain F., 46 ans, avait été mis en examen et écroué pour des viols commis sur des élèves – la justice évoque plus de 60 victimes potentielles dans différents établissements scolaires où a officié l’enseignant. Incarcéré à la prison de Lyon-Corbas, il a été retrouvé mort ce mardi, pendu dans sa cellule. »

■ L’Éducation nationale

« C dans l’air » rappelle alors les cafouillages sans précédent entre les ministères de la Justice et ceux de l’Éducation nationale qui avait conduit l’Éducation nationale à maintenir en poste le prédateur. « Un loupé qui avait semé effroi et colère. La ministre Najat Vallaud-Belkacem et la garde des Sceaux d’alors Christiane Taubira avaient reconnu des carences dans le système et promis une loi. Alors que ce texte est en passe d’être adopté un an après, le traumatisme reste vivace dans les familles meurtries qui, au fil de l’enquête, ont découvert avec horreur des détails sordides, et attendaient beaucoup d’un procès. »
Et l’émission d’évoquer une autre affaire également, survenue dans la ville de Courbevoie cette fois, et qui connaissait, au début de l’année un rebondissement qui avait lui aussi suscité la polémique entre les institutions et les différentes autorités. Voici ce qu’en écrivait, alors, Le Parisien : « Du nouveau dans l’affaire de l’animateur soupçonné de pédophilie à Courbevoie. Ce lundi soir 4 janvier, lors du conseil municipal, l’opposition a interrogé la majorité sur les zones d’ombre qui résident depuis la mise en examen d’un animateur qui travaillait à l’école élémentaire Logie. Il aurait reconnu avoir agressé sexuellement une dizaine d’enfants, des garçons âgés de 5 à 8 ans. Mais, début décembre, une nouvelle information a noirci un peu plus le tableau : l’animateur de 26 ans avait déjà été suspendu en septembre 2013, après deux signalements de parents en décembre 2012 et en août 2013. Avant d’être réintégré dans une autre école quatre mois plus tard. « Pour quelle raison l’autorité judiciaire n’a pas été informée en août 2013, sachant qu’il y avait un précédent ? »

Pour lire l’article, cliquez sur le logo du Temps