Film – Chinatown de Polanski – 1974 – Dialogues révélant l’emprise et les viols par inceste du père sur sa fille

La vraie Madame Evelyn Mulwray vient pour demander à Jack Gittes de travailler pour elle.

– Noah Cross est bien votre père non !
– Oui bien sur ! C’était pas mal de temps après. Je venais de sortir du lycée quand ils ont vendu.
– Et vous avez épousé l’associé de votre père.
Elle allume deux cigarettes.
– Vous allez en fumer deux à la fois Madame Mulwray
– Ah !
– Est-ce que ça vous ennuie quand on parle de votre père ?
En écrasant une cigarette dans le cendrier :
– Non ! Si un peu, voyez-vous, Hollis et mon… mon père se sont brouillés finalement.
– A cause de vous ou à cause du service des eaux ?
– Pas pour moi, pourquoi serait-ce à cause de moi ?
– C’était à cause du Service des eaux alors ?
– Oui !
– Hollis voulait que cela devienne un service public, je ne pense pas que mon père était d’accord.

…/…

Plus loin alors qu’ils ont fait l’amour :

Evelyn Mulwray :
– Il y a quelque chose que je ne t’ai pas dit avant : Le club de pêche dont parlait la vieille dame …
– Je connais le club
– Ça a à voir avec mon père.
– Je sais.
– Le club est à lui, tu sais ?
– J’ai vu ton père.
– Tu as vu mon… mon père ?
– hum
– Où ? quand ?
– Ce matin
– Tu ne me l’as pas dit.
– Nous avons eu très peu de temps.
– OK ! qu’est-ce qu’il t’a dit ? qu’est-ce qu’il t’a dit ?
– Que tu es jalouse. Qu’il est effrayé parce que tu peux faire.
– Faire ? A qui ?
– A la petite amie de ton mari d’abord. Il m’a demandé de la retrouver.
– Tu dois croire ce que je vais te dire. Ecoute. Mon père est quelqu’un de vraiment dangereux, tu ne sais pas à quel point dangereux, il ne recule devant rien.
– Est-ce que je dois comprendre qu’il est derrière toute cette histoire ?
– C’est possible.
– Même la mort de ton mari ?
‑ C’est possible. A présent ne me pose plus d’autres questions, attends, attends moi ici, j’ai besoin de toi.
…/…

Dans la voiture alors que Gittes a espionné Evelyn Mulwray et l’a vue avec la supposer maîtresse de son mari.

– Ce n’est pas du tout ce qu’on dirait Madame Mulwray.
– Qu’est-ce qu’on dirait alors ?
– Qu’elle en sait trop long pour parler sans danger.
– C’est insensé.
– Dîtes-moi la vérité, je ne suis pas la police, je me fous de ce que vous avez fait, je veux seulement vous aider.
– Est-ce que vous irez à la police si je vous parle ?
– J’irais si vous ne me dîtes rien.
Evelyn Mulwray laisse aller sa tête à l’avant et heurte le klaxon. Un chien aboyé.
– Elle… elle… elle est ma sœur.
– Et alors ? Si elle est votre sœur, elle est votre sœur, mais pourquoi tous ces secrets ?
– Je ne peux pas…
– C’est à cause de Hollis, parce qu’elle sortait avec votre mari, c’est pour ça…
– Je n’ai jamais fait de mal à Hollis, il était l’homme le plus gentil qu’on puisse imaginer et il a supporté de moi plus que je ne pourrais jamais le dire. Je voulais le rendre heureux.
Larmes.
Il descend de voiture.
– Je prends la voiture de votre mari, je la rapporterai demain matin.
– Vous ne venez pas avec moi ?
– Ne craignez rien, je ne parlerai à personne de tout ça.
– Mais ce n’est pas ce que je voulais dire.
– Oui, c’est bien, je suis fatigué, Madame Mulwray, bonne nuit.

…/…

Jack Gittes débarque dans la maison où se cache la sœur d’Evelyn Mulwray

962 Canyon Drive.
Il appelle la police et demande à Madame Mulwray si elle connaît un bon avocat.
Il a trouvé les lunettes de son mari dans le bassin du jardin de leur maison.
Il ne veut pas perdre sa licence.

Evelyn Mulwray
– Je ne comprends rien de tout ce que vous racontez, tout cela est une folie, un vrai délire.
Il l’a secoue.
– Assez ! Je vais vous aider, vous étiez jalouse, vous vous êtes battue, il est tombé, s’est cogné le crâne, c’était un accident, mais la fille était témoin, il fallait l’empêché de parler. Vous n’osiez pas la tuer, mais vous aviez les moyens de la tenir séquestrée. Oui ou non ?
– Non !
– Qui est-elle ? et arrêtez de raconter des conneries à propos de votre sœur parce que vous n’avez eu de sœur.
Il se fâche avec la cigarette à la bouche.
– Je vais vous dire, je vais vous dire la vérité.
– Bon, comment elles s’appelle ?
– Catherine
– Catherine qui ?
– Elle est ma fille.
Il l’a gifle.
– J’ai dit que je voulais la vérité.
– Elle est ma sœur.
Il l’a gifle de nouveau
– Elle est ma fille.
Il l’a gifle d’un côté et de l’autre
– ma sœur, ma fille
– J’ai dit que je voulais la vérité.
Il l’a jette sur le canapé.
– Elle est ma sœur et ma fille.

Arrive le majord’homme de la maison qui visiblement s’occupe de la jeune fille.

– Khan je vous en prie, remontez, gardez la en haut, remontez.
Elle s’adresse à Jack Gittes :
– Mon père et moi… vous comprenez ? ou c’est trop vous demander ?
La scène est lente.
– Il vous a violée ?
Elle secoue la tête, mais l’interprétation est équivoque.
– Et alors après ?
– Je suis partie.
– Au Mexique ?
Elle secoue de nouveau la tête de façon ininterprétable.
– Hollis est venu et s’est occupé de moi. Je refusais de l’avoir. J’avais quinze ans, j’aurais voulu l’avoir mais c’était… Maintenant, je veux vivre avec elle. Je veux m’occuper d’elle.
– Qu’allez-vous en faire maintenant ?
– La ramener au Mexique.
– Vous ne pouvez pas prendre le train, Escobar va tout faire pour vous retrouver.

Un peu plus tard, dans la scène Evelyne Mulwray dit à Jack Gittes que les lunettes qu’il a trouvées dans le bassin de leur jardin et qui lui permettent d’accuser Evelyn de l’assassinat de son mari, n’appartiennent pas à Hollis. Il n’avait pas de double foyer.

 

 

Voyez le film pour la fin révélatrice. La presse n’a rien retenu de cette histoire qui me semble être la véritable trame du film.

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Film – Chinatown de Polanski – 1974

Projection "Les Enfants du gouvernement" de Claude Lefevre-Jourde jeudi 14 janvier à 20h au Nouveau latina

Le centre audiovisuel Simone de Beauvoir présente
Les enfants du gouvernement
de Claude Lefevre-Jourde
France, 1974, 42 min
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice
PROJECTION AU CINEMA LE NOUVEAU LATINA
20 RUE DU TEMPLE
75004 PARIS
MÉTRO HOTEL DE VILLE
« Les Enfants du gouvernement. » En France, au début des années 70, la contraception et l’avortement sont interdits. Le viol n’est pas reconnu comme condamnable ou si peu, avec des peines en justice dérisoires allant jusqu’à l’acquittement. Pendant ce temps, le généticien Jérôme Lejeune et son association « Laissez les vivre » triomphent impitoyablement dans les médias. En 1972, éclate la grève désespérée de toutes jeunes filles enceintes au Collège du Plessis-Robinson. Très vite, des femmes du MLF vont les soutenir. Le film « Les enfants du gouvernement » donne la parole à ces victimes d’une société qui veut contraindre au silence et mettre en marge celles qui, jusqu’ici, ne pouvaient se défendre et vont se rebiffer contre l’ordre établi.

Diplômée en cinéma et linguistique, Claude Lefevre-Jourde travaille de 1970 à 1976 en tant que conseillère d’éducation au Collège des mères célibataires du Plessis-Robinson puis au Lycée de Vitry. En 1974, elle réalise « Les enfants du gouvernement » produit par P. Braunberger et le Groupe d’Essai et de Recherche Cinématographique (G.R.E.C.), film qui obtient le Prix du Festival de Grenoble en 1974. Puis elle enseigne à l’École d’Architecture de Normandie (Rouen).

Claude Lefevre-Jourde produit en 1983 « Mémoires d’un non-conformiste : Charles- André Julien » et réalise en 1989 « Question de temps », film produit par le Secrétariat d’Etat au Travail Social et le Centre Simone de Beauvoir qui sera sélectionné au Festival d’Oslo. Enfin en 2005, Claude réalise « Notre refus » film financé par l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, l’Agence Suisse pour la Coopération et le Développement et l’Association Futur Immédiat. Tourné en Ethiopie et en Guinée, ce film exprime, par la voix de femmes et d’hommes africains, le combat contre les mutilations génitales féminines et les mariages précoces et forcés.

Tarifs habituels du Nouveau Latina http://www.allocine.fr/salle/cinema-C0013/tarifs/
avec le soutien de la MAIRIE DE PARIS
Centre audiovisuel Simone de Beauvoir 28 place Saint Georges 75009 Paris