13/ Revictimisation par l’Auteure obligatoirement anonyme dans Viols par inceste

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Moi : – Je considère cela comme un viol conjugal ! Lui : – Mais je croyais qu’il fallait te forcer un tout petit peu. Moi : – Le problème est là. Pourquoi n’écoutes-tu pas ce que je te dis ? Lui : – Mais… ! Ce « petit » dialogue entre partenaires est fondamental pour la compréhension du viol.
…/…
Ce viol fait partie de ceux que j’ai subi et dont je veux parler car le fait d’avoir subi la tyrannie, la violence, le viol, n’est pas du tout un vaccin contre une prochaine menace possible. Elle peut donc venir soit de la récidive du violeur, soit de l’impossibilité de la détecter lorsqu’elle est susceptible de venir d’ailleurs, de la part de quelqu’un ou d’un entourage en lequel on a mis toute confiance. Je pense même que la conscience de la violence fragilise, par la culpabilité qu’entraîne cet état, entre autres.

Il y a eu celui que m’a fait subir un « chauffeur d’autocar » alors que j’étais guide et qu’il s’était arrangé pour que nous partagions la même chambre d’hôtel. J’ai appris plus tard qu’il était le directeur de l’agence de voyage pour laquelle j’avais été déléguée par le Comité départemental du tourisme. Cet épisode n’a jamais vraiment eu d’importance pour moi jusqu’à ces dernières années durant lesquelles j’ai pris conscience qu’il s’agissait, encore là, d’un viol. Je l’analyse. maintenant comme un enchaînement qu’il me faut aussi prendre en compte car je ne peux pas l’oublier et que j’en crève de honte.

Ce viol ponctuel m’a paru peu important parce que
le viol était attaché à mon quotidien.

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Autres billets sur Viols par inceste de Auteure obligatoirement anonyme
1/ Requête en changement de nom
2/ Définition des viols par inceste
3/ La mémoire des viols
4/ L’Emprise dans le viol par inceste
5/ « En France la mémoire passe plutôt pour une faiblesse, une maladie du cerveau » Georges Mateï
6/ « Pourquoi pleure-t-elle tout le temps ? »
7/ Les conséquences des viols par inceste dans l’échec scolaire
8 /La mémoire et l’intelligence après plus de 10 ans de viols par inceste
9/ La dissociation lors des viols par inceste
10/ La culpabilité qui s’amplifie de viols en viols devient partie intégrante de la personnalité d’un-e incesté-e
11/ Même si ce n’était arrivé qu’une fois, cette culpabilité existerait
12/ L’autoculpabilité entraine des situations d‘évitement
14/ Le procès
15/ Dans le viols par inceste, l’emprise par le regard
16/ Les deux vies d’une dissociée
17/ L’importance du tuteur de résilience
18/ Viol/mort ; amour/vie – attirance/répulsion
19/ Hypervigilance

Et l’histoire continue
Emploi : revictimisation durant des années après des viols par inceste

12/ L’autoculpabilité entraine des situations d‘évitement par Auteure obligatoirement anonyme dans Viols par inceste

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Et il y a l’autoculpabilité qui s’installe, elle aussi.
La culpabilité de n’avoir peut-être pas dit non aurait pu durer toujours et il faut vraiment approfondir la question pour s’en débarrasser, confronter sa parole à celle de toute personne voulant bien aborder le problème, pouvoir affirmer que l’on a dit non. Chacune dira qu’elle s’est débattue et qu’elle a dit non.
Cependant, la première question que l’on nous pose est toujours de savoir si nous avons dit non. Elle sème le trouble dans notre esprit et annule complètement la certitude du non car cette question précisément insinue que nous avons consenti et notre non n’est de nouveau pas entendu. De la part de la personne qui reçoit le témoignage, il y a trop souvent une impossibilité d’écouter ce non tout comme le violeur ne l’a pas entendu. C’est ainsi que les conséquences sont prises pour les causes.
Dire que parce qu’une victime « ne se défend pas », elle est la cause de l’agression, c’est brûler les étapes. Cela permet, en fait, d’écarter le problème. Le projet du viol se conçoit en dehors de la victime qui ne sera choisie qu’en vertu de son peu de pouvoir réel ou supposé. Il est trop simple de penser que le viol est la conséquence du fait de ne pas se défendre
[1]. Cette conception cache toutes les questions premières.
La personne violée a vu son refus gommé par l’agresseur et ainsi elle peut ne plus savoir où est la limite entre refus et consentement. L’agresseur, de toutes façons, fait abstraction du refus exprimé. Chacun tient à demander plusieurs fois à la victime si elle a vraiment dit non car on a du mal à accepter qu’elle ait refusé, donc qu’elle n’ait pas consenti.

[1] Question : Quand une fille vient vous voir et qu’elle vous raconte que dans son enfance, son père a coïté avec elle, et qu’elle a ressenti cela comme un viol, que lui répondez-vous ?
Réponse : Elle ne l’a pas ressenti comme un viol. Elle a simplement compris que son père l’aimait et qu’il se consolait avec elle, parce que sa femme ne voulait pas faire l’amour avec lui.
(…)
Question : D’après vous, il n’y a pas de père vicieux et pervers ?
Réponse : Il suffit que la fille refuse de coucher avec lui, en disant que cela ne se fait pas, pour qu’il la laisse tranquille.
Françoise dolto, psychanalyste, Journal choisir, n° 44, sep.oct.nov. 1979. Souligné dans le texte.
Nous remercions l’Association choisir de nous avoir envoyé ce texte.

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15/ Dans le viols par inceste, l’emprise par le regard
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