Selon le journaliste, « pendant les deux procès d’Outreau, on a dit que Cherif avait raconté n’importe quoi, qu’il avait accusé n’importe qui. C’est totalement faux.
« Aujourd’hui il maintient ce qu’il affirmait à l’époque : « il a été violé par 9 personnes ».
Il y a dans ce dossier deux vérités, soutient le journaliste : « la vérité des acquittés et la vérité des enfants et elles sont difficilement conciliables. »
4 personnes seulement ont été condamnées et 12 enfants ont été reconnus victimes, cela ne colle pas, cela est difficile à admettre
Enfin conclut Serge Garde : « ce qui est terrible, ce qui est très impressionnant c’est que Cherif Delay depuis le début de cette affaire n’a jamais varié dans ses déclaration ».
Monsieur Serge Garde n’a pas assisté aux procès, je ne connais pas ce journaliste. Je sais juste qu’il s’est déjà illustré dans sa couverture de l’affaire du petit Grégory en défendant les thèses les plus fantaisistes. Si monsieur Serge Garde, poursuit l’avocat, avait pris connaissance du dossier ou assisté aux procès il se souviendrait que cet enfant a accusé à tort un handicapé mental dont il a été prouvé qu’il ne pouvait pas physiquement avoir commis un viol, et qu’il a aussi mis en cause une infirmière, mère de deux enfants, qui n’a même pas été mise en examen tellement les accusations qu’il avait portées contre elle étaient fantaisistes.
L’avocat dénonce une approche journalistique contestable.
Le fait qu’un témoin réitère un mensonge ne le rend pas vrai pour autant. Il s’inquiète d’une forme de “révisionnisme judiciaire”. Il s’insurge aussi contre un extrait de la vidéo (le jeune homme relate le viol d’une petite fille Aurore qui se serait déroulé sous ses yeux).
Monsieur Garde, déplore Eric Dupont Moretti, devrait savoir que cette jeune fille a été expertisée, qu’elle était vierge à l’époque, et que surtout, elle dément formellement ce viol, elle dit que tout est faux, qu’il n’y a rien de vrai dans cette histoire.
De nombreuses personnes ont assisté à cette rencontre : Serge Garde qui a organisé la projection de la vidéo, la psychologue Marie-Christine Gryson, qui a l’époque avait expertisé de nombreux enfants et qui s’était fait étriller pour la “qualité” de son travail, des avocats, mais aussi plus surprenant, un haut responsable de la Chancellerie, Maryvonne Caillibotte, directrice des affaires criminelles et des grâces devait y intervenir. Elle s’est finalement décommandée, estimant qu’elle n’était pas à sa place.
Un ancien ministre de la république lui était bel et bien présent : Pierre Joxe, devenu aujourd’hui avocat. Pierre Joxe se consacre aujourd’hui au droit des mineurs délinquants. Il s’intéresse de très près aussi à l’affaire d’Outreau. En Juillet 2010 dans la revue Après Demain il écrivait ceci : « il y a des victimes, mais il n’y a presque plus de coupables” et il concluait en citant La gazette du Palais : la machine judiciaire en supprimant les coupables, n’a telle pas aussi supprimé les victimes ? Un certain nombre de protagonistes devenus grands, pourraient décider de reprendre la parole. Des enfants pas si menteurs ?
Ces propos ambigus, comme l’attitude de certains magistrats qui n’ont jamais admis l’erreur d’Outreau inquiète Stéphane Durant Souffland, le président de la presse judiciaire : des magistrats ne veulent pas reconnaître leurs fautes, et avec le témoignage de cet enfant, il y a un climat de révisionnisme judiciaire qui est en train de ressortir, je trouve cela extrêmement dangereux.
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