Faut-il brûler les nymphomanes ? par Agnès Giard

04/01/2011
Hélas pour les femmes, la majorité des médecins estiment que les nymphomanes sont d’immorales créatures, prêtes à tout pour parvenir à leurs fins, y compris raconter des mensonges : vers 1880, le gynécologue britannique C.H.F. Routh raconte le cas d’une jeune fille de 17 ans qui affirme avoir été victime d’inceste, et d’une autre qui prétend avoir été violée par son frère.
Pour Routh, pas de doute, ces petites débauchées sont des nymphomanes : «
Si ces femmes sont capables d’inventer de telles horreurs sur le compte de ceux qu’elles devraient le plus chérir et respecter », conclut-il, il faut vraiment s’en méfier !
Au cours des décennies suivantes, l’hypothèse selon laquelle les victimes d’agression sexuelles sont en réalité des nymphomanes menteuses et corrompues sera acceptée à de nombreuses reprises par la justice. Les femmes violées se retrouvent alors au banc des accusés. Et leurs agresseurs exigent des excuses.
Au début du XXème siècle, malgré la progressive libération des moeurs, on incarcère des femmes sous prétexte qu’elles trompent leur mari. Appelées «
hystériques sexuelles », les voilà internées dans des asiles. Leur mari ne les satisfait pas ? Les voilà accusées de frigidité. Elles vont chercher du plaisir ailleurs ? A l’asile. Jusque dans les années 60, les médecins – essentiellement des hommes – se rassurent en pensant que les femmes à forte libido sont en réalité incapables de jouir et qu’il faut les soigner de force.

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