J’ai essayé de donner aux jurés des critères de discrimination de la fabulation.
J’ai expliqué que l’enfant qui revit une scène traumatique s’accroche au regard de l’interlocuteur pour pouvoir supporter la détresse que provoque cette résurgence. La recherche de réassurance apparaît de plus dans des termes particuliers de son discours, et ce sont ces termes-là qui seront décryptés. Ils font partie des compléments à l’échelle de validité évoquée plus haut.
La victime envahie par le souvenir traumatique ne marque aucune pause « pour réfléchir » comme l’enfant fabulateur, mais des arrêts de sidération : elle implore et perd le contrôle.
Toutes ces caractéristiques cliniques ne peuvent être analysées que lors d’un examen psychologique et ne peuvent s’exprimer dans le comportement effrayé, voire déstructuré, de l’enfant lors d’un procès d’assises.
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